jeudi 21 juin 2012

Les Français achèteront moins de téléphones mobiles cette année

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Par Guillaume de Calignon | 21/06 | 07:00 |

Quelque 22,5 millions de téléphones devraient être vendus cette année, contre 24,3 millions en 2011. Le succès des offres  SIM only et le prix élevé des smartphones poussent les Français à allonger la durée de vie de leur mobile.


Les Français achèteront moins de téléphones mobiles cette année
Arrivée de Free Mobile, explosion des smartphones, impact de la crise économique... Le secteur de la téléphonie mobile est en plein bouleversement. Et les opérateurs ne sont pas les seuls à voir leur activité changer. Les fabricants de téléphones connaissent eux aussi des ruptures. Ainsi, selon le cabinet GfK, en 2012, le nombre de téléphones mobiles vendus en France devrait être inférieur à celui de l'année passée. Environ 22,5 millions de téléphones devraient être achetés cette année, contre 24,3 millions en 2011.

Plus d'achats sans carte SIM

« L'explication réside dans une combinaison de facteurs, estime Myriam Saidi, consultante chez GfK. Les offres de Free Mobile, puis les réponses de Sosh et B&You ont permis à beaucoup de consommateurs de souscrire des offres sans terminal. Ces personnes ont gardé leur téléphone, un phénomène que l'on observe surtout dans les smartphones haut de gamme. » A la fin mars, Free Mobile comptait 2,6 millions de clients, et les offres low cost des trois autres opérateurs 650.000 environ. Pour Myriam Saidi, le prix relativement élevé des smartphones « pousse à l'allongement du cycle de vie des produits. La crise a aussi entraîné des arbitrages entre différents postes de dépenses, les budgets étant contraints  », ajoute-t-elle. Ainsi, au premier trimestre, les ventes de mobiles sans carte SIM, et donc non subventionnés par les opérateurs, ont bondi. Elles sont passées de 20 % des ventes totales fin 2011 à 50 % environ en février-mars, pour ensuite revenir à leur niveau d'avant Free. Autre changement important, celui qui affecte le marché de la distribution. Ainsi, au premier trimestre, 15 % des smartphones ont été achetés sans carte SIM et donc sans subvention sur Internet, soit un doublement par rapport au quatrième trimestre 2011. Voilà qui est de mauvais augure pour les Phone House et autres Darty.
Heureusement pour les fabricants de téléphones, si le marché des mobiles est appelé à baisser cette année en volume, il se maintient en valeur et croît même de 2 %, à 5,4 milliards d'euros. Car les ventes de smartphones augmentent, elles, fortement. Elles vont même, pour la première fois, dépasser celles des téléphones classiques. Or le prix des smartphones, qui devrait s'élever à 350 euros en moyenne en France en 2012, est six fois supérieur à celui des autres téléphones. L'autre raison est que, à l'intérieur même du segment des smartphones, les produits haut de gamme rencontrent un succès qui ne se dément pas. Le Galaxy S3 de Samsung et l'iPhone 4S d'Apple restent des valeurs sûres. Au premier trimestre, 37 % des téléphones vendus en France, hors boutiques des opérateurs et hors subvention, valaient plus de 400 euros alors que 35 % coûtaient entre 200 et 400 euros et 28 %, moins de 200 euros.

Réduction des marges

Ce qui pose une question : la subvention des téléphones mobiles par les opérateurs va-t-elle être remise en question ? Les opérateurs voient leurs marges se réduire. En Espagne, Telefonica et Vodafone ont arrêté de subventionner les téléphones. Chez Orange, on estime que la subvention reste un moyen d'attirer les clients en abaissant le prix facial des smartphones, à l'heure où les Français s'équipent. Mais, pour Nicolas Teisseyre, associé chez Roland Berger, « les opérateurs ne sont plus en mesure de subventionner les terminaux au même niveau que ces dernières années ». Nul doute que l'impact d'une réduction de la subvention serait énorme sur le marché des terminaux, car les Français prêts à acheter un iPhone 4S à plus de 600 euros sont très rares. Ils préfèrent encore largement payer 199 euros le premier mois, puis s'engager à verser à l'opérateur un forfait de 50 euros par mois sur deux ans.
G. DE C.

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