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Mastercard s'attaque au marché des portefeuilles électroniques
Le deuxième réseau mondial de cartes va étendre sa solution de paiement en magasin sans contact au commerce en ligne afin d'accélérer son adoption par les consommateurs. Il va en même temps distribuer un e-wallet en marque blanche.
Alors
que Visa promet la mise à disposition des banques de son portefeuille
électronique « V.me » cet automne en Europe, Mastercard abat à son tour
ses cartes avec sa solution « PayPass Wallet Service ». « Nous proposons d'être le réseau des wallet électroniques », résume Jorn lambert, responsable au sein de Mastercard Worldwide des paiements émergents en Europe.
En
d'autres termes, l'enjeu pour le groupe est moins de concurrencer les
offres existantes que de conserver la maîtrise des flux de paiement en
fédérant autour de lui les fournisseurs de portefeuilles électroniques.
« Dans un réseau international comme celui de Visa ou Mastercard,
qui permet aux consommateurs d'utiliser leur moyen de paiement partout
quelle que soit sa banque et celle du commerçant, le flux important de
transactions assure la rentabilité du système », explique Gérard Tchakgarian, président du cabinet de conseil spécialisé Galitt.
Deux leviers
Pour
sécuriser voire même accroître ses flux, Mastercard a précisé dans la
nuit de lundi à mardi 8 mai qu'il comptait actionner deux leviers. Le
premier est centré sur le consommateur final puisqu'il s'agit de lui
offrir un moyen de paiement unique et simple, utilisable sur internet
comme dans les magasins physiques. « Déjà 43 % des européens ont un
smartphone et ils y reçoivent des offres commerciales qu'ils doivent
pouvoir utiliser aussi bien en ligne qu'en boutique. Afin d'offrir une
nouvelle génération de paiements, simple et sécurisée, aux
consommateurs, nous allons donc étendre notre marque de paiement sans
contact PayPass au commerce en ligne dès le troisième trimestre aux
Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne et en Australie », précise Jorn Lambert.
Le
consommateur pourra choisir l'icône de paiement PayPass pour régler ses
achats via son smartphone, -s'il est muni de la technologie Near Field
Contact (NFC) -, sans redonner les coordonnées de sa carte bancaire,
avec un identifiant et un mot de passe choisis au préalable. La chaîne
de librairies américaine Barnes & Nobles ou American Airlines se
sont notamment déjà engagés à accepter PayPass sur leur site internet.
Ce système devrait ensuite être disponible en France, en Espagne, en
Suède et en Italie à la fin de l'année.
e-wallet en marque blanche
Le
deuxième levier consiste à se rendre indispensable auprès des
commerçants en imposant un standard de e-wallet comme il en existe pour
son cousin en cuir. Mastercard va mettre à leur disposition un
portefeuille électronique en marque blanche acceptant différentes
cartes, adossé à sa propre plate-forme de paiement. Quant aux acteurs
disposant déjà d'un tel moyen de paiement, le groupe américain leur
propose d'accéder à son réseau d'acceptation international. Face à la
multiplication des e-wallets, les magasins risquent en effet de ne
vouloir commercer qu'avec les plus gros. Les acteurs de niches ou
exclusivement nationaux pourront ainsi étendre leur spectre
d'intervention en utilisant la plate-forme de paiement de Mastercard là
où eux-mêmes ne sont pas acceptés.
Le
groupe américain peut ainsi espérer que la multiplication des e-wallet
accroisse la valeur de son propre réseau et, par ricochet, le prix de
son accès. Si cette stratégie porte ses fruits, les banques ont toutes
les raisons de s'inquiéter : reléguées au rang de distributeur, elles
perdront la main sur les flux captés par ces nouveaux moyens de
paiements. Contrairement à une carte directement reliée à un compte
bancaire, l'argent stocké sur le e-wallet sera en effet directement géré
par Mastercard.
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