A lire sur: http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/cyberplasm-le-microrobot-presque-vivant-pour-detecter-les-maladies_37823/#xtor=EPR-23-[HEBDO]-20120406-[ACTU-cyberplasm__le_microrobot_presque_vivant_pour_detecter_les_maladies]
Par Janlou Chaput, Futura-Sciences
Un prototype de minirobot composé en partie de cellules vivantes et inspiré de la lamproie, un poisson
primitif, pourrait être testé d’ici cinq ans. L’engin, dont le concept
est inédit, détecterait les maladies en circulant dans le sang, et
laisserait entrevoir des avancées dans d’autres domaines, comme dans la
mise au point de prothèses musculaires.
Un petit robot
pour l’Homme, un pas de géant pour l’humanité ? La question se pose
depuis que des chercheurs britanniques et américains annoncent
développer un prototype de microrobot qui fonctionnerait comme un être vivant et pourrait, en circulant dans nos artères, détecter des maladies. Cela mérite bien quelques explications.
Le principe est de combiner des éléments de microélectronique de pointe avec les dernières innovations en matière de biomimétisme, ces technologies inspirées de la nature. Le robot serait équipé de cellules de mammifères, qui joueraient le rôle de capteurs sensoriels envoyant des informations à un cerveau électronique,
et prenant alors la décision de s’orienter et de nager en allant
stimuler électriquement la contraction ou le relâchement de muscles
artificiels qui carburent au glucose, comme dans le monde vivant.
Ainsi, les scientifiques espèrent mettre au point une machine réagissant à la lumière et aux molécules
chimiques, de la même façon que le font les systèmes biologiques. Ce
qui n’a encore jamais été fait. Les données seraient récoltées et
collectées pour qu'un opérateur les récupère ultérieurement et les
analyse. Cela devrait aboutir, ils l’espèrent, à un composé très
sensible à son environnement et capable de répondre très rapidement à
tout changement.
Cyberplasm, le microrobot qui veille sur nous
Ce petit robot, déjà baptisé Cyberplasm, devrait ressembler à un vertébré marin, la lamproie (Petromyzon marinus). Cet animal long de quelques dizaines de centimètres vit en Atlantique et en Méditerranée et parasite
des poissons en s’accrochant à la peau de ses hôtes grâce à sa bouche
en forme de ventouse. Pourquoi prendre cette créature en modèle ?
Les
lamproies ne sont pas vraiment des poissons, même si la confusion est
facile à faire. Ils appartiennent au groupe des agnathes et sont des
vertébrés primitifs. Ils constituent un modèle de choix pour l'étude du
système nerveux, car il est nécessaire de comprendre les mécanismes
fondamentaux avant de s'attaquer aux systèmes plus complexes. © U.S. Fish and Wildlife Service, Wikipédia, DP
La lamproie est équipée d’un système nerveux
simple, et donc bien plus facile à imiter. Étant un animal nageur, il
est en plus particulièrement adapté pour se déplacer dans la circulation
sanguine. Ces caractéristiques font de ce parasite un très bon
candidat.
La première étape consiste donc à mettre au point un
prototype de ce Cyberplasm de moins d’un centimètre de long. Par la
suite, le but est de créer des versions plus petites, de l’ordre du
millimètre avant de voir encore plus petit s’ils le peuvent.
Du diagnostic des maladies à la prothèse musculaire
Ces travaux résultent de l’idée du Conseil de recherche en ingénierie et en sciences physiques (Grande-Bretagne) et de la Fondation nationale de science
américaine. Les travaux se déroulent à l’université de Newcastle
(Grande-Bretagne) et pour l’heure, les chercheurs n’en sont qu’au
développement et au test de chaque composant individuellement. La phase
d’assemblage n’est prévue que dans les deux prochaines années. Dans le
meilleur des cas, Cyberplasm pourrait être utilisé dans cinq ans.
Ces recherches présentent un intérêt encore plus vaste. Ces travaux se focalisant sur l’interaction entre le cerveau et le mouvement,
ils pourraient constituer une première étape menant à des prothèses
musculaires capables de répondre au doigt et à l’œil aux injonctions
émanant du système nerveux central. La réalité semble donc rattraper la
science-fiction !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire