A lire sur: http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202215817410-microsoft-choisit-ses-allies-avant-de-lancer-son-offensive-sur-les-tablettes-353256.php?xtor=EPR-1500-[nl_8h]-20120816-[s=461370_n=3_c=304_]-409905656@1
Par Maxime Amiot | 16/08 | 07:00
Écrit par Maxime AMIOT
Par Maxime Amiot | 16/08 | 07:00
Lenovo, Asus, Dell et Samsung seront les premiers constructeurs à proposer des tablettes ou PC ultraportables sous Windows RT, la version de Windows 8 basée sur l'architecture ARM. Le modèle économique a encore tout à prouver.
Les troupes se mettent en ordre de bataille. En
début de semaine, Microsoft a officialisé, sur l'un de ses blogs, le nom
des premiers constructeurs qui livreront, dès l'automne, des tablettes
ou PC portables intégrant son nouveau système d'exploitation Windows RT,
une version spécifiquement adaptée aux terminaux mobiles de Windows 8,
qui sortira le 26 octobre. Ce logiciel doit constituer le fer de lance
de la reconquête de Microsoft dans la mobilité, un univers où il est
marginalisé par Apple (avec l'iPhone et l'iPad) et les smartphones ou
tablettes sous Android, le système d'exploitation conçu par Google.
Positionnements stratégiques
Ce
sont donc le chinois Lenovo, le taïwanais Asus, l'américain Dell et le
coréen Samsung qui seront les premiers à produire des tablettes, voire
des PC ultraportables, sous Windows RT. Une armada à laquelle il faudra
ajouter la tablette Surface conçue par Microsoft lui-même, qui sera
lancée elle aussi le 26 octobre - son prix pourrait être de 199 dollars,
selon Engadget.com. De leur côté, Hewlett-Packard et Toshiba ont
annoncé qu'ils se concentreraient, au moins dans un premier temps, sur
la version classique de Windows 8. Quant à Acer, il n'a pour l'heure pas
détaillé ses intentions.
Ces
positionnements sont stratégiques. Car s'ils ont tous deux été pensés
pour optimiser l'usage mobile des appareils, Windows 8 et Windows RT
n'entraîneront pas dans leur sillage les mêmes écosystèmes. Windows 8,
centré sur les PC classiques ou les tablettes professionnelles, s'appuie
sur le modèle économique qui a dominé ces trentes dernières années
l'industrie : il s'adaptera sur des processeurs dotés de l'architecture
x86 développée par Intel, le leader mondial des microprocesseurs. De son
côté, Windows RT s'appuie sur une autre technologie, licenciée par la
société britannique ARM, qui équipe la quasi-totalité des smartphones et
tablettes, et qui permet aux appareils mobiles de consommer moins
d'énergie. C'est cet avantage concurrentiel qui a décidé Microsoft à
faire une infidélité à Intel, avec qui il formait pourtant le couple
« Wintel », dominant l'industrie depuis des années.
L'arrivée
de Windows RT pourrait profiter à plusieurs acteurs. D'abord à ARM,
qui, après avoir permis l'envolée des écosystèmes Android et iOS
(Apple), peut espérer surfer sur la réponse de Microsoft. Le cours de la
société britannique a ainsi bondi de 25 % en un an. Ensuite, aux
concepteurs de puces venus de la mobilité et licenciés d'ARM, qui
pourront supporter le système d'exploitation de Microsoft. Ainsi, selon
le « Wall Street Journal », Nvidia travaille avec Lenovo et Asus, tandis
que Qualcomm livrera ses puces à Samsung et à Dell. Reste l'inconnue
Texas Instruments, qui devait conclure un partenariat avec Toshiba,
jusqu'à ce que le japonais choisisse finalement de tout miser sur
Windows 8 et Intel.
Le facteur prix
L'offensive
de Microsoft et ses alliés sera-t-elle couronnée de succès ? Tout
dépendra du prix final de ces tablettes. Elles devront se frotter à
Apple, dont l'iPad domine de la tête et des épaules le marché mondial,
et à Google, dont le système d'exploitation Android a le grand mérite
d'être beaucoup moins coûteux.
Selon
une étude publiée au printemps par le cabinet Bernstein Research, les
fabricants de tablettes et smartphones intégrant Android doivent
reverser à Microsoft 5 dollars en moyenne par appareil. Ils devront
s'acquitter d'une licence d'environ 40 dollars pour intégrer Windows 8
et RT. Un différentiel important, qui pourrait mettre encore un peu plus
sous pression les marges des fabricants de PC, pourtant déjà bien
entamées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire