Les nouveaux usages d'aujourd'hui seront les business de demain.
Revue de presse sur les tendances et évolutions technologiques utiles.
http://theitwatcher.fr/.
"Le CNNum restera maître des sujets qu'il traitera"
A lire sur: http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/benoit-thieulin-thieulin-conseil-national-du-numerique.shtml
Le nouveau président du Conseil National du Numérique
(CNNum) explique comment la commission va s'organiser avec le
gouvernement et évoque ses premiers chantiers.
"Notre but n'est pas de refaire ce que font déjà les think tank et syndicats du secteur"
Par
le passé beaucoup de débats traités dans la sphère publique autour
d'Internet n'ont pas été bien vécus par le microcosme du Web français.
Des frustrations sont donc apparues et ont entraîné beaucoup de
"net-bashing". Il va donc falloir renforcer les éléments d'information
d'autant qu'il s'agit très souvent de débats à caractère très juridique
et également très technologiques dont les implications économiques sont
de taille. Notre but n'est toutefois pas de refaire ce que font déjà les
think tank et syndicats du secteur. Nous allons nous aider de leurs
travaux et instaurer un dialogue entre les parties prenantes du secteur.
Notre rôle est également d'éclairer le législateur sur certains sujets,
de jouer un rôle pédagogique dans la prise de conscience des enjeux du
numérique.
Comment allez-vous travailler avec le gouvernement ?
Le
gouvernement pourra nous saisir sous différentes formes. Certaines
saisines le sont pour avis direct, il s'agit là par exemple de ce qu'il
va se passer sur le sujet de la neutralité du Net. D'autres seront
davantage d'ordre consultatif mais tout l'enjeu est de trouver ici un
équilibre entre des réponses de notre part qui ne soient pas de l'eau
tiède et des avis qui ne soient pas que binaires. D'autres saisines
auront pour objectif l'organisation de concentrations comme ce qui
typiquement va nous être soumis à l'égard du rapport Colin Collin sur la
fiscalité du Net. L'exercice sera cette fois d'organiser une
concertation avec les acteurs du secteur. La forme n'est pas encore
définie mais il peut s'agir par exemple d'auditions et quoi qu'il en
soit, nous souhaitons nous imposer des règles de transparence en la
matière et faire en sorte de mettre à disposition du public l'ensemble
des éléments constituant nos réflexions. A terme et en fonction de nos
moyens nous souhaiterions également mettre en place un système de
démocratie participative pour dialoguer avec l'ensemble des citoyens.
A quoi vous sert votre pouvoir d'auto-saisine ? Quels sont les sujets qui seront prioritairement abordés ?
"Nous nous laissons la possibilité de nous pencher sur des sujets que l'on qualifiera d'importants"
Le
CNNum restera maître des sujets qu'il traitera, raison pour laquelle
nous nous laissons la possibilité de nous pencher sur des sujets que
l'on qualifiera d'importants grâce à l'auto-saisine. Cela nous permettra
de rester ouverts. Par ailleurs et pour éviter de vite nous retrouver
débordés, le CNNum dispose également du pouvoir de refuser des saisines.
Les
premiers sujets qui seront abordés par le Conseil sont, comme je l'ai
évoqué, la question de la neutralité du net qui naturellement prendra en
compte les récents événements ayant opposé Free et Google sur le
blocage de la publicité, la fiscalité du numérique suite au rapport
Collin et l'inclusion numérique, sujet qui englobe la question de la
fracture numérique, des espaces publics numériques et du coworking.
Est-ce que le CNNum va jouer un rôle dans la politique d'investissement de l'Etat ?
Nous
disposons de par notre nature d'un rôle de prospective et de fait nous
pouvons nous autosaisir et mettre un coup de projecteur sur un secteur
ou une filière, qui par la suite pourrait faire l'objet d'intérêt de la
part de la Banque publique d'investissement. Lors de ses vœux, François
Hollande avait indiqué qu'il souhaitait qu'on l'éclaire sur les choix
d'investissements de l'Etat en 2013. Je pense qu'il va falloir
accompagner la France dans ses choix d'investissement puisque l'Etat a
tendance à vouloir un peu tout financer. De par notre indépendance, nous
pouvons prendre le risque de donner des directions en matière
d'investissement.
A titre personnel, quelles sont les choses que vous souhaiteriez voir changer dans le numérique ?
"Il faut approfondir la réflexion dans les secteurs de l'éducation et de la santé"
La
France est un pays clivant à différents niveaux où l'on oppose très
souvent les grandes sociétés américaines aux PME françaises, le secteur
privé et le secteur public ainsi que le secteur marchand et le non
marchand. L'un des grands enjeux est de rompre avec ces clivages. Tous
les secteurs sont touchés par la révolution numérique. A titre personnel
j'estime qu'il faut notamment approfondir la réflexion dans les
secteurs de l'éducation et de la santé, qui n'ont pas encore fait leur
révolution numérique. Les dispositifs existent mais le pas entre les
moyens et les usages n'a pas encore été franchi. Les institutions
doivent intégrer davantage ces problématiques et accompagner les
professionnels. Il en est de même dans l'univers diplomatique puisque
nous sommes désormais à une époque où le numérique se dote d'un rôle de
plus en plus marqué dans les relations internationales.
Diplômé
de l'IEP de Paris, Benoît Thieulin débute sa carrière en tant
qu'attaché TIC à l'ambassade de France de Jakarta en 1997 pour prendre
en 2000 la tête du département multimédia su Service d'information du
gouvernement. Il fonde en 2004 un observatoire de veille sur les
nouveaux médias puis le portail Touteleurope.eu en 2006. Il coordonne le
portail Désirs d'avenir en 2007 pour le compte de la candidate PS aux
présidentielles, Ségolène Royal. A la fin de la campagne, il fonde
l'agence spécialisée en communication digitale La Netscouade avec quatre autres associés.
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