A lire sur: http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/en-bref-les-nanomachines-pourront-utiliser-des-muscles-artificiels_42077/#xtor=EPR-23-[HEBDO]-20121026-[ACTU-en_bref_:_les_nanomachines_pourront_utiliser____des_muscles_artificiels]
Source : CNRS
Les nanotechnologies ont besoin de moteurs : comment, en effet, assurer et contrôler les mouvements
de ces structures minuscules ? Des chercheurs français proposent une
solution : imiter le fonctionnement des fibres musculaires en exploitant
les liaisons supramoléculaires.
La nature fabrique de nombreuses machines dites « moléculaires ». Assemblages de protéines très complexes, elles sont à l'origine de fonctions essentielles du vivant comme le transport d'ions, la synthèse de l'ATP (molécule énergétique) ou la division cellulaire. Nos muscles sont ainsi contrôlés par le mouvement coordonné de ces milliers de nanomachines protéiques qui ne fonctionnent individuellement que sur des distances de l'ordre du nanomètre
(nm). Mais en s'associant par milliers, elles amplifient le même
mouvement télescopique jusqu'à atteindre notre échelle et ce de manière
parfaitement coordonnée. Même si des progrès fulgurants ont été
accomplis ces dernières années par les chimistes pour la fabrication de nanomachines artificielles
(dont les propriétés mécaniques intéressent de plus en plus chercheurs
et industriels), restait le problème de la coordination de plusieurs de
ces machines dans l'espace et dans le temps.
C'est désormais chose faite puisque, pour la
première fois, l'équipe de Nicolas Giuseppone de l'université de
Strasbourg a réussi à synthétiser de longues chaînes polymères
incorporant par liaisons supramoléculaires des milliers de nanomachines
capables de produire chacune des mouvements télescopiques linéaires de 1
nm. Sous l'influence du pH, leurs mouvements simultanés permettent à
l'ensemble de la chaîne polymère de se contracter ou de s'étendre sur
une dizaine de micromètres, amplifiant ainsi le mouvement par un facteur 10.000, selon les mêmes principes que ceux utilisés par les tissus musculaires.
Les mesures précises de cette prouesse expérimentale ont été effectuées
en collaboration avec l'équipe d'Éric Buhler, physicien spécialiste de
la diffusion du rayonnement à l'université Paris Diderot.
Ces résultats obtenus par une approche biomimétique, et publiés dans la revue Angewandte Chemie International Edition, permettent d'envisager de très nombreuses applications pour la réalisation de muscles artificiels, de microrobots ou pour la conception de matériaux incorporant des nanomachines dotées de nouvelles propriétés mécaniques multiéchelle.
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