A lire sur: http://www.zdnet.fr/actualites/mission-thd-l-extinction-progressive-du-cuivre-se-confirme-39786534.htm#xtor=EPR-100
Technologie : La feuille de route du
gouvernement prend forme. Outre la fin programmée de l'ADSL, sont
abordés les pistes de financement et le suivi précis des déploiements.
Pour parvenir à son objectif, le très haut débit pour tous pour 2022,
le gouvernement a mis en place une mission dédiée, pilotée par Fleur
Pellerin, ministre en charge de l'Economie numérique et dirigée
par Antoine Darodes, directeur de la régulation des marchés du haut et
très haut débit et des relations avec les collectivités territoriales à
l'Arcep. Cette mission doit, avec les parties prenantes, mettre
en oeuvre les moyens pour accélérer les déploiements de fibre optique,
notamment dans les zones blanches ou grises où l'ADSL permet à peine de
se connecter au Web.
La feuille de route du gouvernement doit être dévoilée sous peu mais La Tribune a pu consulter la dernière mouture du projet. Le document semble confirmer les pistes évoquées par Antoine Darodes dans une interview accordée à ZDNet.fr au début du mois de janvier.
Le point le plus important concerne la volonté confirmée d'éteindre progressivement l'ADSL afin d'accélérer les déploiements fibre optique en FTTH. Une mesure particulièrement défendue par les collectivités locales.
Maintenir l'ADSL n'est pas "économiquement pertinent"
"Il n’est pas économiquement pertinent de maintenir durablement deux réseaux parallèles", peut-on lire dans le projet de feuille de route. Il faudra examiner "les conditions opérationnelles, juridiques et financières de telles opérations d’extinction du cuivre" qui se fera "de manière progressive et organisée".
"Il risque d'y avoir certaines réticences, et l'accouchement ne se fera pas sans douleur même s'il est nécessaire. Il y a des aspects techniques et financiers à prendre en compte, mais l'extinction du cuivre est essentielle car elle donne une perspective finale et crédibilise le plan.", nous expliquait Antoine Darodes.
Sans cette perspective d'extinction du cuivre, les risques sont nombreux : "le remplissage des réseaux FTTH est plus lent, et l'incertitude créée fait mécaniquement exploser les besoins de subvention. Si on élimine l'incertitude sur la fin du cuivre, les prises sont beaucoup plus rentables, donc on réduit le besoin de subventions pour le déploiement.", poursuit-il.
Reste que cette mort programmée du cuivre n'est du goût de tous les opérateurs. "Il faut jouer de la complémentarité entre la fibre et le cuivre. FTTH là où l’équation économique le permet, montée en performance du cuivre partout où c’est possible, et solutions complémentaires 4G et satellite pour l’habitat isolé.", souligne Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad-Free.
Même tonalité de la part d'Orange, opposé à l'idée d'une fibre optique partout et pour tous. Ce qui peut se comprendre étant donné sa main mise sur le réseau cuivre. "Ce n’est que par la mobilisation des différentes technologies disponibles (FTTH mais aussi montée vers le très haut débit, voire satellite) qu’il sera possible de répondre aux attentes du plus grand nombre et de garantir un aménagement numérique équitable entre les territoires", explique Pierre Louette, directeur général adjoint de l'opérateur historique.
Nouvelles pistes de financement
De quoi irriter Fleur Pellerin qui a clairement indiqué : la montée en débit sur cuivre n'apporte qu’une réponse "partielle et temporaire", alors que la fibre "offre une solution durable".
Reste à connaître le calendrier de cette extinction. On parle du "deuxième semestre 2014". Mais repousser aussi loin une telle décision ne fait qu'entretenir la confusion autour de la stratégie du gouvernement et donc le manque de visibilité des opérateurs...
Le projet de feuille de route aborde également la délicate question du financement. Selon La Tribune, la Mission a évalué à 8 milliards d’euros l’investissement à réaliser entre 2013 et 2017 dont "près de 4 milliards" par les opérateurs privés, dans les zones denses et très denses, et "plus de 4 milliards" par les collectivités, dont une partie en co-investissement avec les opérateurs.
"L’Etat mobilisera deux outils financiers pour les investissements des collectivités locales : l’accès aux prêts des fonds d’épargne dans le cadre de la mise à disposition de l’enveloppe de 20 milliards d’euros dégagée par l’augmentation des plafonds de l’épargne réglementée" (le Livret A) et "l’alimentation d’un fonds de subventionnement à partir de 2014 pour pérenniser l’accompagnement mis en place par le Fonds pour la société numérique".
Enfin, pour rassurer les collectivités quant aux calendriers de déploiements des opérateurs en zones peu denses, il sera mis en place un suivi précis à travers des "Comités locaux d’aménagement numérique" qui pourront saisir le préfet de région "en cas de défaillance présumée" des opérateurs, et des Conventions de programmation et de suivi des déploiements (CPSD) comportant des engagements précis et un calendrier détaillé.
Rappelons que les collectivités critiquaient jusqu'à présent la possibilité pour un opérateur de déclarer sa volonté de fibrer une zone peu dense, sans s'engager dans un calendrier, bloquant de fait les initiatives locales comme les RIP (réseaux d'initiative publique).
La feuille de route du gouvernement doit être dévoilée sous peu mais La Tribune a pu consulter la dernière mouture du projet. Le document semble confirmer les pistes évoquées par Antoine Darodes dans une interview accordée à ZDNet.fr au début du mois de janvier.
Le point le plus important concerne la volonté confirmée d'éteindre progressivement l'ADSL afin d'accélérer les déploiements fibre optique en FTTH. Une mesure particulièrement défendue par les collectivités locales.
Maintenir l'ADSL n'est pas "économiquement pertinent"
"Il n’est pas économiquement pertinent de maintenir durablement deux réseaux parallèles", peut-on lire dans le projet de feuille de route. Il faudra examiner "les conditions opérationnelles, juridiques et financières de telles opérations d’extinction du cuivre" qui se fera "de manière progressive et organisée".
"Il risque d'y avoir certaines réticences, et l'accouchement ne se fera pas sans douleur même s'il est nécessaire. Il y a des aspects techniques et financiers à prendre en compte, mais l'extinction du cuivre est essentielle car elle donne une perspective finale et crédibilise le plan.", nous expliquait Antoine Darodes.
Sans cette perspective d'extinction du cuivre, les risques sont nombreux : "le remplissage des réseaux FTTH est plus lent, et l'incertitude créée fait mécaniquement exploser les besoins de subvention. Si on élimine l'incertitude sur la fin du cuivre, les prises sont beaucoup plus rentables, donc on réduit le besoin de subventions pour le déploiement.", poursuit-il.
Reste que cette mort programmée du cuivre n'est du goût de tous les opérateurs. "Il faut jouer de la complémentarité entre la fibre et le cuivre. FTTH là où l’équation économique le permet, montée en performance du cuivre partout où c’est possible, et solutions complémentaires 4G et satellite pour l’habitat isolé.", souligne Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad-Free.
Même tonalité de la part d'Orange, opposé à l'idée d'une fibre optique partout et pour tous. Ce qui peut se comprendre étant donné sa main mise sur le réseau cuivre. "Ce n’est que par la mobilisation des différentes technologies disponibles (FTTH mais aussi montée vers le très haut débit, voire satellite) qu’il sera possible de répondre aux attentes du plus grand nombre et de garantir un aménagement numérique équitable entre les territoires", explique Pierre Louette, directeur général adjoint de l'opérateur historique.
Nouvelles pistes de financement
De quoi irriter Fleur Pellerin qui a clairement indiqué : la montée en débit sur cuivre n'apporte qu’une réponse "partielle et temporaire", alors que la fibre "offre une solution durable".
Reste à connaître le calendrier de cette extinction. On parle du "deuxième semestre 2014". Mais repousser aussi loin une telle décision ne fait qu'entretenir la confusion autour de la stratégie du gouvernement et donc le manque de visibilité des opérateurs...
Le projet de feuille de route aborde également la délicate question du financement. Selon La Tribune, la Mission a évalué à 8 milliards d’euros l’investissement à réaliser entre 2013 et 2017 dont "près de 4 milliards" par les opérateurs privés, dans les zones denses et très denses, et "plus de 4 milliards" par les collectivités, dont une partie en co-investissement avec les opérateurs.
"L’Etat mobilisera deux outils financiers pour les investissements des collectivités locales : l’accès aux prêts des fonds d’épargne dans le cadre de la mise à disposition de l’enveloppe de 20 milliards d’euros dégagée par l’augmentation des plafonds de l’épargne réglementée" (le Livret A) et "l’alimentation d’un fonds de subventionnement à partir de 2014 pour pérenniser l’accompagnement mis en place par le Fonds pour la société numérique".
Enfin, pour rassurer les collectivités quant aux calendriers de déploiements des opérateurs en zones peu denses, il sera mis en place un suivi précis à travers des "Comités locaux d’aménagement numérique" qui pourront saisir le préfet de région "en cas de défaillance présumée" des opérateurs, et des Conventions de programmation et de suivi des déploiements (CPSD) comportant des engagements précis et un calendrier détaillé.
Rappelons que les collectivités critiquaient jusqu'à présent la possibilité pour un opérateur de déclarer sa volonté de fibrer une zone peu dense, sans s'engager dans un calendrier, bloquant de fait les initiatives locales comme les RIP (réseaux d'initiative publique).
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