A lire sur: http://www.decideur-public.info/article-85-des-grandes-collectivites-ont-mis-en-oeuvre-des-services-d-e-administration-113083115.html
Lundi 3 décembre 2012
Selon le baromètre Interconnectés/Kurt Salmon des e-services
des collectivités territoriales avec La Poste et PagesJaunes, 85% des collectivités du panel ont mis en œuvre des services
d’e-administration. Ces démarches sont aujourd’hui pilotées par les directions générales et par les élus dans une
majorité des cas (60%) et plus
seulement,
comme par le passé, par les DSI. Cette évolution de gouvernance
traduit la motivation politique et d’image de ces démarches, lancées
pour améliorer le service aux citoyens plutôt que pour améliorer le
fonctionnement des services internes des
administrations. La motivation
principale évoquée pour justifier le développement de l’e-administration est l’amélioration de la relation à l’usager (51%), loin devant les problématiques d’optimisation organisationnelle ou de développement de la
transversalité.
Dans
les collectivités, la gestion interne des aides comme l’APA ou le RSA
est majoritairement
dématérialisée (75% des collectivités l’ont fait) mais pour ces
services, la relation avec le citoyen demeure dans la majorité des cas
non dématérialisée (20% des collectivités). D’autres
services, sans doute notamment en relais de mon.service-public.fr,
sont plus fortement dématérialisés, comme les demandes d’actes d’état
civil (50% des collectivités). Pour le tiers des
collectivités ce service est même totalement dématérialisé. Les e-services permettent également de valoriser l’action et le patrimoine de la collectivité. A titre d’illustration, 55% des
réservations d’ouvrage dans les bibliothèques sont totalement dématérialisées.
Comparativement
à d’autres services, les e-services à l’attention du monde associatif
sont
fortement développés tant pour la gestion des processus internes
(58%) que pour gérer la relation aux bénéficiaires (49%) par le biais
notamment des éditeurs de solutions de gestion et le
développement d’extranets subventions clés en main.
Certains domaines sont peu développés par manque de maturité des solutions de
dématérialisation, difficultés culturelles à dématérialiser, une approche muticanal privilégiée ou par contraintes législatives et réglementaires. Par
exemple, peu de collectivités ont développé des e-services autour de la
scolarité et de la
petite enfance, et ce malgré le déploiement de comptes familles. Le
tiers des collectivités proposent le paiement en ligne de prestations
comme la cantine ou la crèche.
De
même, les demandes d’intervention sur l’espace public (voirie,
propreté) font encore peu
l’objet d’e-services. Cela s’explique en partie par l’existence
d’autres moyens sur cette thématique dans les collectivités avec par
exemple la mise en place de dispositif de type Allô
Mairie. Enfin, à l’inverse des opérateurs privés, les
collectivités n’ont pas encore intégralement développé des e-services
pour le paiement d’une prestation pour des activités de
typeservices d’eau ou d’assainissement.
L’Etat,
dans le cadre des plans successifs de modernisation de
l’administration, a
imposé aux collectivités la dématérialisation de certains processus
de gestion comme les marchés publics, HELIOS, ACTE ou encore le dossier
individuel de l’agent. Le baromètre montre
que pour ces services, les collectivités ont massivement mis en
place les services en ligne demandés. Ainsi, HELIOS et ACTE sont
déployés à 90%, le e-service le moins avancé est le dossier
individuel de l’agent, sans doute parce que ce projet n’est pas
soumis à une échéance de mise en œuvre. Surtout, le baromètre constate
que la mise en œuvre de ces projets a permis de
réinterroger les processus de gestion et a parfois servi de levier à
l’évolution et à la modernisation des systèmes d’information.
Au-delà
des obligations légales, 48% des collectivités ont mis en place des
solutions de travail à
distance et 42 % d’entre-elles ont installé un parapheur
électronique. D’autres applications sont en revanche faiblement
déployées : coffre fort électronique (29%), signature
électronique (7%). Ce faible niveau d’équipement s’explique par la
nécessité pour les collectivités de devoir, lors de la mise en place de
ces solutions, réorganiser tout leurs processus de
gestion et les circuits de décision.
57%
des collectivités ont optimisé leurs processus, 21% d’entre-elles ont
généré des économies sur
certains processus et 13% des collectivités ont engagé des démarches
d’externalisation. Après une dizaine d’années de déploiement
d’e-services, les démarches engagées vont-elles au bon rythme ?
Si le rythme convient à 38% des collectivités, 46% l’estiment trop
lent par rapport aux attentes en matière d’efficacité interne et 16%
trop lent par rapport aux attentes de la population.
La résorption de ce décalage, tant en réponse aux exigences de
performance interne que de celles de la population est un véritable
enjeu des prochaines années. Enfin,
44% des collectivités semblent mesurer l’usage des e-services, mais
seulement 25%
d’entre-elles établissent des questionnaires de satisfaction et le
tiers d’entre elles mesurent l’adéquation de leur e-services aux
attentes.
En
conclusion, les auteurs du baromètre signalent que prioriser les
e-services aux citoyens va
nécessairement obliger les collectivités à optimiser et
industrialiser leurs processus internes, dans un cadre budgétaire
contraint. Cette nouvelle approche de l’organisation des collectivités
devra se faire en cohérence avec son écosystème, qu’il s’agisse de partenaires publics ou privés, dans une logique de partage des données –
29% des collectivités ont aujourd’hui déployé des démarches Open Data et d’innovation au service du plus grand
nombre.
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