Eric Besson a présenté hier le lancement du projet Linky, qui doit équiper tous les foyers français d'ici à 2020 d'un compteur électrique intelligent. Consommation en temps réel, aide à la maîtrise de ses dépenses, dépannage à distance ou nouveaux services, les avantages vantés sont nombreux, mais Linky continue d'alimenter les scepticismes, notamment chez les défenseurs du consommateur.
« OUI le Gouvernement a décidé la généralisation du compteur "Linky" expérimenté avec succès par ERDF pendant un an. » Pour un peu, on pourrait presque sentir un petit accent de triomphe dans cette annonce faite par le cabinet du ministre de l'Industrie Eric Besson. Tout au moins s'il ne s'agissait pas d'un tweet, parti en marge de la conférence donnée par le ministre sur l'officialisation du lancement du projet Linky. De son côté, Eric Besson vante dans un discours les mérites du nouveau compteur : « Ce nouveau compteur va faciliter la vie des Français et leur permettre d'être acteurs de leur consommation. »
Compteur "intelligent", "communicant"... Quel est l'intérêt d'un tel dispositif ? Concrètement, les compteurs Linky pourront envoyer des informations directement via le réseau électrique, sur le concept à la base du smart grid (pour une présentation de ce concept, lire Ceatec : le smart grid, nouvelle marotte des fabricants japonais). Ainsi, selon le ministère, plus besoin d'avoir un technicien qui passe relever les compteurs tous les ans, par exemple : la consommation sera relevée en temps réel. Facturation à partir des mesures en temps réel, fin de l'ajustement annuel, source principale de réclamations selon Eric Besson... Le ministère a de quoi n'y voir que des avantages.
Le projet est d'autant plus intéressant pour lui qu'il s'agit, selon la communication officielle, d'un déploiement d'envergure : 7 millions de compteurs installés par an à partir de 2013, jusqu'à 2020, pour un total de 35 millions d'unités. « C'est le plus ambitieux plan de déploiement de compteurs communicants au monde, » précise le ministre. Et le tout, sans que ça coûte un euro aux consommateur (pour le déploiement), puisque l'investissement de 4,3 milliards d'euros sera entièrement pris en charge par les opérateurs, et permettra au passage de créer 10 000 emplois - sans qu'on sache s'ils seront pérennes.
Côté avantages, le ministre évoque également le dépannage à distance par l'opérateur, et souhaite voir l'émergence d'un bouquet de services gratuits, comme des conseils personnalisés pour mieux gérer sa consommation électrique, un système d'alertes SMS en cas de dépassement d'un certain seuil, etc. Dans un premier temps, le projet s'est heurté aux critiques de plusieurs associations de consommateurs, qui estimaient le système trop opaque et permettant à l'opérateur de jouer avec les tarifs. Eric Besson a donc annoncé l'obligation d'offrir l'accès à l'historique de la consommation mensuelle sur les deux dernières années, comme demandé par la CLCV.
Cette association de consommateurs n'est pas satisfaite pour autant, puisqu'elle estime que de nombreuses questions restent en suspens. Dans le désordre, elle cite des informations « basées sur le tout Internet » qui mettent à l'écart « une large part de la population », un historique insuffisant pour permettre au consommateur de devenir un réel acteur de sa consommation, un engagement sur les conseils personnalisés gratuits insuffisamment précis, le manque de sensibilisation du grand public de l'émergence d'une « jungle tarifaire illisible ».
La Tribune, sur son site web, met également en cause la possibilité de verrouillage du marché. Selon le quotidien économique, les collectivités territoriales et les concurrents d'EDF craignent une fermeture de fait du marché, puisqu'il sera basé sur un compteur intelligent unique, le Linky.
D'autres, comme l'UFC-Que Choisir, également citée par la Tribune, estiment que l'historique de consommation est insuffisante, et qu'il faudrait installer en sus un écran chez chaque client. Les services proposés, les possibilités d'intégrer d'autres équipements liés à des services proposés par les concurrents du fournisseur d'énergie historique, et les tentatives de dérégulation du marché de l'énergie par l'Union européenne, seront sans aucun doute les points déterminants de la bataille qui s'engage sur Linky. Le projet physique, lui, semble être en bonne voie pour un lancement en 2013.
« OUI le Gouvernement a décidé la généralisation du compteur "Linky" expérimenté avec succès par ERDF pendant un an. » Pour un peu, on pourrait presque sentir un petit accent de triomphe dans cette annonce faite par le cabinet du ministre de l'Industrie Eric Besson. Tout au moins s'il ne s'agissait pas d'un tweet, parti en marge de la conférence donnée par le ministre sur l'officialisation du lancement du projet Linky. De son côté, Eric Besson vante dans un discours les mérites du nouveau compteur : « Ce nouveau compteur va faciliter la vie des Français et leur permettre d'être acteurs de leur consommation. »
Compteur "intelligent", "communicant"... Quel est l'intérêt d'un tel dispositif ? Concrètement, les compteurs Linky pourront envoyer des informations directement via le réseau électrique, sur le concept à la base du smart grid (pour une présentation de ce concept, lire Ceatec : le smart grid, nouvelle marotte des fabricants japonais). Ainsi, selon le ministère, plus besoin d'avoir un technicien qui passe relever les compteurs tous les ans, par exemple : la consommation sera relevée en temps réel. Facturation à partir des mesures en temps réel, fin de l'ajustement annuel, source principale de réclamations selon Eric Besson... Le ministère a de quoi n'y voir que des avantages.
Le projet est d'autant plus intéressant pour lui qu'il s'agit, selon la communication officielle, d'un déploiement d'envergure : 7 millions de compteurs installés par an à partir de 2013, jusqu'à 2020, pour un total de 35 millions d'unités. « C'est le plus ambitieux plan de déploiement de compteurs communicants au monde, » précise le ministre. Et le tout, sans que ça coûte un euro aux consommateur (pour le déploiement), puisque l'investissement de 4,3 milliards d'euros sera entièrement pris en charge par les opérateurs, et permettra au passage de créer 10 000 emplois - sans qu'on sache s'ils seront pérennes.
Côté avantages, le ministre évoque également le dépannage à distance par l'opérateur, et souhaite voir l'émergence d'un bouquet de services gratuits, comme des conseils personnalisés pour mieux gérer sa consommation électrique, un système d'alertes SMS en cas de dépassement d'un certain seuil, etc. Dans un premier temps, le projet s'est heurté aux critiques de plusieurs associations de consommateurs, qui estimaient le système trop opaque et permettant à l'opérateur de jouer avec les tarifs. Eric Besson a donc annoncé l'obligation d'offrir l'accès à l'historique de la consommation mensuelle sur les deux dernières années, comme demandé par la CLCV.
Cette association de consommateurs n'est pas satisfaite pour autant, puisqu'elle estime que de nombreuses questions restent en suspens. Dans le désordre, elle cite des informations « basées sur le tout Internet » qui mettent à l'écart « une large part de la population », un historique insuffisant pour permettre au consommateur de devenir un réel acteur de sa consommation, un engagement sur les conseils personnalisés gratuits insuffisamment précis, le manque de sensibilisation du grand public de l'émergence d'une « jungle tarifaire illisible ».
La Tribune, sur son site web, met également en cause la possibilité de verrouillage du marché. Selon le quotidien économique, les collectivités territoriales et les concurrents d'EDF craignent une fermeture de fait du marché, puisqu'il sera basé sur un compteur intelligent unique, le Linky.
D'autres, comme l'UFC-Que Choisir, également citée par la Tribune, estiment que l'historique de consommation est insuffisante, et qu'il faudrait installer en sus un écran chez chaque client. Les services proposés, les possibilités d'intégrer d'autres équipements liés à des services proposés par les concurrents du fournisseur d'énergie historique, et les tentatives de dérégulation du marché de l'énergie par l'Union européenne, seront sans aucun doute les points déterminants de la bataille qui s'engage sur Linky. Le projet physique, lui, semble être en bonne voie pour un lancement en 2013.
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