Pour améliorer sa perception, un robot doit
déterminer les matières qui l'entourent lorsqu'il est en mouvement et
non dans un deuxième temps. Cela, afin de s'adapter en temps réel.
Les projets sont pléthores pour améliorer
l'autonomie des robots et leur permettre de comprendre plus
immédiatement leur environnement et de prendre des décisions en temps
réel. Du côté de
l'université du Pays Basque,
l'UPV/EHU, l'idée est de permettre aux machines robotisées non pas de
d'abord percevoir, comprendre leur environnement et ensuite agir. Mais
de comprendre un fait par l'action. Leur projet, baptisé eSMCs, part du
principe que l'action ne doit pas être une simple conséquence de la
perception, mais une partie intégrante de ce processus. Les humains par
exemple interagissent avec leur environnement quasiment sans s’en rendre
compte. Leur premier travail a consisté à permettre à un robot de
déterminer les matières et les reliefs de son environnement, et de les
comprendre au moment où il les appréhende, afin d'agir en fonction. Le
système mis au point par les chercheurs est capable par exemple de
distinguer un bouton d’acné d’une morsure en déterminant si c’est une
bosse ou un creux.
Fonctionnement
En fait, le robot n'existe pas en tant que tel, c’est une simulation.
Puisqu’il a une fonction sensorielle, c’est en ce sens une sorte de
capteur ou une simulation de capteur. "
Dans notre modèle, il y a un
'agent' se déplaçant dans une seule dimension (de gauche à droite) qui
balaye une surface face à lui qu’il faut imaginer comme une ligne
droite)", nous confie
Xabier Barandiaran titulaire
d'un doctorat en philosophie et chercheur à UPV/EHU. Dans cette
surface, on trouve des formes de cloches de largeurs différentes. Le
capteur, en se déplaçant de droite à gauche sur cette ligne et en
activant l’oscillation sensorielle, est capable de se stabiliser sur le
type d’endroit correct et éviter de passer par d'autres. Cette capacité
est permise grâce à la combinaison de "
deux mini-cerveaux, le corps et l'environnement",
ajoute-t-il. En fait leur idée de base est que, lorsque nous percevons,
il y a une exploration active, notamment une coordination avec
l'environnement.
Définir les concepts
Le projet
eSMCs vise
à appliquer cette idée à des modèles informatiques utilisés dans les
robots, afin d'améliorer leur comportement et même de comprendre la
nature de l’esprit animal et humain. Ainsi le travail de l'équipe de
recherche met l'accent sur la partie théorique des modèles qui seront
développés. "
En tant que philosophes, notre travail consiste
majoritairement en la définition de concepts et dans le fait de leur
donner une forme mathématique. Cela est essentiel pour que le
scientifique puisse les appliquer à des expériences spécifiques, non
seulement avec des robots, mais aussi avec des êtres vivants"
poursuit Xabier Barandiaran. Les chercheurs ont par exemple mis au point
Puppy, un robot chiot construit au Laboratoire d'Intelligence
Artificielle de l'Université de Zürich qui est capable de s'adapter et
de "sentir" la texture du terrain sur lequel il est en mouvement
(glissant, visqueux, rugueux, etc).
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