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Par Benjamin Masse-Stamberger et Emmanuel Paquette (L'Express) -
publié le 05/07/2012 à 10:30
Demain, le smartphone permettra de régler tous les achats. Cette révolution technologique va bousculer notre quotidien et impose déjà aux établis-sements financiers de réagir. Sous peine de perdre un marché colossal face aux géants Google ou Apple.
Demain, le smartphone permettra de régler tous les achats.
Noor Khamis / Reuters
Dégainer son smartphone pour régler son petit noir au comptoir,
faire ses courses au supermarché ou rembourser un ami : ce rêve de geek
pourrait bien, demain, devenir réalité. Dès la rentrée, le groupe Banque
populaire-Caisse d'épargne (BPCE) va offrir cette possibilité à ses
clients, d'abord dans quatre villes, puis dans la France entière. Une
solution de paiement mobile dénommée S-money, dont L'Express peut d'ores et déjà dévoilé les grandes lignes.
Il suffira de télécharger une application, d'entrer son numéro de
téléphone, ainsi qu'un mot de passe, pour effectuer immédiatement une
transaction avec un particulier ou des commerçants. Facile, puisque
n'importe quel smartphone peut faire l'affaire, et pratique, car le
paiement est enregistré instantanément. Des téléphones intelligents qui
pourraient faire office de nouveau sésame pour consommer, voyager ou se
distraire. Et, derrière ces multiples usages, c'est toute une économie
et ses acteurs qui doivent s'adapter.
Pour BPCE, il était temps de réagir. Le groupe mutualiste se positionne dans le sillage de ses grands concurrents qui, ces derniers mois, ont multiplié les initiatives. Autant de rivaux qui, eux-mêmes, sont préoccupés par l'arrivée sur ce marché des géants du high-tech californiens qui, tous, ont dans leurs cartons des solutions permettant de contourner les banques. Un scénario cauchemardesque pour les établissements hexa-gonaux, soucieux à tout prix de rester maîtres d'un marché français estimé pour 2013, selon Capgemini, à 15 milliards d'euros. Largement assez pour déclencher les grandes manoeuvres.
Google équipe des commerçants de New YorkA ce petit jeu, les gros calibres de la Silicon Valley ont un avantage de taille : chaque jour, 390 000 iPhone et 1 million de joujoux équipés du système Android de Google sont vendus dans le monde. Une base de lancement imposante pour partir à l'assaut d'un marché estimé par l'institut Gartner, au niveau mondial, à 172 milliards de dollars ! Du côté du moteur de recherche, la première incursion a eu lieu en 2011, avec la commercialisation d'un téléphone Nexus S proposant le paiement sans contact ou NFC (voir l'encadré page 76). Deuxième salve : l'annonce, la semaine passée, de l'arrivée de sa tablette Nexus 7, elle aussi dotée de cette technologie. Pour pousser à l'adoption de son système, la firme de Mountain View n'a pas hésité à équiper à ses frais des commerçants de New York et de San Francisco de terminaux capables de lire les informations transmises par ses appareils. L'autre offensive vient d'Apple, qui a dévoilé le mois dernier une prochaine mise à jour de ses iPhone incluant un nouveau service, le Passbook.
Un portefeuille électronique qui permet de regrouper toutes sortes de billets de spectacle (cinéma, sport...) et de cartes (transport, fidélité...), au sein d'une seule et même application. Il suffit ensuite de scanner le code-barres figurant sur l'écran de son iPhone pour se payer une toile ou embarquer dans un avion. Une solution parfois plus pratique pour les commerçants que le NFC : la plupart d'entre eux sont en effet déjà équipés de lecteurs de codes-barres. La démarche ne constitue pas non plus une nouveauté pour les "iFans", habitués à remplir leur panier numérique de morceaux de musique, de films et de jeux par le biais du compte iTunes de leur téléphone.
Certes, l'offensive d'Apple et de Google n'en est encore, de ce côté-ci de l'Atlantique, qu'au stade des balbutiements. Mais l'Histoire s'accélère, et les premiers acteurs à être fin prêts pourraient se tailler rapidement la part du lion. Une fois n'est pas coutume, nos banques feraient presque figure de David, face aux Goliath de la côte pacifique. Raison de plus, pour elles, de passer à la vitesse supérieure. En la matière, c'est le Crédit mutuel-CIC qui a joué les défricheurs : dès 2006, il a commencé à vendre dans ses agences des téléphones portables, en partenariat avec NRJ Mobile (dont il a pris le contrôle en 2008). Une expérience pilote de paiement sans contact est même alors lancée à Strasbourg, mais à très petite échelle (200 clients et 50 commerçants). C'est en fait à partir de 2009 que la communauté financière prend réellement conscience du danger. "La notion d'établissement de paiement a alors été élargie au-delà des seules banques par une directive européenne, constate Nicolas Fleuret, directeur du département conseil en banque de détail au cabinet Deloitte. Jusque-là, il allait de soi que le paiement était un quasi-monopole bancaire."
Pour BPCE, il était temps de réagir. Le groupe mutualiste se positionne dans le sillage de ses grands concurrents qui, ces derniers mois, ont multiplié les initiatives. Autant de rivaux qui, eux-mêmes, sont préoccupés par l'arrivée sur ce marché des géants du high-tech californiens qui, tous, ont dans leurs cartons des solutions permettant de contourner les banques. Un scénario cauchemardesque pour les établissements hexa-gonaux, soucieux à tout prix de rester maîtres d'un marché français estimé pour 2013, selon Capgemini, à 15 milliards d'euros. Largement assez pour déclencher les grandes manoeuvres.
Google équipe des commerçants de New YorkA ce petit jeu, les gros calibres de la Silicon Valley ont un avantage de taille : chaque jour, 390 000 iPhone et 1 million de joujoux équipés du système Android de Google sont vendus dans le monde. Une base de lancement imposante pour partir à l'assaut d'un marché estimé par l'institut Gartner, au niveau mondial, à 172 milliards de dollars ! Du côté du moteur de recherche, la première incursion a eu lieu en 2011, avec la commercialisation d'un téléphone Nexus S proposant le paiement sans contact ou NFC (voir l'encadré page 76). Deuxième salve : l'annonce, la semaine passée, de l'arrivée de sa tablette Nexus 7, elle aussi dotée de cette technologie. Pour pousser à l'adoption de son système, la firme de Mountain View n'a pas hésité à équiper à ses frais des commerçants de New York et de San Francisco de terminaux capables de lire les informations transmises par ses appareils. L'autre offensive vient d'Apple, qui a dévoilé le mois dernier une prochaine mise à jour de ses iPhone incluant un nouveau service, le Passbook.
Un portefeuille électronique qui permet de regrouper toutes sortes de billets de spectacle (cinéma, sport...) et de cartes (transport, fidélité...), au sein d'une seule et même application. Il suffit ensuite de scanner le code-barres figurant sur l'écran de son iPhone pour se payer une toile ou embarquer dans un avion. Une solution parfois plus pratique pour les commerçants que le NFC : la plupart d'entre eux sont en effet déjà équipés de lecteurs de codes-barres. La démarche ne constitue pas non plus une nouveauté pour les "iFans", habitués à remplir leur panier numérique de morceaux de musique, de films et de jeux par le biais du compte iTunes de leur téléphone.
Certes, l'offensive d'Apple et de Google n'en est encore, de ce côté-ci de l'Atlantique, qu'au stade des balbutiements. Mais l'Histoire s'accélère, et les premiers acteurs à être fin prêts pourraient se tailler rapidement la part du lion. Une fois n'est pas coutume, nos banques feraient presque figure de David, face aux Goliath de la côte pacifique. Raison de plus, pour elles, de passer à la vitesse supérieure. En la matière, c'est le Crédit mutuel-CIC qui a joué les défricheurs : dès 2006, il a commencé à vendre dans ses agences des téléphones portables, en partenariat avec NRJ Mobile (dont il a pris le contrôle en 2008). Une expérience pilote de paiement sans contact est même alors lancée à Strasbourg, mais à très petite échelle (200 clients et 50 commerçants). C'est en fait à partir de 2009 que la communauté financière prend réellement conscience du danger. "La notion d'établissement de paiement a alors été élargie au-delà des seules banques par une directive européenne, constate Nicolas Fleuret, directeur du département conseil en banque de détail au cabinet Deloitte. Jusque-là, il allait de soi que le paiement était un quasi-monopole bancaire."
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