A lire sur: http://www.decideur-public.info/article-les-big-data-ou-la-mort-annoncee-de-la-bi-traditionnelle-romain-chaumais-ysance-114461927.html
Jeudi 17 janvier 2013
Le
Big data, phénomène
IT en 2012 n’a pas fini de faire parler de lui. Vélocité,
simplicité, volume, maitrise des coûts, etc. La déferlante Big data
entraîne tout sur son passage et va imposer en 2013 son rythme à la
Business Intelligence traditionnelle. Sévèrement challengée cette
dernière n’a d’autre choix que de s’adapter ou de disparaître. La BI
traditionnelle est morte, vive la Big
BI !
2012
a été sans nul doute l’année du Big data en France et 2013 le sera
vraisemblablement aussi. Car les entreprises
ont parfaitement assimilé l’intérêt de chaque donnée au-delà de la
donnée structurée et les opportunités business sous-jacentes :
individualisation de leur marketing, valorisation de leur
image sur les réseaux sociaux, optimisation des processus
logistiques ou encore de la traçabilité des transactions clients.
La
moindre donnée comportementale, le moindre log, aussi isolés soient-ils
(les black data), recèlent une valeur
économique. C’est donc tout naturellement que les entreprises -
quelle que soit leur structure ou leur taille, sans forcément entrer
dans un projet décisionnel de type Big data - attendent de la
BI de demain qu’elle se calque aux avantages et aux innovations
qu’offre le Big data.
1 - Vers toujours plus de données, de moins en moins structurées
Le
fait que l’écosystème produise de plus en plus de données a pour
corollaire de rendre les utilisateurs davantage
« datavore ». Pour les orienter dans leur stratégie décisionnelle,
les entreprises veulent désormais voir apparaître dans leurs tableaux de
bord des données textuelles comme les avis
clients, les commentaires produits, les remarques sur les réseaux
sociaux ou l’analyse des logs. Les bases de données traditionnelles sont
donc en train de disparaitre au profit de bases de
données diversifiées et de moins en moins structurées. Seulement
voilà, à ce jour il est très difficile voire impossible d’exploiter
cette volumétrie de données avec les techniques de BI
traditionnelles sans monter des architectures et des infrastructures
extrêmement complexes, chronophages et onéreuses.
2 - Vers des données « chaudes »
A
la différence des solutions décisionnelles traditionnelles, le Big data
apporte une donnée chaude traitée à
l’instant T avec un niveau de détail tel qu'il permet d'isoler et
d'analyser, au cas par cas, chaque transaction et événement. L’analyse
au fil de l’eau des grands flux d’information sur les
produits et services, les acheteurs ou les fournisseurs, ou encore
les préférences des consommateurs apporte à l’entreprise un avantage
concurrentiel non-négligeable. Une réalité du Big data que
l’on cherche de plus en plus à transposer à la BI. Alors qu’il y a à
peine quelques mois, le rafraichissement des tableaux de bord d’aide à
la décision se limitait à J+1 (contre Mois+1 il n’y a
même pas 5 ans !), aujourd’hui les entreprises veulent au minimum un
rafraichissement plusieurs fois par jour voir plusieurs fois par heure
notamment pour les e-commerçants. Face à la
réactivité du Big data, les outils décisionnels, certes robustes,
apparaissent donc comme structurellement trop figés.
3 - Vers des données publiques (open data)
Issu
du phénomène Big data, l’Open Data apporte un nouveau mode d’analyse,
celui des données publiques. Dans leur
recherche de toujours plus de données, les entreprises s’intéressent
de plus en plus aux données externes : réseaux sociaux,
géolocalisation, étude comportementale, etc. C’est la raison pour
laquelle les données publiques (Insee, instances gouvernementales,
états ou collectivités locales) sont si importantes. La multiplication
d’agrégateurs de données publiques et le succès de
Google Trends illustrent d’ailleurs bien cet intérêt grandissant.
Appliquée
à la BI, l’exploitation des données publiques deviendrait un nouveau
vecteur d’aide à la
décision avec par exemple, la création de produits/services à valeur
ajoutée autour de ces données ou une meilleure connaissance des profils
clients/consommateurs.
La
mise en perspective Big data vs BI ne semble donc pas jouer en faveur
de cette dernière. Les éditeurs subissent
aujourd’hui une grande pression pour être à la hauteur des attentes
des entreprises. D’autant que le Big data, du fait de son écosystème
Open Source (Hadoop) et Cloud, coûte beaucoup moins cher
pour un nombre exponentiel de données et une moindre contrainte de
traitement.
Ainsi, la BI de demain sera à l’image du Big data ou ne sera pas. Déjà les géants américains se sont
positionnés : BigQuery de Google ou plus récemment Redshift d’Amazon proposent des solutions BI inspirées du Big data : traitement quasi-instantané de données de masse
(moins structurées et combinées avec l’open data) avec des prix très compétitifs (environ 500€ / To/Mois pour Google Big Query et Amazon RedShift).
Si
en 2012, le Big data a fait soufflé un vent nouveau sur la Business
Intelligence, c’est une tempête qui s’annonce
pour 2013. La BI va-t-elle être capable avec son existant de
répondre à ces nouveaux besoins ou est-ce plutôt le Big data qui va
« descendre » de ses sphères de datascientist vers des
sphères un peu plus généralistes ? Grande question à laquelle cette
nouvelle année apportera la réponse.
Romain Chaumais, Co-fondateur
d’Ysance et directeur des opérations.
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