Débat - Le faible niveau d’imposition (12,5%) des entreprises en Irlande a notamment séduit Twitter qui va baser son siège international à Dublin. Twitter rejoint ainsi Google, Facebook, Microsoft ou encore Intel… critiqués en 2010 pour leurs pratiques fiscales pour échapper à l’impôt.
Comme siège de son activité à l’international, le service américain de micro-blogging a opté pour Dublin, en Irlande. Twitter rejoint ainsi de nombreuses autres sociétés américaines, dont Google, Microsoft, Intel ou Facebook.
Le choix de Dublin n’est naturellement pas un hasard. Le pays de l’Union européenne dispose d’un régime de fiscalité des entreprises parmi les plus favorables d’Europe. Le taux d’imposition y est de 12,5%, contre plus de 30% en France et en Allemagne.
Pas de précisions sur les créations d'emplois
L’IDA, l’agence irlandaise chargée de la promotion des atouts du pays auprès des investisseurs, s’est réjouie de la décision de Twitter – même si l’entreprise n’a pas indiqué à ce stade combien d’emplois seraient créés.
Un an plus tôt, en pleine crise financière, le gouvernement irlandais s’interrogeait pourtant sur l’opportunité de réviser à la hausse se fiscalité. Ce projet avait été fustigé par les grands groupes, qui profitent largement de ce dumping fiscal.
Par le biais de la chambre américaine de commerce d’Irlande, les acteurs de l’informatique comme Google, HP, Microsoft, Intel, IBM avaient brandi la menace de la délocalisation de leurs sièges dans un autre pays.
L’implantation en Irlande, ou encore au Luxembourg, des entreprises étrangères, pas seulement dans le secteur de l'IT, s’inscrit dans une stratégie d’optimisation fiscale. Cela a d’ailleurs valu à Oracle France un redressement fiscal. Les ventes de la filiale étaient facturées depuis Dublin, qui reversait ensuite à Oracle France une partie (1%) des recettes perçues.
Les multinationales de l'Internet opportunistes fiscalement
Fin 2010, ChannelNews révélait que grâce à une facturation depuis l’étranger (Irlande), Microsoft France générait 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires, tout en ne déclarant que 400 millions d’euros.
Si ce dumping fiscal permet à Irlande d’attirer de nombreuses entreprises étrangères, le pays fait lui aussi les frais des techniques d’optimisation fiscale de ces mêmes sociétés. Google parvient ainsi à afficher un niveau d’imposition à l’international de seulement 2,4%, soit très en-deçà du taux d’imposition de 12,5% en vigueur en Irlande.
Comme l’a démontré Bloomberg, le bureau irlandais de Google est ainsi facturé par une autre entité de Google, Google Ireland Holdings, qui contrairement à ce que son nom indique est basée aux Bermudes, un paradis fiscal.
Cette technique est baptisée le « double irish ». Elle est complétée par une deuxième astuce, le «Dutch sandwich », familière des directeurs financiers des multinationales. Google s’était rallié en 2010 aux autres entreprises protestant contre une hausse des impôts en Irlande, contrainte alors à un plan d’austérité draconien.
http://www.zdnet.fr/actualites/seduit-par-la-fiscalite-twitter-va-s-implanter-en-irlande-39764324.htm#xtor=EPR-100
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