lundi 12 mars 2012

Amazon Web Services, Microsoft… Guerre des prix dans le cloud Public

samedi 10 mars 2012
Après la baisse des prix d'une unité de base d'informatique à la demande par Amazon Web Services, Microsoft a réagi en divisant par deux le prix de son offre serveur sous forme de services sur son infrastructure Azure. Le prix passe de 0,02 dollar pour une heure de disponibilité de serveur Windows au lieu de 0,04 précédemment. Cette guerre des prix frontale est un des signes de la maturation de ce marché du cloud computing.

Selon l'édition 2012 de l'enquête du Gartner, le cloud est une des trois principales préoccupations techniques des DSI avec la mobilité et les technologies liées à l'Analytics. L'évolution du cloud devrait être assez rapide mais cette nouvelle manière de « consommer » de l'informatique n'est pas sans poser quelques interrogations parmi lesquelles la sécurité et la disponibilité du service sont assurés. Et de ce point de vue, la panne dont a été victime la plate-forme de cloud Azure de Microsoft n'est pas faite pour les rassurer. Le 29 février dernier, le cloud de Microsoft a connu une panne de plusieurs heures qui a donc empêché les utilisateurs d'accéder à leurs services. Evidemment, l'informatique interne n'est pas exempte d'avaries, mais celles-ci sont rendues moins publiques.

Selon les explications fournies par Microsoft, la panne aurait pour origine un bug lié à un problème de dates, le logiciel n'ayant pas bien prévu les années bissextiles. On le voit, les systèmes les plus complexes peuvent être confrontés à des problèmes triviaux. Ce qui pourrait créer une sorte de psychose chez les décideurs pour aller sur le cloud face à des questions légitimes : comment a-t-il été possible de laisser une telle erreur ? Lorsqu'ils deviennent de plus en plus complexes, ce qui le cas des plates-formes de cloud, les systèmes ne deviennent-ils pas de plus fragiles ? N'y a-t-il pas là un problème manifeste de contrôle qualité ? Et malheureusement pour Microsoft, mais aussi pour tout fournisseur de services cloud, la confiance peut se dégrader très rapidement mais se reconstruit beaucoup plus lentement.

C'est donc dans ce contexte de montée en puissance du cloud où les différents acteurs essaient de positionner que sont intervenues les deux baisses de tarifs d'Amazon Web Services et de Microsoft.
Amazon  a annoncé une baisse de 5 à 10 % sur ses tarifs de serveur à la demande et de 20 % sur ce qu'il appelle « Reserved Instances » (instances réservées), une capacité de traitement stable pendant une période longue. Amazon a baissé le prix d’une instance d’entrée de gamme (small-server instances) fonctionnant sur Linux ou Windows : de 0.085 à 0.08$ en environnement Linux et de 0.12 à 0.115$ en environnement Windows.

La pression sur les prix s'exerce déjà depuis quelques temps et va continuer dans cette voie. « La réduction des prix faite par AWS sur son service EC2 varie selon les instances et les régions, explique Jeff Barr, senior web services evanlegist d’AWS dans un récent article sur le blog de la société (Dropping Prices Again-- EC2, RDS, EMR and ElastiCache) allant jusqu’à 37 % pour les Reserved Instances et 10 % pour les solutions à la demande. En 2006, le coût pour  faire fonctionner un site Web sur une m1.small instance était de 876 dollars. Aujourd’hui, il en coûtera 250 dollars par an (environ 3 cents de l’heure), soit une réduction de 70 % ».

Toutes les heures de cloud ne se valent pas

De son côté, Microsoft n’a pas baissé le prix de toutes ses offres. Ainsi l’offre small server est resté inchangée à .12$/h. Ce qui amène à constater que la comparaison entre les offres n’est pas aussi simple qu’il n’y parait. D’abord l’appellation même des offres n’est évidemment pas standard et varie d’un fournisseur à un autre. Ensuite et surtout, ces différentes offres correspondent à des configurations différentes. On le comprend aisément : une heure de calcul sur le K Computer, en tête du Top500 des supercalculateurs qui fournit plus de 10 Petaflops, et sur un simple serveur Windows n’est évidemment pas la même.

Plus précisément, Amazon définit une unité ECU (Elastic Compute Unit) est l’équivalent  d’une heure de calcul correspond notamment à une machine motorisée par un microprocesseur Xeon de 1 à 1,2 Ghz alors que l’équivalent sur la plate-forme Azure correspond à une machine Xeon à 1,6 GHz. Pour comparer les deux offres, il faut également préciser la capacité de mémoire vive ou de stockage mise à disposition. Bref, la comparaison entre les offres nécessite une analyse détaillée. Il suffit de consulter la page des prix Instances réservées d’Amazon EC2. AWS propose trois catégories d’instances réservées : légère, modérée et intensive. Ensuite, chaque catégorie est divisé en 5 sous-catégories : standards, micro, instances réservées à mémoire élevées, Instances réservées à CPU élevée, Instances réservées Cluster Compute et Instances réservées Cluster GPU. Ce n’est pas tout : l’instance réservée à mémoire élevée est proposée en trois niveaux : Extra large, Double Extra et Quadruple Extra Large. Sans prendre en compte la durée de l’engagement et les réductions en fonction du volume. A noter enfin que les coûts des solutions facturées en dollars lorsque les fournisseurs sont américains facturés en dollars peuvent varier en fonction de la région.

EC2 est-il principalement destiné aux PME ?  « C’est là une mauvaise perception, explique Jeff Barr,car le coût est dégressif en fonction de la capacité utilisée ». L’achat de 250 000 dollars de Reserved Instances qualifie pour une réduction de 10 %, au-delà de 2 millions de dollars, cette réduction atteint 20 % : « Au-delà de 5 M$, passez-nous un coup de fil », poursuit-il. Cette réduction en fonction du volume est proposée sur l’ensemble des services proposés par AWS.

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