A lire sur: http://www.zdnet.fr/actualites/allemagne-la-fin-de-l-internet-illimite-plaide-pour-le-fibrage-de-l-europe-39789841.htm
Business : L'opérateur historique
allemand réintroduit un plafond de consommation pour ses clients,
bridant au-delà d'un certain volume de données.
Deutsche Telekom, opérateur historique et ultra-majoritaire sur le marché allemand, vient de transgresser un tabou en actant une modification de sa politique commerciale
à compter du 2 mai. Il met fin à l'Internet illimité pour tous,
instaurant des plafonds de volume à 75, 200, 300 et 400 Go mensuels en
fonction de ses offres.
Au-delà, il n'y aura pas de blocage de la connexion - on continue de vendre un accès illimité - mais la politique instaure un "fair use" déjà connu dans l'Internet mobile, avec réduction du débit au-delà du plafond, à 384 kbps. Pour Deutsche Telekom, il s'agit de faire face à une augmentation du trafic, qui "va quadrupler d'ici 2016".
Atteinte à la neutralité ? Voire...
Ces paliers correspondent à des tarifs déjà segmentés. Les internautes allemands payent en effet en fonction du débit souhaité, 16 Mbps, 50 Mbps, 100 Mbps ou 200 Mbps. Ces segments se verront, dès le 2 mai, appliquer les volumes de trafic maximaux respectifs de l'opérateur. C'est donc plus un renforcement d'un Internet à plusieurs vitesses qu'une réelle apparition, dans le cas de l'Allemagne.
Deutsche Telekom prend toutefois quelques précautions, notamment en annonçant l'exclusion de ces quotas de ses services "managés" type télévision sur IP ou services de VOD, contenus, etc. Une politique nécessaire, juge l'opérateur historique, qui affirme que 3% de ses abonnés génèrent 50% du trafic, justifiant une contribution proportionnelle à l'utilisation.
Ce qui pose évidemment la question de la neutralité de l'Internet. Selon le journal allemand Deutsche Welle, le gouvernement fédéral a immédiatement saisi le sujet, critiquant dans une lettre du ministre de l'Economie, Philipp Rösler, la nouvelle politique.
Le gouvernement et les autorités de la protection des consommateurs "suivront avec une grande attention les développements futurs des traitements différenciés de ses services par [Deutsche] Telekom, et notamment, en termes de neutralité des réseaux", assure-t-il.
Une position difficile à tenir pour le gouvernement fédéral allemand cependant, puisque, comme le rappelle l'école de Droit de l'université de Yale, aux Etats-Unis, dans une étude sur l'état de la neutralité du Net au niveau international, "l'Allemagne a été lente à adopter des politiques pour promouvoir la neutralité des réseaux".
Il semble donc que le gouvernement reste condamné à observer Deutsche Telekom à changer ses politiques commerciales unilatéralement. Ses déclarations politiques montreraient plus une volonté des décideurs de bander leurs muscles à quelques mois de la principale échéance électorale du pays qu'une réelle marge de manoeuvre.
D'autant que l'alternative proposée par Deutsche Telekom risque de ne pas être beaucoup plus populaire : il s'agirait d'augmenter tous les prix pour les abonnés. Dans le cas retenu par l'opérateur, seuls les plus gros consommateurs seront pénalisés, "ce que nous trouvons être une bonne solution".
Coût de déploiement de la fibre
L'autre choix, ce serait évidemment la fibre... Sauf que pour Deutsche Telekom, "une infrastructure de fibre optique nationale coûterait jusqu'à 80 milliards d'euros". Un choix fait par la France, qui injecte 20 milliards d'euros dans son réseau très haut débit d'ici 2022 pour garantir un accès très haut débit en fibre pour la plupart à un horizon de 10 ans.
Le chiffre de Deutsche Telekom est énorme, et jette une lumière cruelle sur les capacités d'investissement des opérateurs. Le secteur télécom allemand aurait chuté de 67 à 58 milliards d'euros entre 2005 et 2011, rapportent Les Echos, rendant périlleuse toute négociation sur les investissements dans l'infrastructure.
L'évaluation faite par Deutsche Telekom questionne au passage les chiffres présentés par la France. La part de communication d'un discours qui apparaît comme politique, à quelques mois des élections législatives allemandes, ne peut toutefois pas être écartée.
Selon Antoine Darodes de Tailly, directeur de la mission Très haut débit (THD), ce fossé entre l'estimation de Deutsche Telekom et l'investissement de la France s'explique par plusieurs facteurs :
L'un de ces fins connaisseurs du très haut débit met tout de même en garde contre les chiffres de l'Europe. Ils remontent par le biais des régulateurs de chaque pays au niveau communautaire, et "il faudrait pouvoir lire chacun des rapports séparément" pour connaître les spécificités de chaque pays : topologie, démographie, etc.
Le directeur de la mission THD affirme cependant que le coût de 20 milliards pour la France, basé sur les chiffres de l'Arcep de 22 milliards d'euros, ne prend pas en compte les raccordements finaux. Il faudrait donc compter autour de 30 milliards d'euros en tout. Il rappelle au passage que l'objectif est le très haut débit pour tous, pas forcément uniquement en fibre.
C'est la même explication reprise par le marché : le discours a changé en France, et n'est plus centré essentiellement autour de la fibre et du Ftth (Fiber to the home, jusqu'à l'habitant). Un "mix" à base de Ftth, Fttc, VDSL2, voire WiFi longue portée et satellite pour les endroits les moins accessibles... et Fttdp.
Le Fttdp, complément idéal ?
Et un "Fttx" de plus ! Le Fttd (Fiber to the door, jusqu'à la porte) ou Fttdp (Fiber to the distribution point) pourrait apporter prochainement une solution technique intéressante pour les opérateurs ou les autorités en charge de l'aménagement numérique du territoire.
Plutôt que d'apporter la fibre jusqu'à l'utilisateur, dans son habitation, cette solution permet d'aller "au plus près", explique Antoine Darodes, jusqu'à un point de distribution situé dans une cour ou un coin de rue. Un convertisseur optique permet ensuite de raccorder jusqu'au modem de l'utilisateur.
Une technologie qui semble proche du Fttb (Fiber to the building, jusqu'au pied de l'immeuble), principalement utilisée par Numericable en France. Le Fttdp permettrait cependant de dépasser les contraintes du Fttb.
Car si le Fttb est fortement limité en débit montant - à 5 ou 10 Mbps - le Fttdp permettrait d'atteindre un débit symétrique de 200 Mbps sur des distances inférieures à 250 mètres. C'est l'objectif de la norme G.Fast, qui pourrait être adoptée prochainement au niveau de l'Union internationale des télécoms (ITU).
Les équipementiers en font en tous cas la promesse, à l'instar d'Alcatel ou Huawei. Antoine Darodes de Tailly assure qu'opérateurs et mission THD regardent sérieusement ces solutions, en attendant d'avoir la preuve des performances annoncées.
Des sources concordantes nous ont par ailleurs confirmé des "déploiements significatifs" en Suisse par Huawei, probablement au second semestre. Cela permettra d'avoir le retour nécessaire, assurent ces connaisseurs du dossier, même si la Suisse est déjà encombré des technologies plus anciennes.
La technologie Fttdp, parfaitement expliquée par Telegeography, a en tous cas été récemment discutée par les opérateurs européens et équipementiers au troisième FTTx Summit Europe, qui s'est tenu cette semaine à... Berlin.
Les avantages seraient nombreux, et permettraient, selon nos interlocuteurs, de faire baisser les coûts et les difficultés de déploiement de la fibre. Un acteur du marché nous assure que pour les zones denses, la solution n'est pas idéale, mais qu'elle serait pertinente "pour les vieux immeubles, les zones pavillonnaires, etc, où le coût de raccordement en fibre est très élevé".
Hormis le coût, certains obstacles se dressent souvent au moment du raccordement d'un immeuble, explique Antoine Darodes : syndics de copropriété qui refusent de passer au Ftth en raison des travaux ou de leur prix, âge des immeubles empêchant des aménagements importants, embouteillage des technologies de raccordement...
Autant d'obstacles qui pourraient freiner considérablement le basculement au niveau national et l'extinction du cuivre. Surtout si la technologie VDSL2, dont on nous dit que les premières offres commerciales arriveraient au second semestre, vient remettre en cause la prééminence du Messie Ftth.
Le Fttdp permettrait de contourner ces problèmes, puisqu'il est possible de conserver le réseau cuivre sur la fin de la boucle locale, et de basculer au cas par cas les habitants en remplaçant le convertisseur optique par de la fibre de bout en bout, au fur et à mesure des investissements des opérateurs ou de la volonté des abonnés.
L'Allemagne va-t-elle prendre du retard ?
Ces pistes sont pour l'heure relativement théoriques. Mais elles pourraient favoriser un développement moins coûteux qui, quelle que soit la réalité des 80 milliards d'euros avancés par Deutsche Telekom, permettrait peut-être aux pouvoirs publics allemands de contrer l'argument du coût de déploiement par l'opérateur.
Pour l'heure, il semble que si cela offre des perspectives pour le développement du très haut débit au niveau européen, cela ne suffira pas à empêcher la segmentation accrue des offres Internet fixe de Deutsche Telekom.
Mais la solution pourrait être, pour l'Allemagne, une aide à l'émergence d'un opérateur supplémentaire, capable de tirer partie des technologies type VDSL2 ou Fttdp pour proposer des offres concurrentes crédibles à Deutsche Telekom.
Ce n'est peut-être qu'un doux rêve, mais à l'heure où l'Allemagne semble lâcher un peu de lest sur ses comptes pour pousser la croissance demandée par ses partenaires européens - en instaurant prochainement un salaire minimum, notamment - la volonté politique et le bon acteur pourraient trouver à s'entendre.
L'opération est risquée, et dépend des conditions d'ouverture du réseau. Mais le gain, y compris en termes de popularité électorale, pourrait être intéressant pour le gouvernement. Quitte, poussons le rêve, à en profiter pour repenser le cadre réglementaire et favoriser l'émergence d'autres acteurs, en instaurant enfin une loi sur la neutralité de l'Internet.
Mais à ce point-là, il semble que les élections de novembre sont trop proches, et la grosse colère du gouvernement fédéral allemand pourrait bien ne rester qu'un effet d'affichage, sans conséquence réelle sur la décision de Deutsche Telekom et le prix des abonnements pour les consommateurs.
Au-delà, il n'y aura pas de blocage de la connexion - on continue de vendre un accès illimité - mais la politique instaure un "fair use" déjà connu dans l'Internet mobile, avec réduction du débit au-delà du plafond, à 384 kbps. Pour Deutsche Telekom, il s'agit de faire face à une augmentation du trafic, qui "va quadrupler d'ici 2016".
Atteinte à la neutralité ? Voire...
Ces paliers correspondent à des tarifs déjà segmentés. Les internautes allemands payent en effet en fonction du débit souhaité, 16 Mbps, 50 Mbps, 100 Mbps ou 200 Mbps. Ces segments se verront, dès le 2 mai, appliquer les volumes de trafic maximaux respectifs de l'opérateur. C'est donc plus un renforcement d'un Internet à plusieurs vitesses qu'une réelle apparition, dans le cas de l'Allemagne.
Deutsche Telekom prend toutefois quelques précautions, notamment en annonçant l'exclusion de ces quotas de ses services "managés" type télévision sur IP ou services de VOD, contenus, etc. Une politique nécessaire, juge l'opérateur historique, qui affirme que 3% de ses abonnés génèrent 50% du trafic, justifiant une contribution proportionnelle à l'utilisation.
Ce qui pose évidemment la question de la neutralité de l'Internet. Selon le journal allemand Deutsche Welle, le gouvernement fédéral a immédiatement saisi le sujet, critiquant dans une lettre du ministre de l'Economie, Philipp Rösler, la nouvelle politique.
Le gouvernement et les autorités de la protection des consommateurs "suivront avec une grande attention les développements futurs des traitements différenciés de ses services par [Deutsche] Telekom, et notamment, en termes de neutralité des réseaux", assure-t-il.
Une position difficile à tenir pour le gouvernement fédéral allemand cependant, puisque, comme le rappelle l'école de Droit de l'université de Yale, aux Etats-Unis, dans une étude sur l'état de la neutralité du Net au niveau international, "l'Allemagne a été lente à adopter des politiques pour promouvoir la neutralité des réseaux".
"L'Allemagne a montré dans un rapport parlementaire récent une hésitation constante à adopter la neutralité des réseaux, qui fait craindre une évolution trop rapide de la technologie pour pouvoir adopter des politiques concrètes, et un frein à l'innovation et à l'expansion des infrastructures en cas d'application."L'Allemagne pâtit également d'un monopole de facto de Deutsche Telekom, ajoute l'étude. Malgré des tentatives pour déréguler le marché, le gouvernement fédéral s'est retrouvé confronté à une absence relative de nouveaux entrants capables d'investir suffisamment dans les infrastructures.
Il semble donc que le gouvernement reste condamné à observer Deutsche Telekom à changer ses politiques commerciales unilatéralement. Ses déclarations politiques montreraient plus une volonté des décideurs de bander leurs muscles à quelques mois de la principale échéance électorale du pays qu'une réelle marge de manoeuvre.
D'autant que l'alternative proposée par Deutsche Telekom risque de ne pas être beaucoup plus populaire : il s'agirait d'augmenter tous les prix pour les abonnés. Dans le cas retenu par l'opérateur, seuls les plus gros consommateurs seront pénalisés, "ce que nous trouvons être une bonne solution".
Coût de déploiement de la fibre
L'autre choix, ce serait évidemment la fibre... Sauf que pour Deutsche Telekom, "une infrastructure de fibre optique nationale coûterait jusqu'à 80 milliards d'euros". Un choix fait par la France, qui injecte 20 milliards d'euros dans son réseau très haut débit d'ici 2022 pour garantir un accès très haut débit en fibre pour la plupart à un horizon de 10 ans.
Le chiffre de Deutsche Telekom est énorme, et jette une lumière cruelle sur les capacités d'investissement des opérateurs. Le secteur télécom allemand aurait chuté de 67 à 58 milliards d'euros entre 2005 et 2011, rapportent Les Echos, rendant périlleuse toute négociation sur les investissements dans l'infrastructure.
L'évaluation faite par Deutsche Telekom questionne au passage les chiffres présentés par la France. La part de communication d'un discours qui apparaît comme politique, à quelques mois des élections législatives allemandes, ne peut toutefois pas être écartée.
Selon Antoine Darodes de Tailly, directeur de la mission Très haut débit (THD), ce fossé entre l'estimation de Deutsche Telekom et l'investissement de la France s'explique par plusieurs facteurs :
"Il y a probablement un peu de politique de la part de Deutsche Telekom, car même par rapport aux estimations de l'Union européenne [UE], ces chiffres apparaissent comme assez énormes. Je rappelle que l'UE estime à 240 milliards d'euros le fibrage total de l'Europe. Cela reviendrait à dire que l'Allemagne en représente le tiers... Après, il faut aussi voir les caractéristiques du territoire allemand, qui peuvent induire des divergences importantes."D'autres acteurs du marché interrogés nous confirment "des chiffres probablement un tantinet surévalués" par Deutsche Telekom, même si la situation de l'Allemagne se démarque de celle de la France : un supplément de 20 millions d'habitants et des villes généralement moins denses qu'en France justifient au moins une partie du surcoût annoncé par l'opérateur de Bonn.
L'un de ces fins connaisseurs du très haut débit met tout de même en garde contre les chiffres de l'Europe. Ils remontent par le biais des régulateurs de chaque pays au niveau communautaire, et "il faudrait pouvoir lire chacun des rapports séparément" pour connaître les spécificités de chaque pays : topologie, démographie, etc.
Le directeur de la mission THD affirme cependant que le coût de 20 milliards pour la France, basé sur les chiffres de l'Arcep de 22 milliards d'euros, ne prend pas en compte les raccordements finaux. Il faudrait donc compter autour de 30 milliards d'euros en tout. Il rappelle au passage que l'objectif est le très haut débit pour tous, pas forcément uniquement en fibre.
C'est la même explication reprise par le marché : le discours a changé en France, et n'est plus centré essentiellement autour de la fibre et du Ftth (Fiber to the home, jusqu'à l'habitant). Un "mix" à base de Ftth, Fttc, VDSL2, voire WiFi longue portée et satellite pour les endroits les moins accessibles... et Fttdp.
Le Fttdp, complément idéal ?
Et un "Fttx" de plus ! Le Fttd (Fiber to the door, jusqu'à la porte) ou Fttdp (Fiber to the distribution point) pourrait apporter prochainement une solution technique intéressante pour les opérateurs ou les autorités en charge de l'aménagement numérique du territoire.
Plutôt que d'apporter la fibre jusqu'à l'utilisateur, dans son habitation, cette solution permet d'aller "au plus près", explique Antoine Darodes, jusqu'à un point de distribution situé dans une cour ou un coin de rue. Un convertisseur optique permet ensuite de raccorder jusqu'au modem de l'utilisateur.
Une technologie qui semble proche du Fttb (Fiber to the building, jusqu'au pied de l'immeuble), principalement utilisée par Numericable en France. Le Fttdp permettrait cependant de dépasser les contraintes du Fttb.
Car si le Fttb est fortement limité en débit montant - à 5 ou 10 Mbps - le Fttdp permettrait d'atteindre un débit symétrique de 200 Mbps sur des distances inférieures à 250 mètres. C'est l'objectif de la norme G.Fast, qui pourrait être adoptée prochainement au niveau de l'Union internationale des télécoms (ITU).
Les équipementiers en font en tous cas la promesse, à l'instar d'Alcatel ou Huawei. Antoine Darodes de Tailly assure qu'opérateurs et mission THD regardent sérieusement ces solutions, en attendant d'avoir la preuve des performances annoncées.
Des sources concordantes nous ont par ailleurs confirmé des "déploiements significatifs" en Suisse par Huawei, probablement au second semestre. Cela permettra d'avoir le retour nécessaire, assurent ces connaisseurs du dossier, même si la Suisse est déjà encombré des technologies plus anciennes.
La technologie Fttdp, parfaitement expliquée par Telegeography, a en tous cas été récemment discutée par les opérateurs européens et équipementiers au troisième FTTx Summit Europe, qui s'est tenu cette semaine à... Berlin.
Les avantages seraient nombreux, et permettraient, selon nos interlocuteurs, de faire baisser les coûts et les difficultés de déploiement de la fibre. Un acteur du marché nous assure que pour les zones denses, la solution n'est pas idéale, mais qu'elle serait pertinente "pour les vieux immeubles, les zones pavillonnaires, etc, où le coût de raccordement en fibre est très élevé".
Hormis le coût, certains obstacles se dressent souvent au moment du raccordement d'un immeuble, explique Antoine Darodes : syndics de copropriété qui refusent de passer au Ftth en raison des travaux ou de leur prix, âge des immeubles empêchant des aménagements importants, embouteillage des technologies de raccordement...
Autant d'obstacles qui pourraient freiner considérablement le basculement au niveau national et l'extinction du cuivre. Surtout si la technologie VDSL2, dont on nous dit que les premières offres commerciales arriveraient au second semestre, vient remettre en cause la prééminence du Messie Ftth.
Le Fttdp permettrait de contourner ces problèmes, puisqu'il est possible de conserver le réseau cuivre sur la fin de la boucle locale, et de basculer au cas par cas les habitants en remplaçant le convertisseur optique par de la fibre de bout en bout, au fur et à mesure des investissements des opérateurs ou de la volonté des abonnés.
L'Allemagne va-t-elle prendre du retard ?
Ces pistes sont pour l'heure relativement théoriques. Mais elles pourraient favoriser un développement moins coûteux qui, quelle que soit la réalité des 80 milliards d'euros avancés par Deutsche Telekom, permettrait peut-être aux pouvoirs publics allemands de contrer l'argument du coût de déploiement par l'opérateur.
Pour l'heure, il semble que si cela offre des perspectives pour le développement du très haut débit au niveau européen, cela ne suffira pas à empêcher la segmentation accrue des offres Internet fixe de Deutsche Telekom.
Mais la solution pourrait être, pour l'Allemagne, une aide à l'émergence d'un opérateur supplémentaire, capable de tirer partie des technologies type VDSL2 ou Fttdp pour proposer des offres concurrentes crédibles à Deutsche Telekom.
Ce n'est peut-être qu'un doux rêve, mais à l'heure où l'Allemagne semble lâcher un peu de lest sur ses comptes pour pousser la croissance demandée par ses partenaires européens - en instaurant prochainement un salaire minimum, notamment - la volonté politique et le bon acteur pourraient trouver à s'entendre.
L'opération est risquée, et dépend des conditions d'ouverture du réseau. Mais le gain, y compris en termes de popularité électorale, pourrait être intéressant pour le gouvernement. Quitte, poussons le rêve, à en profiter pour repenser le cadre réglementaire et favoriser l'émergence d'autres acteurs, en instaurant enfin une loi sur la neutralité de l'Internet.
Mais à ce point-là, il semble que les élections de novembre sont trop proches, et la grosse colère du gouvernement fédéral allemand pourrait bien ne rester qu'un effet d'affichage, sans conséquence réelle sur la décision de Deutsche Telekom et le prix des abonnements pour les consommateurs.
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