Cloud, SaaS, PaaS, IaaS 1 … Une nouvelle révolution informatique « on Demand » 2 est en marche. L’éternel recommencement dans l’informatique nous ramène 20 ans en arrière avec une informatique ultra centralisée. Malgré tout, celle-ci ne doit pas être comparée à la pensée de Nietzsche qui dramatise le destin de cet éternel recommencement. Au delà de ces modèles qui s’imposent aujourd’hui, la mutualisation des infrastructures guident souvent les choix des DSI des collectivités territoriales qui se positionnent davantage dans une logique de budget d’investissement que de budget de fonctionnement.
En effet, dans les années 90 les systèmes propriétaires de type mainframe ou autres ont eu la vie belle et avec eux les responsables informatiques, régnant en « toute puissance » face à la complexité des infrastructures. Les années 2000 ont permis une réappropriation des systèmes d’informations par les services opérationnels.
Le rôle des responsables informatiques a subi sa première grande transformation avec la mise en place de Directions des Systèmes d’Information qui ont rempli des rôles très variés. Les plus « habiles » des DSI du secteur public ont réussi à intégrer la dimension reprographie, celle du SIG et surtout les méthodes et démarches qualité. Ainsi se profilaient les DSI des années 2010 de ce secteur… Une DSI centrale, aussi importante qu’une Direction des Ressources Humaines ou qu’une Direction des Services Financiers tout en assumant un rôle clé en qualité de gardien des référentiels et du management de projet. C’était sans compter sur les modèles marketing des acteurs mondiaux en nouvelles technologies qui sont toujours à la recherche de nouveaux business model « les global players » d’une part et de l’impulsion du GARTNER par la suite pour imposer le modèle économique du Cloud Computing.
Face à cette nouvelle dépossession des DSI de leurs choix techniques, d’urbanisation et de modèles d’organisation, les directions opérationnelles ont commencé à émettre l’hypothèse que les systèmes d’information n’étaient plus une affaire de spécialistes mais une affaire « métier ». Il était donc évident de mettre les DSI sous tutelle d’une direction fonctionnelle, voire d’une société extérieure. Le pas restant à franchir est séduisant pour certaines collectivités mais le modèle traditionnel « on Premise » 3 conserve des atouts et a encore de beaux jours devant lui.
C’est celui-ci qui a consacré les DSI, donc, pas question de les supprimer
D’autant plus que le passage d’un modèle On Premise vers un modèle On Demand n’est pas aussi simple que l’on pourrait imaginer (disponibilité du réseau, richesse des applications, confidentialité des données, interopérabilité…). Le rôle des DSI va donc se transformer pour permettre de faire le lien entre les deux modes proposés. L’un étant résolument tourné vers la l’agilité, la mobilité et la dématérialisation - enjeux des années à venir - et l’autre étant nécessaire pour assurer les services opérationnels de proximité (instructions de dossiers usagers, mandatement, paie …).
Les DSI ont encore de belles années à vivre sur le secteur des collectivités territoriales… Pour peu qu’elles réussissent cette énième transformation et qu’elles intègrent ce paradigme en participant davantage à la stratégie de la collectivité, facilitant ainsi la création de valeur.
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1 Software as a Service, Platform as a Service , Infrastructure as a Service
2 On Demand : Il s’agit des ressources informatiques installées dans les locaux d’un fournisseur et utilisées à la carte, par opposition au mode On Premise
3 On Premise : Il s’agit des ressources informatiques installées dans les locaux de la collectivité, par opposition au mode On Demand
http://www.infodsi.com/articles/123402/vers-fin-dsi-collectivites-territoriales-guillaume-bruc-directeur-operations-progiciels-strategiques-gfi-informatique.html?key=
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