lundi 17 septembre 2012

3D : le marché se cherche toujours

A lire sur:  http://www.itrnews.com/articles/135300/3d-marche-cherche.html?key=862d53eea2c1d2fe

Si le nombre de films en 3D continue d'augmenter, le public, lui, adhère moins. En cause : la qualité inégale des contenus proposés et le surcoût du ticket d'entrée. 

Le marché de la 3D au cinéma est en phase de stagnation. Sur le marché nord-américain, les recettes des films en 3D ont même diminué de 18% l'an dernier, passant de 2,2 à 1,8 milliard de dollars. Et ce, alors qu'elles avaient doublé en 2010. Le cabinet PwC précise toutefois qu'à l'international, les résultats sont plus flatteurs, en raison de la multiplication des salles équipées pour la 3D et surtout du dynamisme du marché chinois.

Du côté des films, le nombre de sorties en 3D sera quasiment le même cette année que l'an dernier. Aux Etats-Unis, 39 films seront projetés en 3D en 2012 contre 38 en 2011. La bonne nouvelle, c'est que les studios sont plus sages qu'auparavant et ne convertissent plus en 3D à tort et à travers. Cette année, seuls 22% des films 3D seront issus de conversions de films 2D, mais il s'agit pour la plupart de standards ou de franchises (L'âge de glace, Star Wars, Men in Black, etc.).

Si la qualité tend donc à s'améliorer, le public grince toujours des dents devant le prix des places. Le surcoût pour un film en 3D peut, en effet, aller de +20% à Londres jusqu'à +50% à Moscou. "Ce tarif élevé ne garantit pas pour autant la qualité du film, ni celle de l’expérience 3D précise Vincent Teulade, Directeur au sein de l'activité conseil de PwC, on observe d’ailleurs que les primes 3D dans des salles IMAX résistent mieux que les primes 3D dans des salles standards". Il faut dire aussi que dans les salles IMAX, le spectacle audio et vidéo est garanti que ce soit en relief ou pas.

Des télés 3D à la pelle, mais toujours pas de programmes
Du côté des télés 3D, l'équipement continue aussi d'augmenter. D'ici 2016, 58% des foyers européens devraient posséder un téléviseur 3D. Si les consommateurs se sont équipés aussi rapidement, c’est surtout parce que les fabricants proposent plus de 80 modèles, à prix très compétitifs. Et c'est aussi parce que les consommateurs n'achètent pas spécialement un téléviseur 3D, mais un téléviseur de qualité. Très bien, mais à quoi bon avoir un téléviseur compatible 3D à la maison s'il n'y a pas de programmes ? C'est là qu'est l'os, tique Vincent Teulade. "En plus de disposer d’une télévision équipée pour 3D, il faut s’abonner à une télévision payante, à un package HD et être intéressé par l’un des programmes disponibles. Il est important de comprendre qu’aujourd’hui le principal obstacle actuel à l’adoption de la TV 3D est avant tout lié à la pénétration de la TV payante HD. On peut anticiper que cette barrière sera partiellement levée d’ici 2016, mais l’incertitude demeure sur la qualité et l’attractivité des chaînes 3D" souligne-t-il. Les Blu-ray 3D sont en effet les seuls contenus largement accessibles pour les possesseurs de télés 3D. Du côté des chaînes de télévision, c'est le désert. Aucun plan de développement convaincant n’a été retenu pour une chaîne 3D indépendante – ni à court terme, ni à moyen terme –, les diffuseurs doutant de sa rentabilité. 



Et si les tablettes passaient à la 3D ?
En matière de jeux vidéo, d'ordinateurs portables et de smartphones 3D, les perspectives sont encore plus incertaines. L’appétance pour les jeux vidéo 3D paraît limité, et les fabricants préfèrent concentrer leurs ressources sur des jeux à détection de mouvement, comme la Kinect de Microsoft. Même chose pour les smartphones et les ordinateurs portables, où l’intérêt des consommateurs pour la 3D semble faible. Les tablettes, en revanche, sont peut-être plus adaptées à l'usage de la 3D. "Contrairement aux discours ambiants, nous ne prédisons pas la mort de la 3D" conclut Vincent Teulade. "Nous pensons qu’il s’agit d’un marché encore très jeune dont le futur dépend fortement de l’offre. Globalement, le divertissement 3D attend la prochaine vague : de la qualité, du choix, des prix abordables et peut-être une rupture venue du consommateur".

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