mercredi 21 septembre 2011

Grégory Salinger (Microsoft) "Nous allons accentuer la différenciation de Bing face à Google"

gregory salingerAlors que Microsoft France se réorganise, son directeur de la division "Advertising & Online" fait le point sur la stratégie de Microsoft en matière de publicité et de services en ligne.

Publié le 20/09/2011

JDN. Microsoft France se réorganise. Pourquoi ?

Grégory Salinger. Cette réorganisation est une clarification de notre stratégie. Microsoft s'adresse à trois publics : aux consommateurs, aux entreprises et aux annonceurs. Cette évolution de l'organisation reflète notamment notre volonté d'investir davantage sur le grand public.

Vous avez justement rejoint Microsoft France il y a un an en tant que directeur de la division Internet et grand public et devenez aujourd'hui directeur de l'activité Internet et publicité. La perte du pôle grand public correspond-elle à une forme de destitution ?

Cette réorganisation correspond à une volonté de traiter l'activité Internet et la publicité de manière plus profonde. En ce qui me concerne, la partie online est un enjeu essentiel car il s'agit d'un univers très compétitif, qu'il s'agisse de la recherche ou de la publicité display. Nous sommes dans un secteur en pleine mutation et nous savons que pour financer l'ensemble de nos activités en ligne, il va nous falloir être encore plus innovants et encore plus rapides.

Un peu plus de six mois après son lancement officiel en France, où en est Bing ?

Notre premier objectif était de faire en sorte que Bing soit un moteur à la fois compétitif vis-à-vis de Google mais également qu'il s'en différencie, notamment via des partenariats clés comme PagesJaunes, la Bibliothèque nationale de France ou le GIE e-Presse Premium. Nous notons aujourd'hui plus de profondeur d'usage de Bing. Le nombre de requêtes par utilisateur a par exemple augmenté de 35 % depuis le lancement de la version française. Le nombre de requêtes depuis la page d'accueil de Bing.fr a augmenté de 75 % entre août 2010 et août 2011, ce qui confirme que les internautes vont sur Bing non par défaut mais par choix. Nous sommes par ailleurs le seul acteur, à part Google, à avoir enrayé la décroissance que nous avions sur le search.

Bing est encore loin de Google sur le marché français...

Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir. Aujourd'hui, Bing rassemble environ 7,5 millions de visiteurs uniques par mois. Selon Médiamétrie//Netratings, nous disposons d'une part de marché de 3,05 %. Il nous faut élargir notre base d'utilisateurs et accentuer notre différenciation, notamment sur la partie sociale. En plus de notre partenariat au niveau mondial avec Twitter, nous avons passé un partenariat aux Etats-Unis avec Facebook que nous allons commencer à tester en France dans les prochains mois. Sur des thématiques spécifiques, nous continuons à passer des partenariats. Nous allons par exemple intégrer l'offre de 1001 Salles dans la galerie d'images de Bing.

Sur le plan publicitaire, vous lancez votre propre ad exchange...

Les ad exchanges représentent une évolution, voire une révolution dans la publicité. En France, nous en sommes encore aux débuts de ce mode de commercialisation de la publicité, mais aux Etats-Unis, environ 12% des inventaires publicitaires transitent par des ad exchanges. Le nôtre était en rodage depuis le début de l'été auprès de quelques partenaires et nous le lançons aujourd'hui officiellement. Notre approche consiste à mettre à disposition l'ensemble de nos inventaires vendus à la performance sur MSN et Windows Live (26,5 millions de visiteurs uniques). Nous continuerons cependant à proposer des environnements premium en direct.

La mise œuvre du partenariat publicitaire et technologique avec Yahoo en France était annoncée pour cet automne. Où en est-elle ?

Fort des enseignements que nous avons tirés de sa mise en œuvre en Amérique du nord l'an dernier, nous avons voulu prendre un peu plus de temps pour nous assurer que tout soit optimisé à la fois pour soutenir notre activité et celle de Yahoo. Nous avons déjà déployé en France la partie algorithmique de cet accord, Yahoo France utilise donc aujourd'hui la technologie de Bing. Le reste de la transition s'étalera sur les 12 prochains mois : nous nous donnons le temps de la réussir.

La presse américaine évoque un rapprochement entre Microsoft, Yahoo et AOL destiné à faciliter l'écoulement des invendus des sites des trois groupes...

Ce sont des rumeurs que je ne commenterai pas. Ceci étant dit, notre approche a toujours été partenariale et destinée à trouver les meilleures solutions pour les annonceurs, que ce soit en termes d'impact, de volume ou d'efficacité. Nous sommes évidemment ouverts à toutes les opportunités de partenariats, en France comme dans le monde.

Quid du mobile ? La publicité va-t-elle faire son apparition sur Windows Phone 7 ?

Nous allons en effet ouvrir les applications Windows Phone 7 à la publicité, via la mise à disposition d'un kit de développement que nous offrirons aux développeurs à la fin de l'année. Nous leur proposerons un modèle de partage de recettes publicitaires de l'ordre de ce qui se pratique habituellement dans le mobile.


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Quatre mois après le rachat de Skype par Microsoft, 24/7 Real Media a annoncé qu'il commercialiserait l'espace du service de VoIP en France. Pourquoi ne le gérez-vous pas en direct ? Avez-vous vocation à le faire ?

Nous sommes toujours en attente du feu vert des autorités européennes de la concurrence pour finaliser cette acquisition. Si elle est entérinée, elle représentera de belles opportunités à la fois sur le grand public, sur les entreprises et aussi d'un point de vue publicitaire. Il m'est pour l'instant difficile d'en dire plus tant que l'acquisition n'est pas finalisée.


Grégory Salinger est directeur des activités Advertising & Online de Microsoft France. Après avoir cofondé en 1997 Goa, la plate-forme européenne de jeux interactifs de Wanadoo, il lance le site de vente de vin Château Online en 1998. Il rejoint Microsoft en 2002 afin de prendre la tête de MSN en France puis rejoint le siège de Microsoft aux Etats-Unis pour contribuer à la création de la division Internet grand public au niveau mondial. Il était depuis le début de l'année directeur de la division Internet grand public du groupe en France.

Benoît Méli, Journal du Net

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