Débat - Fin programmée de l’illimité et hausse du prix des abonnements ? La Fédération française des télécoms tente d’éteindre la polémique et assure que rien n’est décidé à ce jour. Les grands opérateurs souhaitent bien cependant faire payer plus les abonnés qui consomment le plus. Mais si les "Net-goinfres" n’étaient qu’un prétexte ?
Mise à jour : Bouygues Telecom et SFR ont officiellement indiqué qu'ils maintiendraient l'illimité au sein de leurs offres d'accès à l'Internet fixe. Bouygues promet dans un communiqué que ses offres Bbox « demeureront illimitées pour tous les clients. »
Quant à SFR, présenté comme un partisan de la différenciation, il dément lui aussi tout projet de remise en cause de l'illimité. « Pour le fixe, nous ne travaillons actuellement sur aucune offre basée sur le volume, rien n'est prévu de ce côté, rien n'est en gestation » assure à ZDNet.fr le directeur marketing Grand Public de SFR, Patrick Asdaghi.
La Fédération française des télécoms (FFT) tente d’éteindre l’incendie après la publication par Owni d’un document laissant présager la fin de l’illimité sur l’Internet fixe.
Hypothèse examinée par plusieurs grands FAI : des forfaits liés au volume de données consommées, sur le modèle de l’internet mobile. Ainsi, au-delà d’un seuil, les débits seraient, par exemple, réduits.
5 à 10% des abonnés seraient visés
Suite aux réactions provoquées par la publication de ce document de la FFT destiné à l’Arcep, le directeur général de la fédération a apporté des précisions. « Aucun opérateur n’a de projet en ce sens aujourd’hui » affirme-t-il d’emblée sur Le Figaro.
Toutefois Yves Le Moël ajoute que les grands opérateurs « iraient vers la différenciation de leurs offres. » Parmi les acteurs favorables à cette mesure figure notamment Vivendi, propriétaire de SFR. Son président, Jean-Bernard Lévy, avait signé en juillet un rapport préconisant en Europe une segmentation des accès Internet.
Objectif déclaré de cette évolution : faire payer plus aux abonnés à l’Internet fixe qui consomment le plus de données, c’est-à-dire les "Net-goinfres", expression employée par Le Moël dans Le Parisien. Qui sont ces Net-goinfres ?
« Ce sont ces 5% à 10% de consommateurs qui utilisent 80% de la bande passante, car ils passent leur temps à télécharger des films, font de la vidéo en permanence, passent la journée sur Facebook avec de la vidéo, YouTube, Dailymotion » les décrit le DG de la FFT.
Pas de changement pour une "très grande majorité" de clients assure la FFT
La majorité des abonnés à Internet doivent-ils malgré tout craindre une remise en cause de l’illimité et une augmentation du prix de l’abonnement ? « Je pense que ça ne changera rien pour une très grande majorité de personnes » répond Yves Le Moël sur Le Parisien.
« L’utilisateur ordinaire d’Internet n’a aucune crainte à avoir » insiste-t-il encore dans Le Figaro. Quant aux gros consommateurs de bande passante, c’est une hausse de prix qui semble se dessiner : « On verra sans doute des offres avec des tarifs plus élevés que ce qu’on voit aujourd’hui » déclare le directeur de la FFT, qui précise cependant que « Rien n’est décidé. »
Reste à voir si les "Net-goinfres" ne feront pas office d’alibi afin de légitimer la différenciation des forfaits Internet et, au travers de la segmentation, l’augmentation du prix d’Internet.
La différenciation des forfaits équivaudrait à une hausse de prix pour l'UFC
L’UFC-Que Choisir, qui critique déjà la segmentation des offres dans l’Internet mobile, juge ainsi peu probable que la différenciation de la gestion de trafic se traduise par des prix plus attractifs. Bien au contraire.
Quant au gouvernement, par l’intermédiaire de son ministre de l’économie numérique, Eric Besson, il rejette l'hypothèse d'un plafonnement de l'internet illimité, assurant notamment travailler à encadrer l’utilisation du terme illimité par les opérateurs.
« Le gouvernement n'envisage aucune restriction de l'accès à Internet et travaille bien au contraire au développement du très haut débit fixe et mobile sur l'ensemble du territoire et pour l'ensemble des Français » défend Eric Besson dans un communiqué.
http://www.zdnet.fr/actualites/fin-de-l-internet-illimite-les-operateurs-dementent-eric-besson-la-rejette-39763167.htm#xtor=EPR-100
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