http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/photovoltaique-record-de-rendement-pour-des-boites-quantiques_40758/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20120824-[ACTU-photovoltaique_:_record_de_rendement_pour_des_boites_quantiques__]
Par Laurent Sacco, Futura-Sciences
Le rendement des films contenant des
boîtes quantiques colloïdales utilisables pour la conversion
photovoltaïque a été amélioré de 40 %. Des chercheurs canadiens viennent
en effet avec ces objets d'atteindre un taux de conversion de 7 % de
l'énergie du Soleil en électricité.
La nanotechnologie sauvera-t-elle le monde de la crise de l’énergie ? C'est possible, si les travaux sur les cellules photovoltaïques avec des boîtes quantiques continuent à progresser. Rappelons tout d’abord que les boîtes quantiques sont des paquets d’atomes, aux propriétés électroniques intermédiaires entre celles des semi-conducteurs et celles des molécules
discrètes, constituant des nanocristaux d’un matériau semi-conducteur
dont les dimensions sont inférieures à 10 nm. Elles ont été découvertes
au début des années 1980 par le physicien du solide russe Alexei Ekimov.
Selon leurs tailles, ces nano-objets peuvent absorber la lumière à différentes longueurs d’onde et la convertir en paires d’électrons-trous
dans le semi-conducteur. Peu coûteuses et faciles à fabriquer à partir
d’une solution, les boîtes quantiques, alors dites colloïdales (colloidal quantum dots ou CQD en anglais), sont bien connues car, en suspension dans un liquide, elles le rendent fluorescent dans le visible lorsqu’il est exposé à la lumière ultraviolette.
Les images de ces liquides ne sont pas que très
esthétiques, elles cachent surtout des applications potentielles
importantes. En effet, ces boîtes quantiques colloïdales permettront de
réaliser des cellules photovoltaïques
efficaces à plus bas prix que les cellules solaires basées sur le
silicium. Si l’on arrivait à obtenir avec ces boîtes quantiques un fort
rendement de conversion de l’énergie solaire en électricité, on pourrait
se passer du pétrole ou de l’uranium comme source d’énergie primaire.


Soumises à un rayonnement ultraviolet, des boîtes quantiques colloïdales (colloidal quantum dots
ou CQD en anglais) de diverses dimensions, ici en suspension dans cette
image et faites d'un même matériau, deviennent fluorescentes dans le
visible. © Amazing Rust
Les boîtes quantiques colloïdales, l'avenir de l'énergie solaire ?
Une telle révolution pourrait arriver en quelques
décennies seulement, peut-être avant le démarrage des premières
réactions thermonucléaires par fusion contrôlée dans le réacteur Iter. Grâce aux boîtes quantiques combinées aux piles à combustibles, l’humanité pourrait alors continuer son développement sans une crise mondiale, malgré l’épuisement des énergies fossiles.
L’enjeu est considérable et plusieurs laboratoires dont celui de Ted Sargent, à l’université de Toronto au Canada, sont dans la course pour la découverte de ces mythiques cellules photovoltaïques avec boîtes quantiques colloïdales à hauts rendements.
Déjà bien connus par leurs accomplissements de ces dernières années dans ce domaine, les chercheurs du Sargent Group viennent de publier dans Nature Nanotechnology
un article annonçant un nouveau record avec ces boîtes quantiques, avec
un rendement de 7 %. Le rendement atteint par des cellules
photovoltaïques en silicium monocristallin est d'environ 15 % mais,
théoriquement, avec des boîtes quantiques, on devrait dépasser un jour
les 60 % avec un maximum théorique de 87 %.
Pour gagner presque 40 % d’efficacité supplémentaire
par rapport au précédent record avec des CQD utilisées pour faire des
cellules photovoltaïques, les physiciens ont dû tenter de résoudre un
problème lié à la taille de ces boîtes. Les boîtes sont d’abord déposées
sur un support en verre puis on ajoute un liant pour connecter ces CQD avant de recouvrir le tout d’un conducteur transparent.
Or, jusqu’à présent, la petite taille des CQD faisait que de nombreuses
zones vides entre ces boîtes dans le film formaient des pièges à paires
électrons-trous qui se recombinaient. En utilisant un composé chloré
ajouté à la solution où les CQD ont été synthétisées, le nombre de ces
zones de piégeages a été diminué, faisant bondir le rendement des films
photovoltaïques basés sur ces boîtes quantiques.
Il devrait être possible de faire encore augmenter
de cette façon le rendement de ces films que l’on peut déposer, par
exemple, sur des surfaces souples comme celles portant des écrans.
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