A l'ère du smartphone, le nomadisme a changé de nature. Une architecte en analyse les conséquences.
Le principal problème des SDF japonais était-il de pouvoir se doter de téléphones mobiles ? La question peut être posée quand les autorités locales ont eu pour préoccupation majeure de leur trouver un moyen d'en disposer. L'anecdote, rapportée par Yasmine Abbas dans son ouvrage Le néo-Nomadisme, est symptomatique de notre époque et du sujet de cet ouvrage.
Architecte à la carrière internationale, s'étant également piquée d'ethnologie, l'auteur se qualifie elle-même de néo-nomade. Le néo-nomade est précisément celui qui se déplace sans cesse en conservant des moyens de communication. Au contraire du nomade traditionnel arpentant les steppes à cheval, le néo-nomade n'est pas inclus dans un environnement naturel. Il est, à l'inverse, le prototype de l'homme-artefact, à l'opposé de la notion de développement durable. Comme toute mobilité, le néo-nomadisme s'opère dans l'espace, le temps et l'environnement social.
Yasmine Abbas n'étudie pas la technologie elle-même. Elle observe par contre ses conséquences sur la société moderne. Pour cela, elle s'appuie sur l'étude du nomadisme traditionnel pour en tirer les points communs et les différences avec le néo-nomadisme. Elle pose aussi des questions qui peuvent sembler basiques : « quelle est la nécessité de changer d'outil numérique à chaque promesse de performance plus importante ? » L'essentiel est dans la réponse.
Arrive enfin la conclusion qui devrait être étudiée en détail par tous les DSI et tous les technologues avant d'envisager la mobilité en entreprise : « la mobilité est considérable et complexe, (...) il devient essentiel de négocier la transition, le passage d'un état à un autre ».
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