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Pour Patrick Starck, le président de Cloudwatt, le Cloud Computing est un nouveau cycle technologique dans lequel la bataille économique face aux américains n’est pas perdue. Fleur Pellerin, la ministre en charge du numérique défendait hier la stratégie du gouvernement en faveur de ce secteur.
De cet investissement dans le Cloud, la France espère bénéficier de retombées économiques qui profiteraient à l’emploi. Sur ce point, la ministre cite d’ailleurs les chiffres avancés par la Commission européenne : 160 milliards d’euros de revenus annuels et la création de 2,5 millions de nouveaux emplois.
Le mirage de l’emploi comme levier de lobbying ?
Ces chiffres, ou équivalents, on les retrouve dans un certain nombre d’études sponsorisées par des éditeurs et fournisseurs de solutions Cloud. Autant d’acteurs qui ont un intérêt économique à ce que ce marché se développe, et bénéficie pour cela d’un soutien politique.
Le rapport « Cloud Dividend » d’EMC/CEBR évoquent ainsi 2,4 millions d’emplois (directs et indirects) en Europe d’ici 2015. Une étude IDC pour Microsoft laisse elle aussi entrevoir un avenir radieux grâce au Cloud avec des millions d’emplois à la clé – la grande majorité dans les pays à bas coûts de main d’oeuvre comme la Chine et l’Inde.
Mais les deux nouveaux entrants français du marché du Cloud, financés par l’Etat, que sont Numergy et Cloudwatt, s’ils annoncent bien des créations d’emplois, ont néanmoins des objectifs dans ce secteur qui s’annoncent modestes. Modestes en comparaison du chiffre d’affaires généré parallèlement – qu’il convient toutefois de rapprocher du ratio valeur ajoutée/effectif propre à ce type d’industrie.
« Nous avons dans les cinq ans qui viennent une volonté d’avoir, en emplois directs, entre 300 et 500 personnes. Nous faisons partie d’un écosystème. Si vous ajoutez les emplois induits, vous pouvez à peu près doubler ce chiffre » estime ainsi Patrick Starck de Cloudwatt.
Numergy et Cloudwatt : un milliard de CA pour moins de 1.000 emplois directs
A la même échéance de cinq ans, le prestataire vise 500 millions d’euros de chiffre d’affaires. Numergy devrait à terme, à l’horizon 2015-2016, créer un nombre équivalents d’emplois directs, de l’ordre de 400 d’après son président, Philippe Tavernier. L’objectif financier avoisine lui les 450 millions d’euros en 2016.
Si Numergy et Cloudwatt réalisaient tous deux leurs ambitions financières, ils flirteraient avec le milliard d’euros de chiffre d’affaires, ce en créant 700 à 900 emplois directs. C’est peu ? La France devra faire émerger de nombreux champions nationaux pour flirter avec les plus de 189.000 emplois créés dans le pays en 2015 grâce au Cloud comme l’annoncent IDC et Microsoft.
L’explication est sans doute à chercher du côté du principe même du Cloud Computing, à savoir celui d’une industrialisation informatique reposant sur une forte automatisation et la mutualisation de moyens informatiques dans des datacenters de très grande superficie.
Cette industrialisation, indispensable aux fournisseurs de Cloud pour profiter d’économies d’échelle, est d’ailleurs inscrite dans le modèle de Cloudwatt, présenté comme consistant à « produire en grand volume à bas coûts des services standards prêts à utiliser. »
La question qui se pose donc est de savoir si cette industrialisation, qui paraît inévitable, sera véritablement source de créations nettes d’emplois, et si oui dans quelles proportions.
La Dares répond partiellement à cette question en prévoyant 80.000 créations nettes d’emplois dans l’informatique et 154.000 postes à pourvoir d’ici 2020, en France. C’est bien moins que les estimations du patronat qui tente de rallier les politiques à la cause du numérique.
le 5 octobre 2012
Chiffres – Pour la Commission européenne, le Cloud Computing favorisera la création de plus de 2 millions d’emplois en Europe. Un optimisme partagé par les fournisseurs eux-mêmes. Mais si cette industrie génère effectivement des revenus conséquents, les créations d’emplois apparaissent en proportion bien plus modestes comme l’illustrent d’ailleurs les perspectives de Cloudwatt et Numergy. |
Pour Patrick Starck, le président de Cloudwatt, le Cloud Computing est un nouveau cycle technologique dans lequel la bataille économique face aux américains n’est pas perdue. Fleur Pellerin, la ministre en charge du numérique défendait hier la stratégie du gouvernement en faveur de ce secteur.
De cet investissement dans le Cloud, la France espère bénéficier de retombées économiques qui profiteraient à l’emploi. Sur ce point, la ministre cite d’ailleurs les chiffres avancés par la Commission européenne : 160 milliards d’euros de revenus annuels et la création de 2,5 millions de nouveaux emplois.
Le mirage de l’emploi comme levier de lobbying ?
Ces chiffres, ou équivalents, on les retrouve dans un certain nombre d’études sponsorisées par des éditeurs et fournisseurs de solutions Cloud. Autant d’acteurs qui ont un intérêt économique à ce que ce marché se développe, et bénéficie pour cela d’un soutien politique.
Le rapport « Cloud Dividend » d’EMC/CEBR évoquent ainsi 2,4 millions d’emplois (directs et indirects) en Europe d’ici 2015. Une étude IDC pour Microsoft laisse elle aussi entrevoir un avenir radieux grâce au Cloud avec des millions d’emplois à la clé – la grande majorité dans les pays à bas coûts de main d’oeuvre comme la Chine et l’Inde.
Mais les deux nouveaux entrants français du marché du Cloud, financés par l’Etat, que sont Numergy et Cloudwatt, s’ils annoncent bien des créations d’emplois, ont néanmoins des objectifs dans ce secteur qui s’annoncent modestes. Modestes en comparaison du chiffre d’affaires généré parallèlement – qu’il convient toutefois de rapprocher du ratio valeur ajoutée/effectif propre à ce type d’industrie.
« Nous avons dans les cinq ans qui viennent une volonté d’avoir, en emplois directs, entre 300 et 500 personnes. Nous faisons partie d’un écosystème. Si vous ajoutez les emplois induits, vous pouvez à peu près doubler ce chiffre » estime ainsi Patrick Starck de Cloudwatt.
Numergy et Cloudwatt : un milliard de CA pour moins de 1.000 emplois directs
A la même échéance de cinq ans, le prestataire vise 500 millions d’euros de chiffre d’affaires. Numergy devrait à terme, à l’horizon 2015-2016, créer un nombre équivalents d’emplois directs, de l’ordre de 400 d’après son président, Philippe Tavernier. L’objectif financier avoisine lui les 450 millions d’euros en 2016.
Si Numergy et Cloudwatt réalisaient tous deux leurs ambitions financières, ils flirteraient avec le milliard d’euros de chiffre d’affaires, ce en créant 700 à 900 emplois directs. C’est peu ? La France devra faire émerger de nombreux champions nationaux pour flirter avec les plus de 189.000 emplois créés dans le pays en 2015 grâce au Cloud comme l’annoncent IDC et Microsoft.
L’explication est sans doute à chercher du côté du principe même du Cloud Computing, à savoir celui d’une industrialisation informatique reposant sur une forte automatisation et la mutualisation de moyens informatiques dans des datacenters de très grande superficie.
Cette industrialisation, indispensable aux fournisseurs de Cloud pour profiter d’économies d’échelle, est d’ailleurs inscrite dans le modèle de Cloudwatt, présenté comme consistant à « produire en grand volume à bas coûts des services standards prêts à utiliser. »
La question qui se pose donc est de savoir si cette industrialisation, qui paraît inévitable, sera véritablement source de créations nettes d’emplois, et si oui dans quelles proportions.
La Dares répond partiellement à cette question en prévoyant 80.000 créations nettes d’emplois dans l’informatique et 154.000 postes à pourvoir d’ici 2020, en France. C’est bien moins que les estimations du patronat qui tente de rallier les politiques à la cause du numérique.
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