A lire sur: http://www.atelier.net/trends/articles/politique-web-un-canal-influence-plus-important-qu-un
Le citoyen indécis qui parcourt les sites et blogs
personnels des candidats ne va pas voir son choix particulièrement
influencé.
L'expression des candidats sur un site ou des
blogs sur le web n'influencerait pas le choix des votants, même ceux qui
utiliseraient Internet comme source principale d'information. C'est une
des conclusions issues d'une étude menée par des chercheurs de la Baylor University,
au Texas. En effet, ces derniers se sont intéressés à la teneur -
positive ou négative - des messages diffusés par les candidats aux
primaires républicaines et démocrates de 2007 sur leur site de campagne,
et à leur impact sur l'opinion. Pour ce faire, ils ont étudié ces
écrits, qu'ils ont mis en perspective grâce à deux sondages* d'opinion
permettant de connaître la position de chaque candidat - challenger ou
leader. Cela leur a permis de comprendre que quelle que soit la
position, aucun candidat n'avait plus tendance que l'autre à attaquer
ses opposants sur ses caractéristiques personnelles via son site en
ligne. Par exemple, Hillary Clinton, la candidate leader dénombrait 18
publications de ce type, contre 17 et 24 pour Barack Obama et John Edwards, ses opposants démocrates challengers.
* Quinnipiac University's Swing State Poll & Newsweek Poll conducted by Princeton Survey Research Associates International
**Rapport rédigé avec Joëlle Menrath, chercheuse chez Discours & Pratiques. Laurence Allard est aussi maîtresse de conférence à Lille 3 en sciences de la communication, et chercheuse associée à la Sorbonne nouvelle Paris 3.
Une co-influence
Un constat que ne nie pas Laurence Allard, co-auteur du rapport Le nouveau rapport à la politique du citoyen connecté à l'heure du numérique**. En effet, "les citoyens utilisent une panoplie transmédiatique, et notamment Internet, dans l'objectif d'approfondir les informations qu'ils auraient obtenues sur d'autres canaux, et non sur un seul site de manière univoque, directe et monocanale", explique t-elle. Et d'ajouter : "L'information politique s'inscrit dans une dynamique sociale d'échange et de conversation également sur Internet, par exemple par le commentaire et le transfert d'informations, rendant les citoyens plus ouverts et curieux et non soumis simplement à des clivages idéologiques".Internet rend le citoyen plus ouvert
Pour elle, lorsque que quelqu'un sait pour qui il va voter, il peut décider de se concentrer sur un média alors que lorsqu'il est indécis, il a tendance à utiliser plusieurs canaux et à regarder tous les programmes des candidats. Dernier fait issu de l'étude, enfin, les candidats challengers sont plus enclins à recourir à une campagne ou un ton négatif sur leur site de campagne - conflit ou langage agressif - que les candidats pressentis pour être les favoris. Par exemple, seuls 3% des informations publiées sur le site de Clinton incluaient un ton négatif et se concentraient d'abord sur la santé alors que 32% des informations du site de Edwards étaient négatives, se concentrant principalement sur la guerre en Irak.* Quinnipiac University's Swing State Poll & Newsweek Poll conducted by Princeton Survey Research Associates International
**Rapport rédigé avec Joëlle Menrath, chercheuse chez Discours & Pratiques. Laurence Allard est aussi maîtresse de conférence à Lille 3 en sciences de la communication, et chercheuse associée à la Sorbonne nouvelle Paris 3.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire