Améliorer la communication entre un système et un
être humain ne passe pas par la multiplication de mots clés connus de la
machine, mais par la capacité de cette dernière à déduire une intention
dans la phrase d'une personne.
Pour faciliter les échanges entre homme et
machine, il faut permettre à ces dernières de comprendre le contexte.
Parmi les nombreux projets qui travaillent sur la problématique, un
récent, mené par l'
université de Stanford,
s'est penché sur un système permettant à la machine de comprendre
l'intention d'une personne, sans être arrêtées par l'incompréhension dès
qu'une phrase ne contient pas un certain nombre de mots clés. Du coup,
les chercheurs se sont penchés sur la capacité d'anticiper le
comportement humain et de déterminer la probabilité de se référer à un
objet en particulier. Pour créer leur dispositif, les chercheurs ont
mené une expérience linguistique en ligne auprès de 745 personnes.
Modéliser le langage
En regardant plusieurs objets, les participants devaient deviner
grâce à un mot à quel objet l’on faisait référence. Par exemple, un
groupe de participants observe un carré bleu, un cercle bleu et un carré
rouge. On interroge le groupe : pour désigner l’objet central dans une
conversation, quel mot utiliserez-vous plutôt "bleu" ou "cercle" ?
Ensuite on demande à un autre groupe d’imaginer à quel objet quelqu'un
pouvait vouloir se référer s’il utilise le mot bleu. "
Nous avons modélisé la façon dont un auditeur comprend un orateur et comment un orateur choisit de s’exprimer" explique
Noah Goodman, chercheur à l’université de Stanford. "
Avant,
il était impossible de récupérer ces théories informelles de
linguistique afin de les intégrer dans un ordinateur. Maintenant nous
commençons à pouvoir le faire", ajoute t-il.
Dialoguer avec les ordinateurs
Cette théorie pourrait faciliter la conversation avec un préposé de service client informatisé. "
Si
vous avez déjà essayé d’appeler une compagnie aérienne, vous savez que
la voix informatique reconnaît les mots mais ne comprend pas
nécessairement ce que vous voulez dire", affirme
Michael Frank, chercheur à l’université de Stanford. "
C'est
la caractéristique clé de la langue humaine. Dans un sens, ce qui
compte c’est ce que l'autre personne essaie de vous dire, et non pas ce
qu'elle raconte en réalité." Les chercheurs appliquent déjà leur modèle à des études sur les hyperboles, le sarcasme et d'autres aspects de la langue. "
Cela
prendra des années de travail mais l’objectif est d’obtenir un
ordinateur capable de réfléchir à ce que vous voulez dire plutôt que
simplement ce que vous dites", conclut Michael Frank.
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