mardi 30 août 2011

Ces sociétés qui ont failli racheter Facebook


© Photomontage Le Journal du Net
Le succès de Facebook n'attire pas seulement les investisseurs. Depuis plus de six ans, tous les géants du Web ou presque ont essayé de racheter le réseau social américain. Certains sont même revenus plusieurs fois à la charge. Finalement, l'acquisition n'a jamais eu lieu et Facebook, valorisé aujourd'hui 50 milliards de dollars, pourrait entrer en Bourse l'année prochaine. Retour sur ces sociétés qui ont essayé et parfois presque réussi à s'offrir Facebook.
Réalisé par Baptiste Rubat du Mérac, Journal du Net
Publié le 17/02/2011
L'un des premiers à avoir perçu le potentiel de Facebook est son grand rival MySpace. En 2005/2006, Facebook n'est encore qu'un petit réseau parmi d'autres, dans une catégorie largement dominée par MySpace. Malgré cette avance, les dirigeants de ce site vont essayer de racheter son petit concurrent, qui s'appelle encore Thefacebook. Son PDG Chris DeWolfe rencontre Mark Zuckerberg début 2005 pour parler rachat, mais ce dernier n'a aucune envie de vendre.

© Capture d'écran / MySpace

Quelques mois plus tard, MySpace est racheté par News Corp pour 580 millions de dollars. Très vite, son nouveau propriétaire s'intéresse à son tour à Facebook, qui dépasse les 7 millions d'utilisateurs actifs. Une transaction semble possible mais le patron Internet de News Corp, Ross Levinsohn, doute de la croissance future du site et fait marche arrière.



Le groupe média propriétaire de MTV n'a jamais réussi à s'installer dans le Web 2.0 malgré ses efforts. Avec Facebook, il a pourtant multiplié les tentatives. Entre 2005 et 2006, Viacom a essayé pas moins de trois fois de s'offrir le réseau social. La première proposition a lieu en mars 2005. Le groupe média met 75 millions de dollars sur la table, mais l'offre est refusée et Facebook se sert de cette valorisation pour faire monter les enchères auprès des fonds d'investissement.

© MTV / Capture d'écran
Une nouvelle approche a lieu en 2006. Les dirigeants de Viacom, qui réalisent que de plus en plus de leurs téléspectateurs utilisent le site, invitent Mark Zuckerberg au siège de New York. Sans plus de succès.

Au cours de cette même année le groupe média sera très proche de réussir. Facebook demande 2 milliards de dollars. Viacom répond en offrant 1,5 milliard, dont 800 millions immédiatement et 700 millions plus tard. L'accord n'aura pas lieu car les dirigeants de Facebook, bien que d'accord sur le montant total, demandaient un paiement immédiat plus important.
© S. de P. Yahoo

Yahoo a essayé deux fois de racheter le réseau social et ne peut s'en prendre qu'à lui-même s'il n'y est pas parvenu. En 2006, le portail violet a déjà fait plusieurs acquisitions dans le Web 2.0, à commencer par le site de partage photo Flickr et le service de partage de favoris Del.icio.us.

Pour compléter sa panoplie, ses dirigeants proposent 1 milliard de dollars à Facebook en juin 2006. Une somme qui semble convenir aux actionnaires du réseau social, qui cherchent à sortir. Mais Yahoo publie alors de très mauvais résultats au deuxième trimestre et la société décide finalement d'abaisser son offre à 850 millions de dollars. L'opération est annulée.

Après cet échec, Yahoo va faire une nouvelle proposition quelques mois plus tard. A l'automne 2006, le géant du Web propose au moins 1 milliard de dollars. Mais entre temps Facebook a élargi sa cible au-delà des étudiants. Depuis le 26 septembre 2006, toute personne de plus de 13 ans peut s'inscrire et l'audience dépasse les 10 millions de visiteurs actifs. Désormais, dirigeants et actionnaires en veulent plus.


© S. de P. AOL
Après la première offre de Yahoo, son rival AOL se joint aux prétendants à l'été 2006. Pour atteindre le milliard de dollars nécessaire, son PDG Jonathan Miller imagine la vente de plusieurs actifs Web. AOL cèderait le service de cartographie MapQuest et le logiciel mobile Tegic, tandis que Time, autre filiale de Time Warner, se séparerait de l'éditeur de magazines britannique IPC. Le montant total dépasserait le milliard de dollars, selon Jonathan Miller.

Finalement, AOL ne fera jamais d'offre formelle à Facebook. Car Jeff Bewkes, le patron de Time Warner, s'opposera à ce plan, préférant que le produit de ces ventes aille dans les caisses du groupe.

Jonathant Miller sera licencié quelques mois plus tard, et les nouveaux dirigeants d'AOL mettront bien la main sur un réseau social. Mais au lieu de Facebook, ils se tourneront vers Bebo, qu'ils rachèteront 850 millions de dollars en 2007 et revendront 10 millions trois ans plus tard.
© S. de P. Microsoft

L'une des dernières offres émane de Microsoft. Son PDG Steve Ballmer propose à l'automne 2007 à son homologue de Facebook une opération très différente des offres précédentes. Se basant sur une valorisation de 15 milliards de dollars, il imagine un rachat en plusieurs temps.

Un premier investissement d'environ 250 millions de dollars apporterait à Microsoft 1,6 % de la société. Puis, le géant de l'informatique aurait la possibilité de racheter 5 % de Facebook tous les six mois. Au bout de cinq ans environ, Microsoft deviendrait majoritaire.

Cette hypothèse semble surprenante puisque Microsoft n'a jamais dépassé son investissement initial, malgré la croissance exceptionnelle du réseau social. En réalité, l'approche de Steve Ballmer avait pour but principal d'empêcher Google de s'offrir Facebook. L'investissement de 250 millions de dollars s'accompagnait d'ailleurs d'une clause obligeant Facebook à signaler toute offre de rachat venant de Google.


© S. de P. Google

Google fut le premier et le dernier grand acteur du Web à s'intéresser de près à Facebook. En 2004, quelques mois après la naissance du site – dont l'audience s'approche déjà du million d'internautes, des dirigeants du moteur de recherche rendent visite aux fondateurs du réseau social dans une maison louée de Palo Alto. Ils viennent demander si un partenariat, voire un rachat, est possible.

Après cette première rencontre infructueuse, Google fera une nouvelle tentative plus de trois ans plus tard. Entre temps, le réseau social a reçu près de dix offres et son audience a explosé, au-delà de 50 millions d'utilisateurs actifs. Le moteur de recherche espère conclure un partenariat publicitaire ou acheter la société.

Il fait finalement une offre à ses dirigeants qui valorise Facebook 15 milliards de dollars. Soit près de dix fois plus que ce qu'a déboursé Google pour YouTube un an plus tôt. Comme les autres, cette proposition financière alléchante sera refusée, probablement en partie à cause du récent accord Facebook / Microsoft.


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Ces informations sur les tentatives de rachat de Facebook proviennent en partie du livre "The Facebook Effect : The Inside Story of the Company That Is Connecting the World", de David Kirkpatrick. Dans son enquête, cet ancien journaliste de Fortune révèle que d'autres sociétés ont montré beaucoup d'intérêt pour Facebook, sans pour autant toujours faire d'offres formelles de rachat. Le réseau social Friendster en ferait partie, ainsi que le groupe NBC.

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