A lire sur: http://www.zdnet.fr/actualites/iphone-5-et-si-apple-etait-devenu-un-fabricant-comme-les-autres-39782480.htm#xtor=EPR-100
Débat - Avec un terminal réussi mais pas révolutionnaire, Apple ne parvient plus à surprendre. De quoi créer de nouvelles opportunités pour la concurrence ? Ou au contraire, Apple peut-il encore dormir sur ses deux oreilles ?
Une vraie pointe de déception teinte la plupart des commentaires autour de l'iPhone 5. D'abord parce que ses caractéristiques étaient connues plusieurs semaines avant la présentation. Le secret, si bien gardé par le passé a cette fois été éventé.
Mais surtout parce que ce nouvel iPhone innove pas ou peu et n'apporte pas la rupture attendue. Les évolutions du côté du design sont minimes même si les matériaux sont nobles, bien plus nobles qu'un Samsung par exemple. On ne change pas un form-factor qui marche mais pourquoi n'avoir tenté un vrai renouvellement comme entre l'iPhone 3GS et l'iPhone 4 ?
Il est certes plus grand, plus léger, plus puissant mais ces nouvelles spécifications techniques apparaissent plus comme un alignement aux standards actuels du marché des smartphones haut de gamme. Et encore. Les mauvaises langues souligneront que la définition de l'écran de l'iPhone 5 est inférieure à celle du Samsung Galaxy SIII.
Impasses
Dans le même esprit, Apple assure que son capteur photo est le meilleur du marché mais fait-il vraiment le poids avec la technologie PureView du Nokia Lumia 920 qui semble avoir placé la barre très haut en matière de captation d'images ?
On signalera que l'iPhone 5 fait également l'impasse sur des technologies attendues (et pas seulement pour les geeks) comme le NFC, qui pourtant décolle dans de nombreux pays et qui est supportée par de plus en plus de terminaux (notamment les Blackberry), ou la recharge sans fil...
Quant à iOS 6, s'il reste le système d'exploitation pour smartphone le plus fluide et le plus stable, il devient désespérément figé par rapport à un Android 4 ou un Windows Phone 8. Et les nouveaux services annoncés sont finalement assez peu nombreux.
Enfin, comme avec le nouvel iPad, le modem 4G de l'iPhone 5 ne sera compatible qu'avec certaines fréquences utilisées dans le monde. Et la France n'est pas dans la liste. De quoi en décevoir certains...
Bref, la pomme continue à capitaliser sur ses acquis, sur sa force d'attraction, sur la fidélité de ses utilisateurs et sur l'attente folle autour de ses produits. Inutile de modifier une cash-machine qui fonctionne si bien, qui rapporte autant.
Car ne nous méprenons pas. Déception ou pas, Apple va vendre des millions, des dizaines de millions de cet iPhone 5. Certains analystes sont dithyrambiques malgré le manque de nouveautés du terminal.
Le "momentum" pour la concurrence ?
"Nous pensons que le téléphone sera à la hauteur ou dépassera les attentes des consommateurs. Ce téléphone redessiné nous conforte dans notre sentiment qu’Apple écoulera 6 à 10 millions d’iPhone 5 à fin septembre. Et pour refléter notre confiance, nous relevons nos estimations pour le troisième trimestre de 22 à 27,2 millions d’iPhone", écrit Gene Munster de Piper Jaffray dans une note.
L’analyste rappelle que l’iPhone 4S s’est écoulé à 4 millions d’exemplaires au cours des trois premiers jours suivant son lancement sous-entendant que 6 à 10 millions d’iPhone 5 vendus en une semaine n’est pas délirant.
Pour autant, on peut également affirmer que la partie ne sera pas aussi aisée pour Apple. Il y a d'abord la menace juridique qui plane. Selon le Korea Times, Samsung a d’ores et déjà décidé de poursuivre une nouvelle fois Apple en justice, avec cette fois en ligne de mire l’iPhone 5.
Pour attaquer Apple, le coréen invoquerait ses brevets sur la connectivité 4G LTE qui est désormais supportée par le nouveau smartphone de la pomme. La ligne de défense d’Apple pour contester les prétentions de Samsung sur la 3G, considérée comme un standard, ne tiendrait pas avec la 4G.
Mais il y a surtout le contexte concurrentiel très différent de 2007 ou 2010. Il y a bien évidemment Samsung qui réduit l'attraction d'Apple avec des produits agressifs commercialement. Il y a aussi des outsiders comme Nokia et Windows Phone qui jouent plus clairement la carte de l'innovation.
Avec un iPhone 5 moins surprenant, moins innovant, avec une 4G pas disponible partout, c'est peut-être le moment où jamais pour la concurrence d'affirmer encore plus ses différences. Il y a en effet une vraie fenêtre de tir, un vrai 'momentum' pour Nokia, LG, Sony et les autres. Il s'agit d'en profiter pour faire émerger des alternatives au duo hégémonique iOS/Android, techniquement et commercialement.
Car finalement, Apple n'est-il pas devenu aujourd'hui un fabricant comme les autres ?
Le soutien d'une gamme
"Avant, Apple était en pointe; à présent il est plus sur la défensive", résume Shaw Wu, analyste de Sterne Agee. "L'iPhone 5 n'apporte pas le service unique ou la spécification hardware absente de la concurrence haut de gamme sous Android", ajoute Francisco Jeronimo d'IDC.
"Ceux qui sont passés à Android après avoir eu un iPhone risquent d'hésiter fortement à revenir vers la pomme avec cette nouveauté", renchérit-il.
Mais pour d'autres analystes, ces prétendues difficultés ne changeront rien, en tout cas pour le moment. "Nous pensons que l'iPhone 5 possède au moins une longueur d'avance sur les téléphones concurrents et que les photos ne lui rendent pas justice" précise à ZDNet.fr Douglas Clinton, analyste Piper Jaffray.
"Les annonces de Nokia et de Motorola n'ont pas vraiment enflammé les gens", souligne de son côté Van Baker, du cabinet Gartner. "Cela va être le plus grand lancement de téléphone jamais vu : ils vont en vendre des millions et des millions d'unités", ajoute-il.
Par ailleurs, en baissant le prix des précédents modèles, Apple se constitue enfin une vraie gamme avec un terminal qui pourra être proposé gratuitement par les opérateurs avec un contrat de 2 ans (l'iPhone 4), un modèle abordable (l'iPhone 4S à 99 dollars) et le modèle "statutaire".
Bref, Apple aura certainement du mal à reprendre la place de numéro un dans les smartphones et à la conserver. Mais est-ce là son objectif ? Avec un iPhone 5 certes pas révolutionnaire mais très séduisant et une gamme pour l'épauler, Apple a les armes pour conserver ses positions.
Reste qu'il ne pourra pas continuer éternellement à capitaliser sur ses acquis et devra présenter à court terme une nouvelle vision, une innovation qui tranche, pour ne pas risquer un retour de bâton. L'industrie du mobile est très cyclique et les rois peuvent très vite se retrouver le nez dans le ruisseau. Motorola ou HTC en savent quelque chose.
Débat - Avec un terminal réussi mais pas révolutionnaire, Apple ne parvient plus à surprendre. De quoi créer de nouvelles opportunités pour la concurrence ? Ou au contraire, Apple peut-il encore dormir sur ses deux oreilles ?
Une vraie pointe de déception teinte la plupart des commentaires autour de l'iPhone 5. D'abord parce que ses caractéristiques étaient connues plusieurs semaines avant la présentation. Le secret, si bien gardé par le passé a cette fois été éventé.
Mais surtout parce que ce nouvel iPhone innove pas ou peu et n'apporte pas la rupture attendue. Les évolutions du côté du design sont minimes même si les matériaux sont nobles, bien plus nobles qu'un Samsung par exemple. On ne change pas un form-factor qui marche mais pourquoi n'avoir tenté un vrai renouvellement comme entre l'iPhone 3GS et l'iPhone 4 ?
Il est certes plus grand, plus léger, plus puissant mais ces nouvelles spécifications techniques apparaissent plus comme un alignement aux standards actuels du marché des smartphones haut de gamme. Et encore. Les mauvaises langues souligneront que la définition de l'écran de l'iPhone 5 est inférieure à celle du Samsung Galaxy SIII.
Impasses
Dans le même esprit, Apple assure que son capteur photo est le meilleur du marché mais fait-il vraiment le poids avec la technologie PureView du Nokia Lumia 920 qui semble avoir placé la barre très haut en matière de captation d'images ?
On signalera que l'iPhone 5 fait également l'impasse sur des technologies attendues (et pas seulement pour les geeks) comme le NFC, qui pourtant décolle dans de nombreux pays et qui est supportée par de plus en plus de terminaux (notamment les Blackberry), ou la recharge sans fil...
Quant à iOS 6, s'il reste le système d'exploitation pour smartphone le plus fluide et le plus stable, il devient désespérément figé par rapport à un Android 4 ou un Windows Phone 8. Et les nouveaux services annoncés sont finalement assez peu nombreux.
Enfin, comme avec le nouvel iPad, le modem 4G de l'iPhone 5 ne sera compatible qu'avec certaines fréquences utilisées dans le monde. Et la France n'est pas dans la liste. De quoi en décevoir certains...
Bref, la pomme continue à capitaliser sur ses acquis, sur sa force d'attraction, sur la fidélité de ses utilisateurs et sur l'attente folle autour de ses produits. Inutile de modifier une cash-machine qui fonctionne si bien, qui rapporte autant.
Car ne nous méprenons pas. Déception ou pas, Apple va vendre des millions, des dizaines de millions de cet iPhone 5. Certains analystes sont dithyrambiques malgré le manque de nouveautés du terminal.
Le "momentum" pour la concurrence ?
"Nous pensons que le téléphone sera à la hauteur ou dépassera les attentes des consommateurs. Ce téléphone redessiné nous conforte dans notre sentiment qu’Apple écoulera 6 à 10 millions d’iPhone 5 à fin septembre. Et pour refléter notre confiance, nous relevons nos estimations pour le troisième trimestre de 22 à 27,2 millions d’iPhone", écrit Gene Munster de Piper Jaffray dans une note.
L’analyste rappelle que l’iPhone 4S s’est écoulé à 4 millions d’exemplaires au cours des trois premiers jours suivant son lancement sous-entendant que 6 à 10 millions d’iPhone 5 vendus en une semaine n’est pas délirant.
Pour autant, on peut également affirmer que la partie ne sera pas aussi aisée pour Apple. Il y a d'abord la menace juridique qui plane. Selon le Korea Times, Samsung a d’ores et déjà décidé de poursuivre une nouvelle fois Apple en justice, avec cette fois en ligne de mire l’iPhone 5.
Pour attaquer Apple, le coréen invoquerait ses brevets sur la connectivité 4G LTE qui est désormais supportée par le nouveau smartphone de la pomme. La ligne de défense d’Apple pour contester les prétentions de Samsung sur la 3G, considérée comme un standard, ne tiendrait pas avec la 4G.
Mais il y a surtout le contexte concurrentiel très différent de 2007 ou 2010. Il y a bien évidemment Samsung qui réduit l'attraction d'Apple avec des produits agressifs commercialement. Il y a aussi des outsiders comme Nokia et Windows Phone qui jouent plus clairement la carte de l'innovation.
Avec un iPhone 5 moins surprenant, moins innovant, avec une 4G pas disponible partout, c'est peut-être le moment où jamais pour la concurrence d'affirmer encore plus ses différences. Il y a en effet une vraie fenêtre de tir, un vrai 'momentum' pour Nokia, LG, Sony et les autres. Il s'agit d'en profiter pour faire émerger des alternatives au duo hégémonique iOS/Android, techniquement et commercialement.
Car finalement, Apple n'est-il pas devenu aujourd'hui un fabricant comme les autres ?
Le soutien d'une gamme
"Avant, Apple était en pointe; à présent il est plus sur la défensive", résume Shaw Wu, analyste de Sterne Agee. "L'iPhone 5 n'apporte pas le service unique ou la spécification hardware absente de la concurrence haut de gamme sous Android", ajoute Francisco Jeronimo d'IDC.
"Ceux qui sont passés à Android après avoir eu un iPhone risquent d'hésiter fortement à revenir vers la pomme avec cette nouveauté", renchérit-il.
Mais pour d'autres analystes, ces prétendues difficultés ne changeront rien, en tout cas pour le moment. "Nous pensons que l'iPhone 5 possède au moins une longueur d'avance sur les téléphones concurrents et que les photos ne lui rendent pas justice" précise à ZDNet.fr Douglas Clinton, analyste Piper Jaffray.
"Les annonces de Nokia et de Motorola n'ont pas vraiment enflammé les gens", souligne de son côté Van Baker, du cabinet Gartner. "Cela va être le plus grand lancement de téléphone jamais vu : ils vont en vendre des millions et des millions d'unités", ajoute-il.
Par ailleurs, en baissant le prix des précédents modèles, Apple se constitue enfin une vraie gamme avec un terminal qui pourra être proposé gratuitement par les opérateurs avec un contrat de 2 ans (l'iPhone 4), un modèle abordable (l'iPhone 4S à 99 dollars) et le modèle "statutaire".
Bref, Apple aura certainement du mal à reprendre la place de numéro un dans les smartphones et à la conserver. Mais est-ce là son objectif ? Avec un iPhone 5 certes pas révolutionnaire mais très séduisant et une gamme pour l'épauler, Apple a les armes pour conserver ses positions.
Reste qu'il ne pourra pas continuer éternellement à capitaliser sur ses acquis et devra présenter à court terme une nouvelle vision, une innovation qui tranche, pour ne pas risquer un retour de bâton. L'industrie du mobile est très cyclique et les rois peuvent très vite se retrouver le nez dans le ruisseau. Motorola ou HTC en savent quelque chose.
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