A lire sur: http://www.zdnet.fr/actualites/optimisation-3g-sfr-nie-toute-atteinte-a-la-neutralite-du-net-39788330.htm#EREC-103
Business : SFR viole-t-il la
neutralité de l'Internet en modifiant le code source des pages Web
affichées sur les terminaux de ses abonnés 3G ? C'est l'hypothèse d'un
de nos blogueurs. L'opérateur dément catégoriquement, expliquant oeuvrer
pour "l'expérience utilisateur" de ses clients.
SFR s'est retrouvé au milieu d'une polémique ce week-end autour de sa
gestion des pages web lors de l'accès de ses clients en 3G. Tout est
parti d'une information publiée jeudi soir dernier par Reflets.info,
dans laquelle Olivier Laurelli montre que lors de sa navigation à
partir d'une connexion SFR, le code source des pages visitées était
modifié.
Pour lui, l'affaire est grave. "Rien ne devrait justifier" qu'un FAI modifie le code source des pages visitées. Il précise néanmoins sur quel principe se base cette opinion, estimant ne pas pouvoir "faire confiance à un FAI qui modifie les pages que nous visitons."
Atteinte à la neutralité du Net ?
Vendredi matin, notre blogueur d'Infra | Net, Pierre Col, reprenait l'information en allant plus loin. Pour notre spécialiste des réseaux, il s'agit d'une violation grave et avérée de la neutralité de l'Internet. Plusieurs points laissent à désirer dans la démarche de SFR, selon Pierre, qu'on pourrait résumer ainsi :
Nous avons souhaité donner la parole à SFR. Pour l'opérateur, il n'y a pas lieu de s'alarmer. Il confirme utiliser un système pour optimiser la navigation des utilisateurs mobiles, qu'il confirme proche de ce que peuvent faire certains outils externes.
Optimisation pour "l'expérience utilisateur"
"Etonné des proportions que cela prend", le directeur de l'information du groupe, Nicolas Chatin, explique que SFR "gère de façon dynamique le trafic sur le réseau, que ce soit fixe ou mobile. Nous utilisons des optimiseurs en 3G pour un affichage plus rapide."
Le directeur de l'information confirme qu'à sa connaissance, "il n'existe pas d'option pour désactiver" cette optimisation. Mais surtout, pour lui, il n'y a pas de sujet au niveau de la neutralité du Net :
"On refait le débat d'il y a cinq ans : si je regarde le contenu à l'intérieur, que je filtre ou que je ne distribue pas, c'est une atteinte à la neutralité. Mais nous ne filtrons pas et nous ne le ferons pas." En clair, tant que le Web est délivré tel quel à l'utilisateur, sans modifications au niveau des contenus, il n'y pas matière à attaquer l'opérateur.
Pierre-Alain Allemand, directeur général des réseaux et des systèmes d'information de SFR, explique à ZDNet.fr le principe technique : "Quand l'internaute veut appeler une image depuis un smartphone connecté en 3G par exemple, cela appelle une copie plus légère. Cela permet aux connexions 2G et 3G d'afficher des pages HTML qui ne sont pas forcément bien construites et pensées pour le réseau mobile."
Des questions en suspens
Cela permettrait simplement d'avoir une "expérience utilisateur" plus proche de celle de l'Internet fixe. Il ne serait pas question de gestion de la capacité réseau pour SFR, et la question de la dégradation des images (soulevée par notre blogueur) serait aussi évacuée : "En 3G et 4G, il y a très peu d'optimisation. Il y a seulement une dégradation en 2G, mais sans celle-ci, on ne pourrait tout simplement pas afficher l'image."
Restent quelques questions en suspens. Cette pratique constitue-t-elle oui ou non une atteinte à la neutralité du Net ? Nous avons contacté l'Arcep, qui n'a pas donné son avis sur la question à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Quant à l'absence de transparence, elle est difficilement niable du côté de SFR. L'opérateur ne fait effectivement pas allusion à cette optimisation dans ses conditions d'utilisation. Doit-il y avoir une mention de ces outils, qui reviennent à détourner l'utilisateur du "vrai" Internet, comme l'affirme Pierre Col ?
Y-a-t-il une modification de "l'oeuvre" puisque le code source de la page est "édité". La question est posée.
Pour lui, l'affaire est grave. "Rien ne devrait justifier" qu'un FAI modifie le code source des pages visitées. Il précise néanmoins sur quel principe se base cette opinion, estimant ne pas pouvoir "faire confiance à un FAI qui modifie les pages que nous visitons."
Atteinte à la neutralité du Net ?
Vendredi matin, notre blogueur d'Infra | Net, Pierre Col, reprenait l'information en allant plus loin. Pour notre spécialiste des réseaux, il s'agit d'une violation grave et avérée de la neutralité de l'Internet. Plusieurs points laissent à désirer dans la démarche de SFR, selon Pierre, qu'on pourrait résumer ainsi :
- l'opérateur n'a pas à modifier le code source des pages que visite l'internaute.
- il ne doit pas non plus - c'est le cas - modifier les images pour les recompresser au risque d'en altérer l'aspect.
- SFR n'agit pas en toute transparence, puisqu'il ne prévient pas ses utilisateurs de ce type de mesures.
- l'outil n'est pas optionnel, il ne peut donc pas être considéré comme un "service" d'optimisation.
- SFR optimise sa capacité réseau.
- il s'agit d'une atteinte caractérisée à la neutralité de l'Internet.
Nous avons souhaité donner la parole à SFR. Pour l'opérateur, il n'y a pas lieu de s'alarmer. Il confirme utiliser un système pour optimiser la navigation des utilisateurs mobiles, qu'il confirme proche de ce que peuvent faire certains outils externes.
Optimisation pour "l'expérience utilisateur"
"Etonné des proportions que cela prend", le directeur de l'information du groupe, Nicolas Chatin, explique que SFR "gère de façon dynamique le trafic sur le réseau, que ce soit fixe ou mobile. Nous utilisons des optimiseurs en 3G pour un affichage plus rapide."
Le directeur de l'information confirme qu'à sa connaissance, "il n'existe pas d'option pour désactiver" cette optimisation. Mais surtout, pour lui, il n'y a pas de sujet au niveau de la neutralité du Net :
"On refait le débat d'il y a cinq ans : si je regarde le contenu à l'intérieur, que je filtre ou que je ne distribue pas, c'est une atteinte à la neutralité. Mais nous ne filtrons pas et nous ne le ferons pas." En clair, tant que le Web est délivré tel quel à l'utilisateur, sans modifications au niveau des contenus, il n'y pas matière à attaquer l'opérateur.
Pierre-Alain Allemand, directeur général des réseaux et des systèmes d'information de SFR, explique à ZDNet.fr le principe technique : "Quand l'internaute veut appeler une image depuis un smartphone connecté en 3G par exemple, cela appelle une copie plus légère. Cela permet aux connexions 2G et 3G d'afficher des pages HTML qui ne sont pas forcément bien construites et pensées pour le réseau mobile."
Des questions en suspens
Cela permettrait simplement d'avoir une "expérience utilisateur" plus proche de celle de l'Internet fixe. Il ne serait pas question de gestion de la capacité réseau pour SFR, et la question de la dégradation des images (soulevée par notre blogueur) serait aussi évacuée : "En 3G et 4G, il y a très peu d'optimisation. Il y a seulement une dégradation en 2G, mais sans celle-ci, on ne pourrait tout simplement pas afficher l'image."
Restent quelques questions en suspens. Cette pratique constitue-t-elle oui ou non une atteinte à la neutralité du Net ? Nous avons contacté l'Arcep, qui n'a pas donné son avis sur la question à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Quant à l'absence de transparence, elle est difficilement niable du côté de SFR. L'opérateur ne fait effectivement pas allusion à cette optimisation dans ses conditions d'utilisation. Doit-il y avoir une mention de ces outils, qui reviennent à détourner l'utilisateur du "vrai" Internet, comme l'affirme Pierre Col ?
Y-a-t-il une modification de "l'oeuvre" puisque le code source de la page est "édité". La question est posée.
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