Les nouveaux usages d'aujourd'hui seront les business de demain.
Revue de presse sur les tendances et évolutions technologiques utiles.
http://theitwatcher.fr/.
Des
études vont être lancées pour doter les véhicules d'un appareil
restituant des données captées trente secondes avant l'accident.
Comme les avions, les voitures françaises
pourraient dans quelque temps être équipées d'une boîte noire. C'est en
tout cas la piste que compte explorer le Conseil national de la sécurité
routière (CNSR). Se réunissant en séance ce vendredi, son président,
Armand Jung, devrait demander aux deux commissions concernées, vitesse
et outils technologiques, d'étudier cet appareil dans un cadre déjà
quelque peu délimité.
Car, précise Armand Jung, «cet outil ne
contiendra que des données techniques», relatives au freinage, à la
vitesse, au port de la ceinture ou encore au déclenchement des airbags.
Exit donc toute information portant atteinte à la vie privée: il n'y
aura pas d'enregistrement vocal et d'image. Par ailleurs, cet appareil
ne délivrera des renseignements que sur les trente secondes précédant
l'accident, unique cas au cours duquel les seules forces de l'ordre
seront autorisées à les exploiter.
Ce projet est aujourd'hui celui qui
est privilégié pour combattre la vitesse, même si, selon Armand Jung,
une baisse éventuelle de certaines limitations est toujours étudiée.
Plus consensuelle, cette boîte noire, plus justement baptisée
«enregistreur de données d'accidents», recueille les faveurs d'un grand
nombre d'acteurs de la sécurité routière, dont Frédéric Péchenard, le
délégué interministériel à la sécurité routière. «Elle offre de nombreux
avantages», explique ce dernier. Le premier serait d'avoir un impact
direct sur le comportement de l'automobiliste. Sachant que ses faits et
gestes sont enregistrés, il pourrait être plus respectueux des règles.
«Nous voulons ainsi le responsabiliser», indique Armand Jung. Le second
intérêt est d'ordre épidémiologique: «En cas d'accident, on aura des
données précises sur les circonstances et la vitesse», souligne Frédéric
Péchenard.
À ce jour, les États-Unis se sont lancés dans la
généralisation des boîtes noires. Encore optionnelles et peut-être
bientôt obligatoires, elles sont déjà adoptées par 96 % des
automobilistes américains. «En Europe, la police de Berlin en avait
équipé ses véhicules. En quelques mois, les accrochages avaient chuté de
36 %, preuve que cet outil joue sur les comportements», relate Chantal
Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. Mais ce
projet est dans l'air du temps: «Ces enregistreurs dans les véhicules
sont l'une des propositions du plan 2011-2020 de la sécurité routière de
la Commission européenne», rappelle Christophe Ramond, directeur des
études et recherches à la Prévention routière.
Quant à
l'installation de ce boîtier, elle ne présenterait guère de difficulté,
selon Jean-Charles Sarbach, directeur technique à la Fédération des
industries des équipements pour véhicules: «le prix du dispositif ne
devrait excéder les 150 euros».
En parallèle de ce projet,
plusieurs recommandations devraient être soumises au vote lors de cette
réunion du CNSR. Deux d'entre elles porteront sur la taille des plaques
d'immatriculation des deux-roues et sur le port du gilet pour les
motards, avec obligation de l'avoir avec soi et non sur soi. Les deux
autres concerneront le téléphone au volant et le développement de la
conduite accompagnée pour passer le permis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire