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Sommaire : Les données ouvertes ont
la particularité d’être nées de la pratique et non d’un dispositif
législatif (comme c’est le cas pour les données publiques). La création
du terme open data remonte à 1995, même s’il n’est apparu que récemment
dans le champ politique.
Les données ouvertes ont la particularité d’être nées de la pratique et non d’un dispositif législatif (comme c’est le cas pour les données publiques). La création du terme open data remonte à 1995, même s’il n’est apparu que récemment dans le champ politique, comme le rappelle Simon Chignard, spécialiste de l'open data.
C’est en effet l’Open Government Initiative portée par Barack Obama dès le lendemain de son investiture en janvier 2009 qui a marqué l’amorce politique du phénomène. Tim O’Reilly a joué un rôle clef dans la genèse des données ouvertes en réunissant un groupe de travail de trente personnes (sponsorisé par Yahoo et Google) en décembre 2007 à Sebastopol en Californie. L’Open Government Working Group a défini huit principes de l’Open Governement Data : « Data Must Be Complete / Primary / Timely / Accessible / Machine processable / Non-Discriminatory / Non-Proprietary / License-free ».
Cette étape a constitué une avancé majeure dans la définition des données ouvertes. Pourtant, Simon Chignard considère que c’est aussi à ce moment-là, aux États-Unis, qu’est né « le péché originel » de l’open data, avec l’émergence de deux lectures : la transparence des gouvernements et la participation citoyenne.
Celles-ci constituent les promesses fondatrices de l’open data. Plus ou moins contradictoires, elles se révèlent néanmoins complémentaires, puisqu’elles fondent ensemble les piliers de l’open démocratie.
En pratique, ces lectures variables de l’open data traduisent l’émergence de trois courants dont les visions se distinguent par la force variable accordée à ces promesses centrales que sont la transparence et la visibilité :
Certes, la question des données ouvertes repose globalement sur l’idéal d’open government, mais les trois courants présentés traduisent bien une scission entre les credo et les objectifs visés par leurs partisans. Simon Chignard rappelle le débat suscité par une étude comparative de la fondation IFRAP (famille libérale) sur l’enseignement public et privé, les apports de celle-ci étant contestables par les tenants de la conception participative.
Le mouvement de l’open data, né outre-Atlantique, se diffuse à grande vitesse depuis que le champ politique se l’est approprié. Mais les collectivités qui ouvrent leurs données en tant que telles ne répondent a priori qu’au principe de transparence.
D’où l’enjeu d’encourager les dimensions d’appropriation et de participation à ce mouvement pour que les citoyens prennent réellement conscience des apports de l’open data dans la vie démocratique et quotidienne. Aux côtés de l’idéal d’open government, la dimension démocratique de la sphère Internet entre également en scène avec ses fondations participatives.
Article rédigé par Morgane Gaulon-Brain d’EverydataLab, initialement publié sur Le Mag de la Cantine.
C’est en effet l’Open Government Initiative portée par Barack Obama dès le lendemain de son investiture en janvier 2009 qui a marqué l’amorce politique du phénomène. Tim O’Reilly a joué un rôle clef dans la genèse des données ouvertes en réunissant un groupe de travail de trente personnes (sponsorisé par Yahoo et Google) en décembre 2007 à Sebastopol en Californie. L’Open Government Working Group a défini huit principes de l’Open Governement Data : « Data Must Be Complete / Primary / Timely / Accessible / Machine processable / Non-Discriminatory / Non-Proprietary / License-free ».
Cette étape a constitué une avancé majeure dans la définition des données ouvertes. Pourtant, Simon Chignard considère que c’est aussi à ce moment-là, aux États-Unis, qu’est né « le péché originel » de l’open data, avec l’émergence de deux lectures : la transparence des gouvernements et la participation citoyenne.
Celles-ci constituent les promesses fondatrices de l’open data. Plus ou moins contradictoires, elles se révèlent néanmoins complémentaires, puisqu’elles fondent ensemble les piliers de l’open démocratie.
En pratique, ces lectures variables de l’open data traduisent l’émergence de trois courants dont les visions se distinguent par la force variable accordée à ces promesses centrales que sont la transparence et la visibilité :
- D’abord, l’approche libérale se fait l’écho d’une défiance à l’égard de l’acteur public, voyant la transparence comme un outil pour dénoncer.
- Ensuite, la famille libérale-libertaire repose davantage sur la méfiance à l’égard des gouvernements, préférant alors concevoir la transparence à des fins de surveillance.
- Enfin, le mouvement participatif est basé sur la notion de bienveillance, en ambitionnant de reconstruire la confiance citoyenne envers les institutions.
Certes, la question des données ouvertes repose globalement sur l’idéal d’open government, mais les trois courants présentés traduisent bien une scission entre les credo et les objectifs visés par leurs partisans. Simon Chignard rappelle le débat suscité par une étude comparative de la fondation IFRAP (famille libérale) sur l’enseignement public et privé, les apports de celle-ci étant contestables par les tenants de la conception participative.
Le mouvement de l’open data, né outre-Atlantique, se diffuse à grande vitesse depuis que le champ politique se l’est approprié. Mais les collectivités qui ouvrent leurs données en tant que telles ne répondent a priori qu’au principe de transparence.
D’où l’enjeu d’encourager les dimensions d’appropriation et de participation à ce mouvement pour que les citoyens prennent réellement conscience des apports de l’open data dans la vie démocratique et quotidienne. Aux côtés de l’idéal d’open government, la dimension démocratique de la sphère Internet entre également en scène avec ses fondations participatives.
Article rédigé par Morgane Gaulon-Brain d’EverydataLab, initialement publié sur Le Mag de la Cantine.
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