Le 23 septembre 2011 (18:05) - par Cyrille Chausson
En dépit d'un contexte politique et financier très tendu en France autour de l'innovation, l'Open Source et le Logiciel Libre entendent contribuer fortement au développement de l'emploi dans le secteur du logiciel. C'est l'un des objectifs affiché lors de la 4e édition de l'Open World Forum, qui a ouvert ses portes hier jeudi 22 septembre à Paris.
Le rabot sur le crédit impôt recherche brocardé à la tribune
Dès l'ouverture de la conférence, entièrement dédiée au monde du Logiciel Libre et à l'Open Innovation, Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris, chargé de l'innovation, de la recherche et des universités, a poussé un véritable coup de gueule. Pointant du doigt la suppression des aides fiscales imposées par la loi de Finances 2011, et considérant qu'on ne peut pas" encourager l'innovation et changer subitement les règles du jeux " à mi-parcours - citant notamment le coup de rabot sur le crédit impôt recherche. Eric Besson, ministre de l'Industrie, à qui Jean-Louis Missika a succédé à la tribune, a dû apprécier. "La France ne fait pas assez pour promouvoir le Logiciel Libre", a-t-il enfin lancé, à une salle qui prenait la température d'une période pré-électorale.
C'est ainsi dans ce contexte, que Philippe Montarges, co-fondateur de la société Alter Way et membre du Ploss (un réseau d'entreprises du logiciel libre) est venu livrer en avant première les résultats d'une étude portant sur l'emploi dans la filière du Libre. Et premier constat - comme un ouf de soulagement : le recrutement chez les pure-players Open Source va bon train.
Entre 3000 et 5000 emplois devraient être créés d'ici la fin 2013
Ainsi, explique-t-il, dans les trois années à venir, la filière devrait créer entre 3000 et 5000 emplois. De quoi doubler de taille, raconte Philippe Montarges. Et pour cause : 1 000 emplois devraient être créés en 2011, 1 250 en 2012 et enfin 1 480 en 2013.
Aujourd'hui, l'entreprise type de la filière est une PME, éditrice ou SSLL, qui emploie 30 salariés et génère un chiffre d'affaire de 2,85 M€. Dans le détail, à 56%, il s'agit surtout de start-ups ou de TPE qui ne dépassent pas 1 500 K€ de CA. Suit une seconde catégorie de PME avec un CA compris entre 1 600 et 9 000 K€ qui forme 34% du volume des entreprises Open Source. Ces deux profils représentent aujourd'hui la moitié du CA généré en 2010 par la filière. Les 50% restant sont réalisés par les PME avec un CA compris entre 9 000 et 25 000 k€ (7%) et par des entreprises avec plus de 25 000 k€ de CA (3%).
Une autre point intéressant mis en lumière par l'étude est la répartition des créations d'emplois entre TPE et structures plus développées. " L’enquête montre que 60% des créations concerneront les entreprises de plus de 50 salariés (qui représentent environ 16% des entreprises du secteur)" explique Philippe Montarges. Le solde, soit tout de même 40% des emplois attendus, sera créé par les plus petites entreprises, à savoir le tissu des start-ups et TPE innovantes (qui, en nombre, représentent 50% du total des entreprises du secteur) . Selon Philippe Montarges, il s'agit là "d'un humus de petites entreprises, qui existe et se reconstitue". Et d'ajouter que le volume moyen des recrutements par entreprise devrait lui-aussi augmenter jusqu'en 2013. Un bon point, selon lui et qui illustre aussi la structuration du secteur.
Des recrutements qui porteront surtout sur les métiers de l'informatique
Quels sont les profils concernés par ces recrutements ? D'après l'étude, 57% des postes créés seront des postes de développeurs travaillant sur les logiciels ou le Web. 11% des postes créés le seront dans les métiers de l'infrastructure tandis que 15% concerneront plus généralement les activités de systèmes d'information. Bref, 4 emplois sur 5 créés par les spécialistes du libre français seront des emplois informatiques. Et là encore, le profil type se différencie de celui recherché par les grands intégrateurs et les SSII, affirme Philippe Montarges. Ainsi 35% des entreprises du Libre recrutent au niveau Bac +2 / +3 et 5% au niveau bac. "Les entreprises ne cherchent pas le diplôme, mais le niveau, la motivation et le savoir", résume-t-il. Même si finalement, 60% de la filière recrute à Bac +4/+5 voire au delà.
Enfin, c'est évidemment l'éco-système qui sert de canal principal au recrutement (à 68%). Communautés, pôles de compétitivité et clusters, événements et autres réseaux constituent les autres vecteurs de recherche de profils. Ce qui fait dire à Philippe Montarges qu'il existe "une nécessité de se faire connaître en dehors de cet éco-système".
http://www.lemagit.fr/article/recrutement-open-source/9534/1/open-world-forum-filiere-libre-entend-doubler-ses-effectifs-ici-fin-2013/?utm_source=essentielIT&utm_medium=email&utm_content=new&utm_campaign=20110926&xtor=ES-6
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