samedi 24 septembre 2011

TIC : l'Europe a tout à y gagner

En augmentant les investissements consacrés aux technologies de l’information et de la communication (TIC), l’Europe pourrait accroître son PIB de plusieurs centaines de milliards d’euros grâce à une augmentation accélérée de la productivité. Telle est la conclusion d’une étude réalisée par Oxford Economics pour le compte d’AT&T.

Le PIB européen pourrait donc enregistrer une hausse de 760 milliards d’euros, soit 5 % de plus que les prévisions, si l’Europe investissait autant que les États-Unis dans les TIC d’ici à 2020. Ce qui correspondrait à 1 500 euros par personne aux prix actuels. "L’amélioration de la productivité contribuerait pour environ un tiers à cette croissance, soit 1,5 % du PIB, ou environ 220 milliards d’euros" précise les auteurs de l'étude. Et pour certains pays comme l’Espagne ou l’Italie dont la croissance est actuellement en berne, l’impact sur le PIB pourrait être supérieur à 7 %, soit respectivement 100 euros par personne et 140 milliards d’euros aux prix actuels.

Une question de productivité
"La productivité est la pierre angulaire de la croissance économique" explique Andrew Edison, Vice Président d'AT&T pour la région EMEA. "Il apparaît clairement qu’en investissant dans les technologies, les entreprises européennes peuvent gagner en productivité et en compétitivité, ce qui est indispensable pour la croissance compte tenu de la conjoncture financière. Cette étude nous permet de comprendre comment la technologie favorise la productivité et comment maximiser la rentabilisation des investissements consacrés aux TIC".

TIC : des investissements en baisse
L'étude montre par ailleurs qu'en pourcentage du PIB, le capital TIC de l’Europe a diminué à deux tiers du niveau des États-Unis (le leader mondial), après avoir été à parité en 1991, et que l’écart en matière d'investissements en TIC a sensiblement affecté l’augmentation de la productivité de l’Europe qui, en moyenne, est inférieure de moitié à celle des États-Unis depuis 2000. C'est d'autant plus dommageable qu'on constate que les investissements consacrés aux TIC génèrent une augmentation de la productivité supérieure à la plupart des autres formes d’investissements. On estime que ces « dividendes sur les TIC» contribuent environ pour un tiers au retour sur les investissements consacrés aux TIC, qui est compris entre 20 et 25 %.



Vers une politique plus favorable aux TIC
Au final, d'après le cabinet Oxford Economics, les gouvernements européens contribueraient de façon significative à la croissance en plaçant au cœur de leurs programmes économiques, une politique plus favorable aux TIC. Une telle approche aiderait par ailleurs l’Europe à conserver son avance sur les économies émergentes qui adoptent rapidement ces technologies. Parmi les mesures-clés pouvant améliorer la productivité, figurent l’harmonisation des lois relatives à la protection des données dans les différents pays de l’UE, la révision des réglementations relatives au partage des données et l’actualisation des réglementations par rapport aux avancées technologiques.

"Il est indispensable que l’Europe améliore sa productivité" indique Fabio Colasanti, President de l’Institut International des Communications (IIC) et conseiller auprès du European Policy Centre. "À ce titre, investir dans les technologies de l’information et de la communication constitue un atout majeur. Mais les gouvernements nationaux doivent hiérarchiser les investissements consacrés aux TIC de manière plus efficace, en s’efforçant de créer les conditions optimales pour les investissements. Ceci passe par l’amélioration des infrastructures TIC, une plus grande flexibilité du marché de la main d’œuvre et une meilleure formation aux TIC. Ces réformes entraîneront une hausse sensible de la productivité et doperont la croissance européenne sur le long terme. Les investissements consacrés aux TIC présentent des avantages de plus grande ampleur et tout aussi importants sur le plan social : un meilleur accès à la formation, des soins de santé plus efficaces et un niveau de sécurité accru dans les transports. Les décideurs doivent prendre acte et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que le calendrier numérique européen bénéficie du coup de pouce nécessaire".

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