Pour connecter les objets entre eux, SigFox propose
un système basé sur un réseau à bas débit. Celui-ci permet notamment de
couvrir une surface large et d'être moins gourmand en énergie.
Les objets connectés sont là, encore faut-il
trouver les moyens de les connecter simplement, et à bas prix. L'un des
moyens est peut être de mettre en place un réseau cellulaire dédié.
C'est la voie suivie par
SigFox,
qui a lancé la semaine dernière un réseau à bas débit, qui permet de
connecter des objets entre eux grâce à des bornes disposées sur le
territoire national. SigFox fonctionne avec des petits modems qui
doivent être connectés aux appareils. Modems qui ne mesurent pas plus de
quelques millimètres carrés. Et qui s'occupent de recevoir et d'émettre
de très petits signaux, des mWatts, soit des millimètres de Watts. De
fait, cela en fait "une solution qui consomme peu d'énergie puisqu'il
s'agit de signaux faibles, et qui résistent au passage du temps ; on
pourrait oublier un modem sur un compteur électrique pendant vingt ans",
note
Ludovic Le Moan, PDG de la startup. Pour
Philippe Gautier, directeur général associé de
Business2any, un tel réseau répond à un véritable besoin.
Un dispositif peu gourmand en énergie
Pour lui, le dispositif est intéressant pour ces aspects de
l'intelligence qui, quantitativement, ont la plus grande importance au
quotidien. "Il répond à un manque puisque l'on construisait inutilement
des autoroutes pour très peu d'informations, surtout dans la mesure où
les gros acteurs, comme les opérateurs, ont tendance à utiliser quoi
qu'il en soit du haut débit, alors que les objets ont plutôt besoin de
bas débit. Et de remonter vers le haut débit quand cela et nécessaire et
que les données à transmettre sont plus complexes"", explique t-il à
L'Atelier. Néanmoins, il est nécessaire de préciser que ce dispositif ne
fonctionne qu'avec des appareils qui envoient de faibles quantités
d'informations, comme le tracking GPS ou des capteurs de fumée. Ce qui
en limite nécessairement l'usage. Reste que ce réseau présente trois
avantages. D'abord, les bornes couvrent des surfaces importantes. "Dans
un cas d'école, nous avons réussi à capter le signal à 400 km. Bien sûr,
dans Paris, cela se réduit à 10 km à cause du bruit comme les immeubles
et la pollution", souligne Ludovic Le Moan. Et d'ajouter que, parfois,
"les dispositifs RFID sont largement suffisants, par exemple dans les
aéroports, ou il n'est pas nécessaire d'avoir une portée aussi
importante".
Un réseau international
Le système ne fonctionne pas en continu mais simplement lorsqu'on
lui demande une information, sans nécessité de synchronisation. Ensuite,
il ne crée pas, du fait des faibles ondes, des interférences avec les
autres appareils, à l'instar du réseau GSM et de la radio. A terme,
l'objectif est de déployer un réseau international. Ce qui serait, entre
autre, une condition de la réussite du projet. Car si aujourd'hui le
service est proposé à 2 euros par objet et par an, ce qui est encore
beaucoup pour un Internet des objets, le prix devrait baisser lorsque le
nombre de clients augmentera, ce qui permettra de soutenir le
déploiement du réseau. Et, ajoute Ludovic Le Moan, "d'arriver à terme,
pour un individu, à deux abonnements : un abonnement mobile/ADSL, et un
abonnement pour ses objets connectés à 20 euros par an". Néanmoins,
précise Philippe Gautier, "Sigfox ne révolutionnera pas seul l'Internet
des objets car il lui sera nécessaire de travailler avec des entreprises
qui conçoivent différent les systèmes d'information aujourd'hui
majoritairement adaptés au haut débit".
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