A lire sur: http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/technologie-1/d/des-batteries-au-zinc-imprimables-ultrafines-souples-et-bon-marche_44376/#xtor=EPR-23-[HEBDO]-20130208-[ACTU-des_batteries_au_zinc_imprimables__ultrafines__souples_et_bon_marche]
Par Sylvain Biget, Futura-Sciences
Elle est bon marché, peu polluante, aussi
fine que deux cheveux, souple au point qu’il est possible de la plier
dans tous les sens et ultralégère : la batterie au zinc réalisée par la
start-up américaine Imprint Energy cumule les avantages. En raison
notamment de son faible prix, elle pourrait détrôner la technologie au lithium et provoquer l'abandon des petites piles bouton.
Avec leur taille réduite, les piles bouton au lithium-ion
ont trouvé leur place dans la plupart des petits appareils
électroniques, mais elles posent tout de même des contraintes de formes
et notamment d'épaisseur. Depuis quelques années, les chercheurs ont
trouvé le moyen, au moins au laboratoire, de remplacer ces piles bouton
par des matériaux polymères souples imprimables. Ainsi, plusieurs prototypes au lithium-ion ont vu le jour.
Leur principe est le même que celui es modèles classiques : la batterie est composée de plusieurs strates
; une couche centrale enferme l’électrolyte ; de chaque côté de cette
couche, on trouve les isolants ; les deux faces de la feuille forment
les électrodes. Le tout ne fait souvent que quelques centimètres carrés
pour une épaisseur inférieure à un millimètre. Mais ces technologies
restent trop coûteuses pour être commercialisées.
En se basant sur cette technique, d’anciens étudiants de l’université de Berkeley,
aux États-Unis, ont mis au point une batterie fonctionnant à partir de
zinc au lieu de lithium. Il ne s’agit pas uniquement de concevoir des
prototypes, puisque dès 2010, les chercheurs ont créé une société
baptisée Imprint Energy afin de commercialiser leur invention.
Dans cette séquence vidéo, la société Thin Film Electronics présente un petit patch souple et fin intégrant à la fois, un capteur
thermique, un écran d’affichage de la température, une petite mémoire
réinscriptible. Le tout est alimenté par la batterie au zinc de la
société Imprint Energy. © Thin Film Electronics
En remplaçant le lithium par du zinc, les avantages
sont certains. Le lithium habituellement employé reste un matériau
coûteux dont les ressources sont limitées. Il nécessite aussi d’être
encapsulé car il réagit assez mal au contact de l’eau ou de l’air,
ce qui n’est pas le cas du zinc. Lorsque la batterie n’est plus
utilisable, le lithium est également très polluant. C’est pour ces
raisons que les chercheurs se sont concentrés sur le zinc pour créer des
batteries robustes et peu coûteuses. L’utilisation de ce métal n’a rien d’extraordinaire, puisque des batteries souples possédant une anode composée de zinc avaient déjà été développées par d’autres laboratoires.
Toutefois, leur durée de vie était limitée. En effet, lors de
l’opération de recharge, avec un électrolyte liquide, de petits cristaux
de zinc s’accumulent au fil du temps : c’est ce que l’on appelle la
dentrite. Cet agrégat finit même par empêcher la recharge de la
batterie.
Le secret : un électrolyte solide
Pour éviter cela, les chercheurs ont employé un
composant polymère solide combiné avec du zinc pour constituer
l’électrolyte. Sur une face de cette dernière, on trouve une couche qui
forme l’anode, conçue à partir de zinc. Sur l’autre face, il s’agit de
la cathode en oxyde de métal. L’ensemble est flexible et très mince, puisque la batterie
n’est pas plus épaisse que deux cheveux. Autre avantage : la batterie
pourrait s'avérer très bon marché une fois industrialisée. On parle d'un
coût inférieur à 25 centimes. Contrairement aux batteries souples au
lithium, celle au zinc peut être utilisé sans enveloppe isolante, ce qui
permet d’exploiter les atouts que lui confère sa finesse.
Cela fonctionne plutôt bien, puisque la batterie atteint sans souci les performances des batteries
au lithium. En revanche, pour le moment, elle n’est capable de délivrer
qu’une faible puissance, inférieure à 30 milliampères-heures (mAh).
Malgré cela, la société a déjà trouvé plusieurs applications pour
exploiter cette batterie. La firme s’est, en effet, associée à Thin Film Electronics,
une entreprise scandinave qui a développé de son côté un minuscule
patch électronique imprimé intégrant à la fois la batterie, un capteur
thermique, un écran LCD et une mémoire. Le dispositif pourrait même inclure un minipanneau solaire pour la recharge.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire