A lire sur: http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202021922123-chiffre-d-affaires-record-pour-microsoft-314590.php?xtor=EPR-1500-[nl_8h]-20120420-[s=461370_n=3_c=304_]-409905656@1
Pour son troisième trimestre fiscal, le groupe a vu l'ensemble de ses activités progresser, hormis la division « Entertainment », qui affiche une perte opérationnelle. Cette branche concentre pourtant des innovations clefs pour le géant des logiciels.
A
priori, tout va bien pour Microsoft. Le groupe a publié, jeudi soir,
des résultats au dessus des attentes pour son troisième trimestre
fiscal. Son chiffre d'affaires est en hausse de 6 % sur un an, à 17,41
milliards de dollars, et son résultat opérationnel a grimpé de plus de
11%, à 6,374 milliards de dollars.
Cerise
sur le gâteau, la majorité des métiers du groupe a affiché sur la
période une croissance de leurs ventes et de leurs marges, qu'il
s'agisse de Windows (qui profite d'un léger redressement du marché du
PC), des solutions pour serveurs (boostés par le Cloud Computing),
d'Office, ou même des services en ligne (Explorer) qui voient leur perte
se réduire.
Seul reste un vilain petit
canard : la division « Entertainment & Devices », qui regroupe les
activités de jeux vidéos (Xbox), mais aussi son activité de téléphonie
mobile (Windows Phone 7) ainsi que Skype, le service de visiophonie
racheté l'année dernière pour 8,5 milliards de dollars. Cette division a
généré 1,6 milliard de dollars de revenus, en baisse de 16 % sur un an.
Surtout, elle génère une perte opérationnelle de 229 millions de
dollars, contre un profit de 210 millions un an plus tôt.
Mauvaise passe pour l'entertainment
Ces
mauvaises performances s'expliquent par deux points. D'une part le
repli de la xBox 360, la console de jeux de Microsoft. Sur trois mois,
le groupe de Redmond a vendu 1,4 million d'unités de sa console, un
chiffre en baisse de 48 % sur un an. En termes de revenus, la baisse du
chiffre d'affaires a été de 33 %, et a fait perdre 584 millions au
groupe. Certes, l'effet de comparaison est défavorable : le troisième
trimestre 2011 avait vu les ventes de xBox s'envoler, dans la lignée des
bonnes performances de Kinect, le système de reconnaissance de gestes
et de la voix, lancé en novembre 2011. De même, la xBox n'est pas la
seule concernée : l'ensemble du marché des jeux vidéos est en
difficultés chute libre, sous fond de vieillissement des consoles de
salon (Wii, PS3, Xbox), qui sont sorties en 2005 et 2006 et sont donc en
phase de déclin naturel.
La marge de la
division pâtit aussi de la performance de Windows Phone, le système
d'exploitation pour smartphones que tente d'imposer Microsoft via un
accord de distribution avec Nokia. Pour l'heure, le finlandais n'a sorti
que trois modèles intégrant l'OS de Microsoft -le dernier, le Lumia 900
a été lancé début avril aux Etats-Unis -, ce qui génère peu de revenus.
Hors, dans le même temps, Microsoft a déjà commencé à payer le montant
de l'accord -plus d'un milliard de dollars -lui permettant de distribuer
son software sur les smartphones du fabricant. De quoi rogner sa
rentabilité, sans compter les efforts de R&D nécessaires aux futurs
développements du logiciel.
Au final, ces
activités grand public peuvent donner l'impression de plomber les
résultats du groupe. Que ce soit en termes de rentabilité -perte
opérationnelle contre une marge opérationnelle de 36,6 % pour Microsoft
dans son ensemble -mais aussi de perspectives économiques.
La
xBox est aujourd'hui en train d'évoluer vers un modèle de console de
jeux à celui d'un media center donnant accès à ses utilisateurs à une
myriade de contenus (TV, VOD, jeux, et peut être bientôt visiophonie via
l'intégration de Skype...). Mais elle se heurtera ainsi à la
concurrence des télévisions connectées et des box des opérateurs.
Quant
aux smartphones sous Windows, ils devront trouver leur place sur un
marché dominé par Apple et Android. Deux défis compliqués, mais que
Microsoft n'entend pas abandonner. « Aujourd'hui, la mobilité et les
contenus guident l'innovation numérique. Microsoft ne peut pas se
permettre de quitter ce terrain de jeux car il lui permet d'optimiser
ses solutions à destination des professionnels » juge un analyste.
Malgré tout, les investisseurs ne sont pas inquiets : le cours de
Microsoft a grimpé de 20 % depuis le début d'année, et le groupe pèse
plus de 260 milliards de dollars en bourse.
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