A lire sur: http://www.decideur-public.info/article-les-enjeux-de-l-archivage-electronique-dans-le-secteur-public-a-l-horizon-2015-alain-laniesse-cima-115455262.html
Lundi 18 février 2013
L’e-administration
avance à petit pas, dans les collectivités locales, territoriales, les
préfectures, les
ministères, essentiellement par le biais de mise en ligne de
services aux usagers. Aujourd’hui, la sphère publique doit s’engager
dans des projets plus ambitieux de dématérialisation, de bout en
bout, dont en particulier l’archivage électronique, afin de répondre
aux nouveaux enjeux économiques, réglementaires et sociétales à
l’horizon 2015. A l’image du programme Helios, la gestion
électronique des documents et surtout son complément naturel
l’archivage électronique se révèlent au cœur de la modernisation du
secteur public et de son entrée dans l’ère numérique, en assurant
une gestion des informations à court, moyen et long terme comme un
patrimoine à part entière. Si la technologie, et en particulier le
Système d’Archivage Electronique, y joue un rôle
prépondérant, elle doit s’accompagner d’une véritable démarche de
rationalisation des données, d’homogénéisation des pratiques et de
gestion des risques. Réduire les coûts de stockage, éliminer
les données dénuées d’intérêt, planifier la conservation efficace et
pérenne des informations stratégiques et en garantir l’accessibilité
dans les conditions optimales : voilà l’équation à
résoudre par le secteur public et cela dans les deux prochaines
années !
Passons en revue les nouveaux enjeux de l’archivage électronique, au-delà de la seule
technologie !
Sous
la pression réglementaire, le secteur public dématérialise et doit
aller encore plus loin. Les
projets de GED se succèdent, considérés comme la porte d’entrée de
l’archivage électronique. Cependant, l’archivage électronique n’est pas
une simple transposition de l’archivage papier, il va
au-delà en devenant une partie intégrante du SI et un patrimoine
immatériel stratégique. Ainsi, la gestion de ce patrimoine implique de
mettre en place une véritable politique de gestion et
surtout de rationalisation des données, en vue de les conserver tout
en les rendant vivantes. L’archiviste y joue un rôle clé ainsi que la
DSI et l’ensemble des parties prenantes. Diversité du
cycle de vie d’informations à traiter, diversité des droits
d’archivage, diversité des usages de conservation et d’exploitation,
émergence de nouvelles pratiques comme le parapheur électronique,
la signature électronique… l’archivage électronique doit être
résolument pensé comme un projet transversal, de l’arrivée des données à
leur classement en passant par leur stockage ou leur
destruction, qui impacte les structures et les organisations
administratives !
A
cela s’ajoute la nécessité d’homogénéiser les pratiques, autre
dimension stratégique de l’archivage
électronique et non des moindres. L’organisation des données, le
classement, le pré-archivage et l’archivage, aujourd’hui considérés à
tort comme peu collaboratifs, divergent en fonction des
établissements étatiques concernés. D’où l’importance que des
meilleures pratiques voire un état de l’art, initié par les archivistes,
se développent afin que la gestion et l’archivage
électronique des données ne soient plus considérés comme un
patrimoine statique mais comme un élément dynamique de la chaîne
informationnelle du secteur public.
Et
pour finir, l’archivage électronique passe nécessairement par la
définition d’une nouvelle
politique de gestion de risques liés aux documents et aux données.
Au-delà des garanties techniques et juridiques obligatoires pour
conserver certains documents originaux selon leur durée
d’utilité administrative (DUA), le secteur public doit aussi évaluer
de la pertinence et de l’intérêt public des informations stockées, et
surtout de la dimension critique voire confidentielle de
ces dernières. Des données hospitalières rendues anonymes à des fins
de statistiques au coffre-fort électronique alimenté par le citoyen…
toutes ces approches nécessitent une réflexion de fond
sur la sécurité et la criticité à long terme des informations pour
construire un secteur public responsable.
Dans
un secteur ayant une forte culture ancrée papier, les projets phares
d’archivage électronique aujourd’hui se
multiplient, au rythme du lent déploiement des chantiers
d’e-administration. L’archivage hybride est de mise. Cependant, de
nombreuses questions demeurent, en ce début d’ère de l’archivage
dématérialisé, en termes de choix technologiques et
organisationnels. Quelles applications GED choisir ? Quelle politique de
classement provisoire ou définitif privilégier ? Archiver
selon les réglementations en vigueur, en répondant aux attentes des
archivistes, des services opérationnels et des DSI, tout en renforçant
l’efficacité publique attendue par les citoyens :
voilà la valeur ajoutée d’un projet SAE couplé à une refonte
profonde des méthodes de travail et de l’organisation.
Etape
ultime de l’e-administration de bout en bout, l’archivage électronique
devrait, à nos yeux,
instaurer une nouvelle politique d’accessibilité, exploitabilité et
communicabilité des informations, et cela au bénéfice de tous, citoyens,
agents et fournisseurs. Capitaliser sur le patrimoine
documentaire public, mémoire de l’état, en vue de le rendre toujours
plus simple et rapide d’accès, s’avère, à nos yeux, le principal enjeu
du secteur public qui façonnera la société de demain,
bien au-delà de la simple disparation du papier et de la réduction
des coûts !
Alain Laniesse, Directeur Administration & Collectivités, Cimail
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