Un minuscule implant capable d’analyser
en temps réel les substances présentes dans le corps humain a été mis au
point. Il permettrait à terme d’améliorer le suivi des patients
souffrant de maladies chroniques.
Les capteurs permettant le suivi des patients
atteints de maladies graves semblent de plus en plus nombreux à se
développer, notamment par le biais du tatouage électronique. L’équipe de
Giovanni de Micheli et
Sandro Carrara, de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (
EPFL),
pour sa part, a choisi de mettre au point un implant, qui une fois
placé sous la peau du patient, permet de détecter et mesurer jusqu’à
cinq substances – protéines ou acides organiques - présentes dans son
corps. Équipé d’un module radio, les informations sont transmises en
direct au médecin via le réseau cellulaire. Élaboré à la base pour un
meilleur contrôle des patients sous chimiothérapie, ce dispositif serait
également d’une grande utilité pour détecter les maladies chroniques
avant même l’apparition des premiers symptômes. Ainsi, cette technologie
aurait un très fort potentiel pour les nombreux cas dans lesquels
l’évolution de la pathologie ou la tolérance à une thérapie doivent être
contrôlées.
Les résultats transmis via les réseaux de téléphonie mobile
La taille de l’implant ne se résume qu’à quelques millimètres cubes,
dans lesquels les chercheurs ont réussi à intégrer cinq capteurs, un
transmetteur radio et un système d’alimentation. L’implant est en fait
alimenté via l’extérieur, grâce à un patch équipé de batteries placé à
même l’épiderme, qui transmet l’énergie nécessaire au fonctionnement de
l’implant - soit un dixième de watt. Il n’est donc pas nécessaire
d’opérer le patient pour changer de batterie. Pour que les informations
recueillies par l’implant soient transmises à l’ordinateur du médecin,
l’implant émet des ondes radio contenant les informations, qui sont
récoltées par le patch. Ce dernier transmet à son tour les résultats par
Bluetooth à un téléphone portable, qui les fait parvenir au médecin via
les réseaux de téléphonie mobile.
L’accompagnement des patients personnalisé
Cette solution va alors permettre un suivi médical plus personnalisé
que les analyses sanguines jusque là utilisées. Les patients sous
chimiothérapie ou souffrant de maladies chroniques seront les premiers
bénéficiaires. En effet, actuellement, pour évaluer la tolérance des
patients au traitement, les oncologues doivent procéder à des analyses
sanguines, qui elles sont ponctuelles. Et cela rend la définition de
l’administration du meilleur dosage possible extrêmement difficile. En
analysant les substances présentes dans le corps du patient en temps
réel, le dispositif avance dans la voie de la médecine plus
personnalisée. Car les analyses seront faites en continu, ce qui
permettra un suivi basé sur la tolérance du patient au traitement, et
non uniquement basé sur des analyses ponctuelles. Encore expérimental,
le prototype a déjà démontré sa fiabilité pour la détection de présence
de plusieurs substances couramment surveillées en médecine.
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