mercredi 9 mai 2012

Free Mobile : l'ANFR valide la couverture et dit pourquoi le gros du trafic passe par Orange

A lire sur:  http://www.businessmobile.fr/actualites/free-mobile-l-anfr-valide-la-couverture-et-dit-pourquoi-le-gros-du-trafic-passe-par-orange-39771481.htm#EREC-103


Réseaux - L'Agence nationale des fréquences a rendu son rapport. Il confirme les précédentes vérifications du régulateur estimant que Free Mobile respecte ses engagements. Surtout, il démontre que Free Mobile n'est pas plus lent en matière de déploiement que ses concurrents à l'époque où ils se sont lancés.
Fin de la polémique ? Lors du lancement de Free Mobile en janvier dernier, ses concurrents étaient plusieurs fois monté au créneau pour dénoncer un réseau peu ou pas allumé, accusant le nouvel entrant de ne pas respecter ses obligations de couverture.
Malgré une première vérification avant l'arrivée du trublion, l'Arcep, le régulateur des télécoms, avait procédé (quelque peu sous la pression du gouvernement et du marché) à une seconde vérification. Résultat des courses : un taux de couverture de 28%, supérieur au minimum requis (27%).
Mais dans le même temps, le Eric Besson, le ministre en charge de l'Economie numérique a demandé à l'ANFR, l'Agence nationale des fréquences d'effectuer ses propres tests, se basant sur une demande faite par l'Arcep.
"Un avancement comparable aux concurrents au début effectif de leur déploiement"
Il s'agissait de mesurer la couverture effective du réseau de Free Mobile et sa disponibilité. Certains concurrents estiment en effet que l'opérateur aurait trompé l'Arcep avec des antennes allumées au moment des tests et éteintes ensuite ayant pour conséquence la prise en charge à plus de 90% des communications par le réseau d'Orange, entraînant mécaniquement des problèmes de qualité de service.
La mission de l'ANFR était donc "d'effectuer les mesures nécessaires pour vérifier la couverture effective des réseaux de l'opérateur Free Mobile sur le territoire métropolitain" ainsi que le taux de disponibilité "d'au moins 95%, hors itinérance, à toute heure de la journée".

L'agence devait également établir "la liste des stations effectivement constatées en service, c'est-à-dire émettant un signal et paramétrées pour accueillir concrètement et effectivement des communications électroniques sur le réseau propre de l'opérateur », s’y ajoutent « la liste des stations en service permettant un accès effectif au service téléphonique et au haut débit".
Ce 2 mai, l'ANFR a rendu son rapport. Il semble confirmer les mesures de l'Arcep. "L’ANFR a contrôlé 979 stations, soit l’intégralité des stations qui avaient été déclarées mises en service auprès de l’Agence à la date du début de la mission. Parmi les stations contrôlées, 781 d’entre elles ont rendu à la fois un service de voix et un service de transmission de données".
 
"Ce nombre apparaît cohérent avec celui communiqué par l’opérateur à l’ARCEP, selon lequel 735 de ses stations étaient opérationnelles à la fin du mois de février. Le réseau de téléphonie mobile de troisième génération constitué par ces 781 stations apparaît fonctionnel".
Et de poursuivre : "Les cartes indiquent que Free Mobile a implanté de nombreuses stations de manière espacée. La simulation de couverture réalisée à partir des caractéristiques de ces stations permet d’estimer que ce réseau présente le potentiel de couvrir 30,8 % de la population métropolitaine".
Free Mobile respecte donc à la lettre ses engagements de couverture inscrits dans sa licence 3G et va même au-delà. Le débat sur l'effectivité du réseau de l'opérateur est donc clos.
Surtout, l'Agence souligne que Free Mobile ne fait ni moins bien ni mieux que ses concurrents à l'époque où ils déployaient eux mêmes leurs réseaux...
"Ce niveau d’avancement de la construction du réseau apparaît comparable à ce qui avait été réalisé par les trois opérateurs concurrents au début effectif de leur déploiement. En prenant chaque fois comme point de départ le moment où les dossiers COMSIS (Commission des sites et servitudes) ont commencé à affluer, chacun des trois opérateurs a atteint en deux années un total de stations 3G en projet variant entre 1 500 et 2 500. Avec 1 770 projets de stations déclarés deux années après avoir entamé la construction de son réseau, Free Mobile se situe donc dans cette moyenne de déploiement des réseaux".
Un résultat d'autant plus satisfaisant que les conditions de déploiements ne sont plus les mêmes. Il y a 15 ans, les installations d'antennes dans les villes ne posaient pas de problèmes, aujourd'hui, les associations de riverains multiplient les blocages et les délais sont bien plus longs.
Par contre, l'ANFR relève une fois de plus que si il existe bien, le réseau de Free Mobile est très largement moins sollicité que celui de son partenaire de roaming Orange.D'où l'utilisation de l'expression "ce réseau présente le potentiel de couvrir 30,8 % de la population".
Pourquoi le trafic passe-t-il en majorité par Orange ?
"Au stade actuel du déploiement de son réseau, la plus grande part des appels des abonnés de cet opérateur apparaît prise en charge par Orange. Cette situation est susceptible de perdurer jusqu’à ce que le réseau atteigne une couverture comparable à celle de son partenaire d’itinérance dans les zones principales de séjour de ses abonnés".
Et d'expliquer : "Pour un terminal, la cause principale du recours à l’itinérance réside dans le fait qu’il perde la couverture du réseau auquel il est raccordé. Le réseau 3G de Free Mobile produit une couverture propre d’un peu moins de 31 % de la population. Selon les derniers chiffres de l’ARCEP, le réseau 3G d’Orange couvre, quant à lui, plus de 98 % de la population. Cette différence de couverture n’est pas sans conséquence sur le comportement d’un terminal Free Mobile".
"En effet, dès qu’un terminal Free Mobile atteint la limite de la couverture de son opérateur, il se raccorde au réseau d’Orange. Mais ensuite, comme le réseau 3G d’Orange est très dense, rares seront les trous de couverture qui conduiront le mobile à réexaminer la situation : lorsque le mobile bascule sur le réseau Orange, il tend à rester en itinérance".
Pourtant, "les terminaux de l’opérateur, comme ceux de tous ses concurrents, sont programmés pour rechercher périodiquement quels sont les réseaux disponibles et réintégrer si possible leur réseau d’abonnement. Il n’en demeure pas moins une dissymétrie dans le fonctionnement du mobile : lorsque le mobile perd la couverture Free Mobile, il passe instantanément sur le réseau d’Orange ; lorsqu’il est passé en itinérance, il lui faut recourir à un test, dont la fréquence se compte en dizaines de minutes, pour retourner vers la couverture Free Mobile, sous réserve qu’elle soit disponible à cet endroit et à cet instant".
Le haut volume du trafic Free Mobile géré par Orange serait donc du à la qualité du réseau de ce dernier, les mobiles Free ayant tendance à rester sur ce réseau même si une antenne Free est disponible.
"Ce phénomène met en défaut le sens commun qui inciterait à penser que, dès lors que la couverture du réseau d’abonnement atteint 30 %, la probabilité pour que le mobile demeure sur ce réseau devrait être également voisine de 30 %", souligne l'ANFR.
Afin d'améliorer la situation, à savoir décharger le réseau Orange, l'ANFR estime qu"il conviendrait d’accroître sensiblement sa couverture ou de densifier les zones privilégiées par ses abonnés".

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