vendredi 26 août 2011

Apple entre dans l'ère de «l'après Steve Jobs»


25/08 | 09:05 | mis à jour à 16:57 | Michel Ktitareff

A la surprise générale, Steve Jobs a cédé mercredi les rênes d'Apple à son adjoint, Tim Cook. Pas forcément parce que son état de santé s'aggrave mais plutôt pour se donner le temps de gérer une transition en douceur.

Ecrit par
Michel KTITAREFF
Pigiste

Le jour que tant de fanatiques d'Apple redoutaient est arrivé. Mercredi, en fin d'après-midi, Apple a rendu publique une courte lettre envoyée par Steve Jobs à son conseil d'administration. Il y explique qu'il démissionne de son poste de P-DG parce qu'il est désormais «incapable de remplir les exigences de ce poste». Dans la même missive, il recommande «fortement» à ce conseil de désigner Tim Cook, l'actuel N°2, à sa place et propose de devenir lui-même le président deu conseil d'administration d'Apple (chairman of the board). Simultanément, Apple annonçait l'exécution de ces deux mesures. Une décision interprétée dans la Silicon Valley comme le fait que l'emblématique fondateur d'Apple reste influent et en relative bonne santé, du moins pour l'instant.

«Président du conseil d'administration est un poste qui permettra à Steve Jobs de continuer à jouer son rôle «artistique» chez Apple, souligne Colin Gillis, analyste de BGC Partners. De fait, si cette démission était largement attendue depuis que l'ex-patron d'Apple s'est mis en congé maladie au début de l'année, c'est surtout le moment choisi pour officialiser son retrait définitif qui a surpris. Avant l'été, il a participé -photos à l'appui -à un dîner dans la Silicon Valley réunissant autour de Barak Obama tous les grands chefs de la high tech américaine. Selon plusieurs témoignages, il continuait à venir au siège de l'entreprise de temps à autre et conservait en tout cas son rôle de décideur ultime pour les grandes décisions. Cet été, il s'est même fait filmer par la télévision locale lors de la présentation du futur siège social d'Apple aux élus de Cupertino. Bien qu'amaigri, il semblait en bonne forme et beaucoup s'attendaient à le voir, une fois de plus, présenter lui-même sur le nouvel iPhone 5, à l'automne, sur sa scène préférée du Yerba Buena Center for the Arts, à San Francisco.

Transition en douceur

Son retrait inopiné s'explique donc par le souci d'organiser une succession le plus en douceur possible. Et donc de pouvoir passer le relais à Tim Cook avant que son état de santé n'évolue trop défavorablement. De fait, le Chief Operating Officer actuel était désigné de longue date pour devenir le prochain CEO d'Apple. Tout comme est planifié, dans le plan de succession mentionné par Steve Jobs, le maintien de l'actuelle équipe dirigeante, patiemment mise en place à le fondateur lui-même. L'objectif sera donc de montrer, dans les semaines qui viennent, que même sans Steve Jobs, «rien ne change» chez Apple. C'est-à-dire la capacité de l'entreprise à répéter ses succès sur les nouveaux marchés de l'électrique grand public. Un souci de la pérennité qui se traduit par la façon dont Apple fait fonctionner, en interne, une «académie» dont le rôle spécifique est d'entraîner ceux qui dirigeront un jour la firme à réagir comme Steve Jobs le ferait...

Dans un premier temps au moins, tout devrait se passer comme prévu. Tim Cook était déjà, de fait, le N°1 au quotidien et il a déjà tenu ce poste, à la satisfaction générale, lors du premier congé maladie de Steve Jobs. Des questions restent néanmoins posées pour le long terme. Certes, Apple aurait déjà planifié une «road map» de ses produits nouveaux couvrant de plusieurs années, une rareté dans l'industrie high tech. Une sécurité, donc, doublée du fait que le nouveau P-DG est connu pour être un gestionnaire hors pair.

Mais ce n'est pas un «visionnaire»...

MICHEL KTITAREFF
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0201589034267-apple-entre-dans-l-ere-de-l-apres-steve-jobs-210195.php?xtor=EPR-1500-[la_une_soir]-20110825-[s=461370_n=3_c=304_]-361033@1

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