MWC 2012 - Le vice-président en charge de la "transformation" du groupe revient sur les axes stratégiques de Nokia et affiche une certaine humilité.
Barcelone - La sauce commence à prendre du côté de Nokia. Rassuré par le bon démarrage de son Lumia 800 sous Windows Phone, le finlandais semble poursuivre ses efforts avec deux nouveaux smartphones équipés de l'OS de Microsoft, dont le Lumia 610 qui vise une cible plus large.
Pour autant, le numéro un mondial est loin d'être sorti d'affaire sur ce segment, où les Samsung et autres Apple règnent en maître. "Nous ne sommes qu'au début de l'histoire, il nous reste beaucoup de travail pour convaincre", concède humblement Ukko Lappalainen, vice-président en charge de la transformation chez Nokia que nous avons interrogé au Mobile World Congress.
Si les premiers chiffres semblent prometteur (on parle de ventes largement supérieures au million d'exemplaires), si la critique est bonne, si les opérateurs semblent jouer le jeu, si Nokia est bien devenu le premier vendeur de Windows Phone (ce qui n'est pas un exploit vu la timidité des autres fabricants), pas d'auto-satisfaction du côté du finlandais. Mais des défis.
Prochaine étape : l'extension géographique vers la Chine
"Nous sommes en train de construire les fondations. Il y a une vraie demande pour un troisième écosystème. Nous proposons désormais quatre produits qui, pour nous, ciblent à peu près toutes les demandes avec un éventail de prix qui va de 249 à 599 euros", poursuit le responsable.
"Désormais, l'étape stratégique est celle de l'extension géographique. Nos Lumia seront bientôt lancés en Chine grâce au support de la langue dans Windows Phone. Nous y lancerons le Lumia 610 et d'autres terminaux d'entrée de gamme sous Tango qui permet d'exécuter Windows Phone sur des smartphones moins rapides, sans altérer l'expérience utilisateur. Et bien sûr, nous allons lancer nos produits aux Etats-Unis au 2e trimestre avec AT&T".
Autant d'opportunités pour générer des volumes importants, ce qui manque encore au fabricant, face à un Apple qui écoule par exemple 30 millions d'iPhone par trimestre...
Pas de gamme pléthorique, la tendance est au resserrement des catalogues
Mais Nokia n'entend pas multiplier à l'infini les références. Tous les fabricants sont d'ailleurs sur la même longueur d'onde et resserrent leurs catalogues. "On ne veut pas générer de la confusion, on ne veut pas élargir la gamme n'importe comment, on capitalise sur les produits que nous avons lancés et qui ciblent la plupart des demandes. Il faut être simple", souligne le VP.
Les lancements devraient donc être rares dans les prochains mois sauf peut-être dans les pays où Windows Phone n'est pas adapté (au niveau du langage) et où Symbian pourra prendre le relais.
C'est un risque, mais il est calculé. La prochaine grande étape est liée à Windows Phone 8 dont la date de lancement est encore inconnue. Mais d'ores et déjà, Nokia promet "des produits dédiés". Le finlandais pourrait même avoir la primeur de ce nouvel OS, même si Microsoft assure que le finlandais est un partenaire comme un autre.
En tout cas, il s'agit bien de réduire les délais entre annonces des produits et disponibilité commerciale. Ce qui n'avait pas été le fort de Nokia ces dernières années.
Développement de services exclusifs liés à Windows Phone
Nokia entend également miser sur l'innovation et les services pour se différencier. Il a présenté à Barcelone un très impressionnant PureView 808 et son capteur à 41 megapixels. Dommage qu'il soit sous Symbian, un OS voué à disparaître en 2016. "Question de timing", nous répond-on.
"Pour le rendre disponible plus rapidement, nous avons choisi Symbian pour ce terminal mais on pourrait très bien adapter cette technologie à Windows Phone", explique le VP. De quoi créer en effet un superphone unique sur le marché...
Nokia met également en avant les services exclusifs qu'il apporte dans Windows Phone à travers une chaîne du MarketPlace comme Nokia Music ou Nokia Drive. "Ils constituent un vrai argument de vente et nous allons poursuivre le développement de services exclusifs liés notamment à la réalité augmentée, aux transports, à l'image...", promet Ukko Lappalainen.
Enfin, qui dit transformation, dit restructuration. Nokia a en effet multiplié les plans sociaux et les fermetures d'usines depuis quelques mois. "Notre organisation est désormais bien réglée et nous avons amélioré notre productivité", se contente de commenter le responsable. Rien ne dit néanmoins que les coupes claires sont terminées...
http://www.businessmobile.fr/actualites/mwc-2012-ukko-lappalainen-nokia-il-nous-reste-beaucoup-de-travail-pour-convaincre-39769120.htm#xtor=EPR-10010
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