samedi 10 septembre 2011

Les terminaux IT personnels forcent la porte de l'entreprise. Les DSI dépassées ?

Les terminaux IT personnels forcent la porte de l'entreprise. Les DSI dépassées ?Analyse - En 2011, 40% des salariés sondés par IDC déclarent avoir utilisé pour leur travail des terminaux personnels. C’est 10 points de plus en un an. Or la DSI sous-estimerait la consumérisation et tarderait donc à l’accompagner.

La tendance n’est pas nouvelle. A défaut d’outils professionnels, les salariés tendent à se tourner vers des solutions conçues pour le grand-public, obligeant parfois la DSI à courir après l’utilisateur pour encadrer enfin les usages.

Dans un monde de plus en plus connecté, la consumérisation de l’IT englobe les terminaux eux-mêmes, dont par exemple les téléphones mobiles. C’est ce développement que souligne une étude d’IDC, commandée par Unisys.

La DSI sous-estime-t-elle les usages ?

Réalisée auprès de 1.334 utilisateurs et 264 décideurs informatiques, l’étude conclut d’ailleurs à un écart de perception entre ces deux populations. La DSI tendrait ainsi à sous-estimer l’usage réel des outils personnels à des fins professionnelles, tout en reconnaissant parallèlement que la consumérisation est bénéfique à différents niveaux (satisfaction des employés, productivité…).

D’après IDC/Unisys, ils sont pourtant 40,7% de ces iworkers ou travailleurs numériques à déclarer utiliser des terminaux personnels (PC, smartphone, tablette…) pour accéder à des applications business. Un an plus tôt, cette part était de 30,7%.


Entre 2010 et 2011, le développement est donc tangible. La rupture est en revanche moins nette au niveau des terminaux eux-mêmes. Pour 47% des utilisateurs (51% en 2010), c’est la station PC (le bon vieux desktop) qui est considérée comme le terminal critique pour leur travail.

L’importance de l’ordinateur portable progresse, suivant en cela la tendance à une plus grande mobilité des salariés - et à effritement de la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle. 45% (36%) considèrent le PC portable comme leur terminal critique.

L'outil critique est très majoritairement un PC

Et les nouveaux terminaux, c’est-à-dire les smartphones et tablettes ? Ils sont, et le resteront certainement encore des années, des terminaux de complément. Seuls 5% jugent leur smartphone comme critique pour leur travail (4% en 2010, et 6% attendus pour 2012).

Pour la tablette, c’est 1%. Mais d’après l’étude, cette part devrait grimper à 9% l’année prochaine. Possible. Les entreprises devraient après tout s’équiper en 2011 et durant les prochaines années.

Toutefois, ce terminal, en raison des usages qu’ils proposent, semble se destiner d’abord à des populations de salariés bien définies comme les commerciaux, ou ceux issus du marketing ou de la vente en magasins. Les premiers retours et témoignages d’entreprises ciblent d’ailleurs ces segments de professionnels (en plus des cadres dirigeants).

Pour autant, les entreprises peuvent-elles multiplier les terminaux ? Non, principalement pour des questions de coûts. Danone a arrêté une politique sur cette problématique : « Danone ne fournit qu’un seul device. Si le salarié veut quelque chose en plus, charge à lui de l’acheter et d’en faire le support. L’entreprise lui connectera au réseau, avec les règles de sécurité qui vont bien » répond son DSI Jean-Marc Lagoutte.

La consumérisation est inévitable selon les DSI

Les décideurs informatiques estiment par ailleurs que la consumérisation, ou BYOD ("bring your own device"), si elle est transparente pour l’utilisateur, ou en tout cas peu contraignante, elle a des effets en revanche bien concrets pour l’IT.

Ils sont ainsi 80% à considérer que le fait pour les salariés de rapporter leurs terminaux personnels se traduit par une augmentation de leur charge de travail. Mais ces professionnels de l’informatique ne s’y trompent pas. Cette tendance est inévitable (74%), notamment parce que la pression s’exerce par le haut.


Pour 79% des responsables IT, leurs cadres dirigeants attendent effectivement d’eux qu’ils supportent leur utilisation d’outils personnels. Le top management n’est cependant pas le seul à pousser. Et les DSI, à 72%, considèrent que les salariés apportant leurs propres terminaux sont plus productifs.

Une évolution donc inévitable, mais à quelle échéance ? Pas nécessairement à court terme pour les tablettes et smartphones. Ils ne sont en effet que 34% des décideurs IT à reconnaître un usage par le salarié du smartphone pour son travail, et 6% pour leur tablette.

Mais d’après les témoignages des salariés, ils sont en fait 60% à utiliser leur smartphone personnel dans le cadre de leur travail et 13% pour la tablette. Et c’est cet écart sur la réalité des usages qui peut expliquer un manque de réactivité de la part de la DSI.

Pas de BYOD sans sécurité

Première conséquence, 76% d’entre elles n’envisagent par exemple pas d’adapter au cours des 12 prochains mois les applications internes pour permettre une utilisation depuis ces terminaux mobiles (tablette et smartphone).

Les réticences et freins à l’ouverture du SI aux appareils personnels sont indéniables. Les deux principaux portent, sans surprise, sur la sécurité. En clair, la consumérisation ne sera possible que si elle est bornée par des règles de sécurité (mots de passe, mise à jour antivirale, SSO…). Bref, de la souplesse au profit des utilisateurs oui, mais à des conditions.

http://www.zdnet.fr/actualites/les-terminaux-it-personnels-forcent-la-porte-de-l-entreprise-les-dsi-depassees-39763692.htm#xtor=EPR-100

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