mercredi 28 septembre 2011

Etude Economist Intelligence Unit sur la compétitivité dans les TIC La France perd quatre places au classement mondial

mardi 27 septembre 2011

Se classant désormais au 21ème rang sur l’échiquier mondial et au 11ème des pays européens, la France régresse par rapport à l’édition 2009 de l’étude réalisée par the Economist Intelligence Unit. Celle-ci confirme certains leviers de croissance du numérique en France avec notamment un nécessaire renforcement de la R&D et un soutien accru à l’écosystème du logiciel, donnant ainsi une résonnance particulière au développement de l’économie numérique souhaité et mis en place par le gouvernement dans le cadre de ses « investissements d’avenir ».

Dans son édition 2011 de l’Index mondial de la compétitivité dans les technologies de l’information de The Economist Intelligence Unit, la Business Software Alliance (BSA) révèle que la France n’arrive plus que 21ème et perd quatre places par rapport à 2009, sa progression étant plus lente que plusieurs autres pays plus compétitifs qu’elle dans le domaine des technologies de l’information.

Pour sa quatrième édition depuis 2007, le classement analyse la situation de 66 pays sur la base de 5 leviers de compétitivité reflétant les bases essentielles de l’innovation informatique : la conjoncture économique, l’infrastructure informatique, les ressources humaines, l’environnement de recherche et développement (R&D), l’environnement juridique et les aides publiques au développement du secteur informatique.

Tandis que les Etats-Unis restent la nation la plus compétitive au monde, la Finlande arrive en première position des pays européens ;laFrance occupe quant à elle une modeste 11ème place en Europe et n’a progressé qu’au niveau de l’infrastructure informatique (+3 places) et de l’environnement juridique (+1). Le pays perd des places dans les autres catégories comme l’environnement de R&D (-3), les ressources humaines (-2) et le soutien au développement du secteur informatique (-1). Les premières places du classement 2011 mettent à l’honneur les Etats-Unis, la Finlande, Singapour, la Suède et le Royaume-Uni.


Infrastructure informatique et environnement juridique à l’honneur

A l’inverse de ses voisins allemands et britanniques, la France affiche une forte progression sur ce terrain par rapport à 2009, gagnant 3 places pour occuper le 16ème rang. La France gagne du terrain sur le marché du haut débit avec un tiers de sa population qui dispose à présent d’une telle connexion.

Simultanément, la France s’améliore légèrement dans la catégorie de l’environnement légal depuis 2009 (classement et score), notamment en raison de sa ratification en 2009 des Traités de l'OMPI sur le droit d'auteur (WCT) et sur les interprétations et exécutions et les phonogrammes (WPPT). Le pays obtient également une évaluation globale positive dans les domaines de la signature électronique, de la confidentialité des données et de la législation sur la cybercriminalité. En la matière, la France rejoint la Norvège à la 11ème position du classement.


Les domaines qui plombent la France

Parmi les principales causes de la baisse de performance de la France en 2011 (classement et score), citons le déclin des recrutements de diplômés de l’enseignement supérieur et des filières scientifiques et techniques. Le nombre de postes dans l’informatique est relativement stable depuis 2009. Notons toutefois que, pour une population comparable, la France propose nettement moins de postes dans l’informatique que sur des marchés similaires tels que le Royaume-Uni.

Au niveau R&D, malgré ses améliorations dans tous les domaines de la catégorie, la France perd 3 places pour se classer au 19ème rang ; un paradoxe qui s’explique par la progression plus rapide enregistrée par des pays tels que le Danemark, la Suisse ou l’Autriche. Les secteurs public et privé ont investi davantage dans la R&D ces dernières années et le nombre de brevets informatiques est en légère augmentation, ce qui démontre une intensification en termes d’innovation de la part des entreprises IT françaises ou une plus grande motivation à protéger leurs innovations.

En dépit d’un accueil favorable concernant sa stratégie de « e-gouvernement », on note un déclin de la performance (classement et score) de la France dans le soutien au secteur informatique, principalement du à la chute de 2 indicateurs : l’accès aux investissements et les achats informatiques publics.



Au niveau mondial

L’Index de cette année montre que les pays ayant toujours affiché de bons résultats dans le domaine conservent leur position de domination comme si « l’avantage appelait l’avantage » ; ceux qui ont investi année après année pour poser des bases solides favorables à l’innovation technologique continuent à en récolter les fruits. Mais la scène mondiale devient de plus en plus concurrentielle surtout que de nouveaux venus, des économies en développement particulièrement, s’efforcent d’aligner leur jeu sur ceux des leaders historiques.

Les pays qui affichent les plus fortes progressions par rapport à l’édition 2009 de l’Index sont la Malaisie, qui gagne 11 places au classement général du fait de l’intensification de ses efforts de recherche et développement, et l’Inde, qui avance également de 10 places grâce à son environnement robuste de R&D et au dynamisme de son capital humain. D’autres pays, comme Singapour, le Mexique, l’Autriche, l’Allemagne et la Pologne, améliorent nettement leur compétitivité cette année avec de meilleurs résultats toutes catégories confondues.


Pour télécharger l’intégralité de l’Index mondial de la compétitivité dans les technologies de l’information, avec les tableaux interactifs des scores, des synthèses détaillées par pays, des études de cas et des entretiens vidéo avec des experts de l’informatique, rendez-vous sur le site de la BSA, à l’adresse www.bsa.org/globalindex.


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L’index mondial de la compétitivité dans les technologies de l’information évalue et compare la situation du secteur des technologies de l’information dans 66 pays en examinant dans quelle mesure la compétitivité du secteur informatique y est favorisée. Conçue il y a 4 ans par The Economist Intelligence Unit à la demande de la Business Software Alliance (BSA), cette étude est au coeur d’un vaste programme de recherche sur les leviers de compétitivité de l’industrie des technologies de l’information dans différents pays.
Les indices en détail

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Les résultats de la France en détail
Conjoncture économique
Malgré un score identique à celui de 2009, la France perd une place, passant en 24ème position dans cette catégorie. Ses bons résultats en matière de protection de la propriété intellectuelle ne suffisent pas à combler son retard sur la plupart des autres pays d’Europe occidentale, en particulier dans les domaines de l’ouverture aux investissements étrangers et des réglementations gouvernementales (ex. sur la simplicité de concession de licences). En dépit de la révision à la hausse des prévisions de la croissance française du FMI en juin 2011, à 2 % cette année, le régime fiscal du pays et la sur-règlementation du marché du travail demeurent des obstacles.

Infrastructure informatique
A l’inverse de ses voisins allemands et britanniques, la France affiche une forte progression sur ce terrain par rapport à 2009, gagnant 3 places pour occuper le 16ème rang. Malgré une tendance à la baisse des dépenses en informatique depuis 2009 et des améliorations moins significatives que dans d’autres pays en termes d’acquisitions de PC et de sécurité Internet, la France gagne du terrain sur le marché du haut débit. Un tiers de sa population dispose à présent d’une connexion haut débit et, selon l’Arcep, l’autorité française de régulation des télécommunications, le nombre d’abonnements aurait grimpé de 8 % au 1er trimestre 2011.

Ressources humaines
Le déclin des recrutements dans l’enseignement supérieur et dans les filières scientifiques et techniques figurent parmi les principales causes de la baisse de performance de la France en 2011 (classement et score). Le nombre de postes dans l’informatique est relativement stable depuis 2009. Toutefois, malgré une population comparable, la France dispose de nettement moins de travailleurs dans l’informatique que le Royaume-Uni. Environnement de recherche et développement (R&D) : malgré ses améliorations dans chacun des domaines de la catégorie, la France perd 3 places pour se classer au 19ème rang. Un fait inhabituel qui s’explique par la progression plus rapide de pays aux performances comparables en matière de R&D (Danemark, Suisse et Autriche). Les secteurs public et privé ont investi davantage dans la R&D ces dernières années et la part de l’informatique dans les dépôts de demandes de brevets a atteint 10 %, d’après l’OMPI. Le gouvernement décrit son crédit d’impôt recherche, qui peut atteindre 50 % la première année d’investissement, comme sa « mesure fiscale phare » pour encourager les entreprises à développer leurs opérations de R&D en France.

Environnement juridique
La Frances’améliore légèrement dans cette catégorie depuis 2009 (classement et score), rejoignant la Norvège à la 11ème position du classement. The Economist Intelligence Unit a amélioré le score de la France en matière de protection de la propriété intellectuelle suite à sa ratification des Traités de l’OMPI sur le droit d’auteur (WCT) et sur les interprétations et exécutions et les phonogrammes (WPPT) en 2009. Le pays obtient également une évaluation globale positive dans les domaines de la signature électronique, de la confidentialité des données et de la législation sur la cybercriminalité.

Soutien au secteur informatique
Le déclin de la performance (classement et score) de la France dans ce domaine est dû principalement à deux indicateurs : l’accès aux capitaux d’investissements et les marchés publics en matière d’informatique. Conséquence peu surprenante de la crise financière, l’accès des sociétés informatiques et d’autres secteurs aux capitaux d’investissements s’est restreint depuis 2009 (de même, les investissements directs étrangers ont chuté de 33 % en 2010, selon la Banque de France), tout comme les dépenses publiques en informatique, selon le cabinet d’analystes IDC. La neutralité du gouvernement au regard des technologies et des acteurs de l’industrie vaut à la France l’un des plus mauvais scores en Europe. En revanche sa stratégie de « e-gouvernement » reçoit un accueil favorable. Le gouvernement prévoit de rendre accessibles en ligne 80 % de sesservices publics d’ici la fin de 2011.

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