A lire sur: http://www.itrnews.com/articles/139297/livre-numerique-marche-reinventer.html
Publié le 11 Mars 2013
Avec l'augmentation du taux
d’équipement en tablettes et liseuses, l'enrichissement des catalogues
de livres numériques, le MOTif (Observatoire du Livre et de l'Ecrit) a
tenté de définir les grandes tendances en matière de lecture et d’achat
de livres numériques. Et au final, pour l'ebook, les choses semblent
plus compliquées que prévu.
Le MOTif l'explique en conclusion de son étude : il n'est pas simple de faire une observation et des analyses pertinentes dans un environnement aussi mouvant que celui du livre numérique. Cela dit, il apparaît clairement que les consommateurs de livres numériques sont avant tout des gens instruits, attirés par l'innovation technologique, des internautes aguerris et de gros lecteurs.
Mais au-delà ces "early adopters heavy readers", il semble que l'e-book ait toutes les peines du monde à capter l'attention du public. Et avec une chaîne de traitement commercial aussi complexe et peu lisible que la sienne, il y a visiblement peu de chance pour que l’e-book parvienne à le faire. D’autant qu'à la complexité de cette chaîne commerciale, s'ajoutent différents obstacles techniques, notamment les DRM qui concentrent à la fois les critiques commerciales, juridiques et techniques (puisque seuls certains savent s’en débarrasser). "La solution testée actuellement dans le projet MO3T paraît de ce point de vue constituer une tentative intéressante pour anticiper les tensions dans la chaîne de distribution, et permettre d’adopter des standards de diffusion de contenus sécurisés juridiquement et partagés dans tous les environnements" souligne le MOTif.
Il est intéressant de noter que cette frange de lecteurs avant-gardistes lit en numérique les mêmes genres et les mêmes types de livres qu’elle lisait sur papier auparavant. Il s’agit donc seulement d’une substitution, ce qui risque d'avoir des répercussions sur les performances économiques du secteur de l’imprimé. Dans ces conditions, il est peu probable que le livre numérique favorise réellement l’accès à la lecture de livres, dès lors qu’il s’agit des mêmes livres, aux mêmes prix, mais pour un usage techniquement et juridiquement plus contraignant. Avec le livre numérique, il n'y a en effet pas d’échange ni de don ni de prêt et il faut toujours avoir sa tablette ou sa liseuse avec soi. "La seule chance du livre numérique est de sortir de sa phase d’incunable et d’inventer un nouveau format, des nouveaux contenus et une nouvelle chaîne de relations entre auteurs, éditeurs, libraires et public" indique l'étude du MOTif. Or, dans cette étude, rien ne laisse apparaître de nouvelles habitudes de lecture pour de nouveaux types de contenus.
Autrement dit, soit le modèle actuel est maintenu avec une simple reproduction de l’imprimé et de tous ses principes sur supports numériques, et dans ce cas, la voie est largement ouverte pour Amazon et ses Kindle qui offrent un confort d’usage appréciable et une prise en charge totale. Ou bien, les opérateurs européens se positionnent sur la future génération et lancent différentes expérimentations. Notamment avec des projets comme MO3T, "où les enjeux d’innovation glissent vers le service, le droit d’accès et les nouveaux contenus pour dicter leur loi en retour aux formats techniques et commerciaux, alors que pour l’instant c’est l’inverse qui se passe" indique le MOTif. "C’est une des solutions à explorer rapidement pour que de nouveaux marchés s’ouvrent et ne viennent pas parasiter le marché existant de l’imprimé. L’expérience du service acquise de longue date par les libraires peut alors devenir un avantage dans cette configuration".
Ce qui est certain, c'est que la force d’entraînement des "early adopters" décrits en préambule ne suffira pas à faire gagner une innovation sur le long terme. Reste donc à savoir comment faire fonctionner ensemble livre papier et livre numérique ? Le travail sur ce couplage ou sur l’idée du livre numérique augmenté par le papier (exemple : on livre la clé USB de l’œuvre complète avec une notice papier inédite sur l’auteur dans un coffret qu’on peut aligner sur un rayonnage) génère des pistes intéressantes à explorer. La tendance naturelle à la substitution n'étant, au fond, qu'une faiblesse d’imagination.
Le MOTif l'explique en conclusion de son étude : il n'est pas simple de faire une observation et des analyses pertinentes dans un environnement aussi mouvant que celui du livre numérique. Cela dit, il apparaît clairement que les consommateurs de livres numériques sont avant tout des gens instruits, attirés par l'innovation technologique, des internautes aguerris et de gros lecteurs.
Mais au-delà ces "early adopters heavy readers", il semble que l'e-book ait toutes les peines du monde à capter l'attention du public. Et avec une chaîne de traitement commercial aussi complexe et peu lisible que la sienne, il y a visiblement peu de chance pour que l’e-book parvienne à le faire. D’autant qu'à la complexité de cette chaîne commerciale, s'ajoutent différents obstacles techniques, notamment les DRM qui concentrent à la fois les critiques commerciales, juridiques et techniques (puisque seuls certains savent s’en débarrasser). "La solution testée actuellement dans le projet MO3T paraît de ce point de vue constituer une tentative intéressante pour anticiper les tensions dans la chaîne de distribution, et permettre d’adopter des standards de diffusion de contenus sécurisés juridiquement et partagés dans tous les environnements" souligne le MOTif.
Il est intéressant de noter que cette frange de lecteurs avant-gardistes lit en numérique les mêmes genres et les mêmes types de livres qu’elle lisait sur papier auparavant. Il s’agit donc seulement d’une substitution, ce qui risque d'avoir des répercussions sur les performances économiques du secteur de l’imprimé. Dans ces conditions, il est peu probable que le livre numérique favorise réellement l’accès à la lecture de livres, dès lors qu’il s’agit des mêmes livres, aux mêmes prix, mais pour un usage techniquement et juridiquement plus contraignant. Avec le livre numérique, il n'y a en effet pas d’échange ni de don ni de prêt et il faut toujours avoir sa tablette ou sa liseuse avec soi. "La seule chance du livre numérique est de sortir de sa phase d’incunable et d’inventer un nouveau format, des nouveaux contenus et une nouvelle chaîne de relations entre auteurs, éditeurs, libraires et public" indique l'étude du MOTif. Or, dans cette étude, rien ne laisse apparaître de nouvelles habitudes de lecture pour de nouveaux types de contenus.
Autrement dit, soit le modèle actuel est maintenu avec une simple reproduction de l’imprimé et de tous ses principes sur supports numériques, et dans ce cas, la voie est largement ouverte pour Amazon et ses Kindle qui offrent un confort d’usage appréciable et une prise en charge totale. Ou bien, les opérateurs européens se positionnent sur la future génération et lancent différentes expérimentations. Notamment avec des projets comme MO3T, "où les enjeux d’innovation glissent vers le service, le droit d’accès et les nouveaux contenus pour dicter leur loi en retour aux formats techniques et commerciaux, alors que pour l’instant c’est l’inverse qui se passe" indique le MOTif. "C’est une des solutions à explorer rapidement pour que de nouveaux marchés s’ouvrent et ne viennent pas parasiter le marché existant de l’imprimé. L’expérience du service acquise de longue date par les libraires peut alors devenir un avantage dans cette configuration".
Ce qui est certain, c'est que la force d’entraînement des "early adopters" décrits en préambule ne suffira pas à faire gagner une innovation sur le long terme. Reste donc à savoir comment faire fonctionner ensemble livre papier et livre numérique ? Le travail sur ce couplage ou sur l’idée du livre numérique augmenté par le papier (exemple : on livre la clé USB de l’œuvre complète avec une notice papier inédite sur l’auteur dans un coffret qu’on peut aligner sur un rayonnage) génère des pistes intéressantes à explorer. La tendance naturelle à la substitution n'étant, au fond, qu'une faiblesse d’imagination.
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