mardi 30 août 2011

Le grand commerce non alimentaire réalise près de 60 % du chiffre d'affaires des TIC

La France aura connu, en 2010 une reprise modérée des ventes après le coup de frein enregistré en 2009. Le redémarrage est net dans le commerce de gros (+ 2,8 % en volume), sans pour autant effacer la forte baisse d’activité de 2009. La reprise est plus timide dans le commerce de détail et le commerce et la réparation automobiles (+ 1,6 % et + 1,2 %), observe l'Insee qui précise que le commerce de détail non alimentaire renoue nettement avec la croissance, tandis que l’alimentaire reste pratiquement stable. Le grand commerce non alimentaire spécialisé conserve un poids prédominant dans le secteur des équipements de l’information et de la communication (TIC). L’emploi salarié repart à la hausse en 2010 et les créations d’entreprises commerciales restent soutenues par le régime des auto-entrepreneurs.


En 2010, les ventes du commerce de gros et des intermédiaires du commerce, calculées pour la première fois en base 2005, s’élèvent à 677 milliards d’euros, dont 572 milliards pour le seul commerce de gros. Celles du commerce de détail et de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) atteignent 460 milliards d’euros TTC. Selon l'Insee, " 48,3 % sont réalisées par le commerce à dominante alimentaire en magasin (37,7 % pour les seules grandes surfaces) et 46,4 % par le non-alimentaire en magasin (habillement, chaussures, équipement du foyer, TIC…) ". Enfin, les ventes du commerce et de la réparation automobiles s’élèvent à 113 milliards d’euros. En 2010, près de trois millions de salariés travaillent dans le commerce dont plus de la moitié dans le commerce de détail et près d’un tiers dans le commerce de gros.


Commerce de gros : le redémarrage est plus difficile pour les intermédiaires

Après avoir enregistré un fort repli en 2009, les ventes du commerce de gros et des intermédiaires du commerce repartent à la hausse en 2010. Elles enregistrent + 2,8 % en volume. La croissance est encore plus forte en valeur (+ 6,2 %) compte tenu d’importantes hausses de prix. A l'exception des ventes de produits agricoles bruts, en net recul (− 3,6 % en volume), tous les secteurs du commerce de gros redémarrent en volume, sans toujours effacer la forte baisse de 2009.

Les ventes de biens domestiques progressent fortement (+ 6,0 %), tirées par la reprise de la demande des ménages. Les soldes de l’été ayant fortement bénéficié au secteur de l’habillement. Côté électroménager, " les prix sont à nouveau en baisse, limitant la croissance des ventes en valeur (+ 2,0 %), alors que les ventes en volume, en hausse de 7,3 %, ont quasiment retrouvé le niveau d’avant la crise ", résume l'Insee.

La baisse des prix dans le commerce de gros en équipements de l’information et de la communication s’inscrit dans la tendance des dix dernières années, observe l'Insee qui précise que les ventes sont dynamiques, progressant de 12,2 % en volumes. Les exportations représentant presque 30 % des ventes du secteur.


Commerce de détail : le non-alimentaire affiche son dynamisme

En 2010, les ventes toutes taxes comprises du commerce de détail et de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) progressent de 2,6 % en valeur. En volume, la hausse est moins marquée (+ 1,6 %) mais les ventes avaient reculé de 1 % en 2009. La croissance de 2010 reste nettement inférieure au rythme moyen de la période 2000-2007.

Le commerce alimentaire peine à repartir. Les ventes des magasins d’alimentation spécialisée et d’artisanat commercial restent en légère baisse (− 0,6 % en volume). Les petites surfaces d’alimentation générale et les magasins de produits surgelés s’en sortent un peu mieux (+ 0,9 % en volume). Les ventes des grandes surfaces d’alimentation générale sont presque stables (− 0,2 %). Les supermarchés (+ 1,4 %) s'en sortent mieux que les hypermarchés (− 1,3 %).

Dans le même temps, le commerce non alimentaire renoue avec la croissance en 2010. Les ventes des grands magasins et autres commerces généralistes non alimentaires (les bazars) connaissent un véritable boom en 2010 (+ 7,2 % en volume), observent les auteurs de l'étude.

Au sein des magasins non alimentaires spécialisés, " le secteur des équipements de l’information et de la communication connaît la plus forte hausse en volume (+ 6,6 %), observe l'Insee. La baisse des prix des ordinateurs et de certains équipements de téléphonie conduisant toutefois à un repli des ventes en valeur ". La reprise du marché de l’immobilier a stimulé la dépense pour l’aménagement de l’habitat : dans le secteur de l’équipement du foyer, les ventes en volume progressent de 3,8 %. Le rebond est plus modéré pour les biens culturels et de loisirs (+ 1,3 %). Il est marqué pour l’habillement et les autres équipements de la personne (+ 5,0 % et + 4,6 %).
Enfin, le commerce hors magasin renoue avec la croissance (+ 2,5 %) grâce au fort rebond de la vente à distance (+ 4,1 %).
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Le grand commerce non alimentaire spécialisé repart à la hausse

Le poids du grand commerce non alimentaire spécialisé est prédominant dans le secteur des équipements de l’information et de la communication (TIC), dont il réalise 58 % du chiffre d’affaires hors taxes, dans l’équipement du foyer (52 %), et dans l’habillement-chaussures (48 %). Il représente une part encore élevée du chiffre d’affaires des autres équipements de la personne, comme de la culture et des loisirs (39 % dans les deux cas). Dans l’ensemble des secteurs où il est présent, le grand commerce réalise 45 % du chiffre d’affaires (graphique ci-dessous) et emploie 40 % des salariés.

" Après le ralentissement de 2009, observe l'Insee, les entreprises du grand commerce non alimentaire spécialisé retrouvent le chemin de la croissance en 2010, de façon un peu plus dynamique que l’ensemble du commerce non alimentaire spécialisé (avec des croissances du chiffre d’affaires − c’est-à-dire des ventes de marchandises, mais aussi de biens produits et de services − de + 4,9 % et + 4,3 % en volume, respectivement) ".

Le grand commerce d’équipements de l’information et de la communication est l’un des rares à avoir maintenu son activité pendant la crise de 2009 (+ 8,1 % de chiffre d’affaires en volume). Sa croissance s’accélère encore en 2010 (+ 9,8 % en volume). " Ce dynamisme est lié à la progression des ventes de smartphones, à l’apparition de produits informatiques nomades (tablettes numériques), ainsi qu’au maintien des ventes d’ordinateurs portables ". Dans les autres secteurs, après une année 2009 morose, le grand commerce retrouve en 2010 une forte croissance en volume : + 3,0 % pour l’équipement du foyer, + 5,6 % pour l’habillement-chaussures, + 2,9 % pour la culture, les loisirs, et + 4,9 % pour les autres équipements de la personne (parfumerie et produits de beauté, optique, maroquinerie et articles de voyage, horlogerie et bijouterie).


Part du chiffre d’affaires (HT) du grand commerce dans le commerce non alimentaire en magasin spécialisé en 2010





Lecture : pour 100 salariés du commerce en 1994, on en compte 118,9 en 2010 et 118,4 en 2009.
Source : Insee, estimations d'emploi.


Les ventes de véhicules tirées par la prime à la casse

En 2010, les ventes au détail du commerce et de la réparation automobiles progressent de 1,2 % en volume, après avoir stagné en 2009. Grâce à la prime à la casse, le commerce de véhicules automobiles avait résisté à la crise en 2009 (+ 1,9 % en volume). En 2010, la hausse se poursuit, mais elle est un peu ralentie (+ 1,5 %).


L’emploi salarié affiche une légère hausse

Après deux années de repli, l’emploi salarié au 31 décembre dans le commerce augmente légèrement en 2010 (+ 0,4 %). Cette progression est plus faible que pour l’ensemble des secteurs principalement marchands (+ 0,8 %). Dans le commerce de détail, le rebond de l’emploi (+ 0,8 % soit + 13 500 salariés) permet de retrouver un niveau proche du point haut de 2007. Le commerce et la réparation automobiles, en baisse tendancielle depuis 2002, regagnent 2 400 salariés (+ 0,6 %) par rapport à 2009. Dans le commerce de gros, la baisse est très atténuée par rapport à l’année précédente (− 0,4 %, soit une perte de 4 000 salariés).


Les créations d’entreprises sont en forte hausse

En 2010, 130 600 entreprises commerciales ont été créées, dont 88 600 dans le commerce de détail, 27 300 dans le commerce de gros et 14 700 dans le commerce et la réparation automobiles. Dans les secteurs du commerce, le nombre de créations qui ont débouché sur une réelle activité est compris entre 59 000 (nombre d'entreprises créées hors statut d'auto-entrepreneur) et 131 000 (nombre total de créations). Après la très forte hausse de 2009 (+ 89,4 %), les créations d'entreprises sont en légère baisse dans le commerce de détail (− 3,0 %). Même si le commerce de gros profite moins de l'effet du nouveau régime « auto-entrepreneur », les créations d'entreprises y augmentent de 4,1 % (après + 21,3 % en 2009). Après deux années d'augmentation, les défaillances d'entreprises diminuent dans le commerce (− 4,6 %) suivant la tendance de l'économie française.


Pour retrouver l'intégralité de l'enquête de Philippe Bourieau, Karine Diard, Laure Genebes, Stéphanie Lemerle, Christèle Rannou-Heim, de la division Commerce de l'Insee, cliquez ICI : Le commerce en 2010 – Retour contrasté à la croissance.
http://www.itrnews.com/articles/121996/grand-commerce-alimentaire-realise-pres-60-chiffre-affaires-tic.html?key=862d53eea2c1d2fe

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