A lire sur: http://www.clubic.com/hardware/computex/actu-mobile_mort_du_pc_et_avenement_du_2_en_1_intel_sur_tous_les_fronts_au_computex-563140.html
Publié le 05 juin 2013 par Alexandre Laurent
dans
les catégories Computex
et Processeurs Intel
Comme chaque année, Intel
s'invite au Computex avec la ferme intention de catalyser les ambitions
des acteurs taïwanais de l'informatique. L'américain y fait feu de tout
bois, clamant ses ambitions quant à l'avenir prometteur que réserve au
PC le concept du 2 en 1. Il se dit également prêt à en découdre, à court
terme, sur le terrain de la mobilité.
Intel au Computex, c'est une recette bien rodée, mélange de propos optimistes et de déclarations de foi, mâtinée d'annonces plus concrètes, et surtout de concepts fédérateurs censés profiter à l'ensemble des acteurs réunis durant la semaine à Taïwan. Deux ans après s'être fait le chantre du concept d'ultrabook, Intel n'a d'yeux cette année que pour le « PC 2 en 1 », qui serait selon ses représentants la formule idéale pour répondre aussi bien aux nouvelles demandes des consommateurs qu'au marasme du marché, tout en permettant aux acteurs innovants de mettre à profit leur savoir-faire technologique.
Le discours d'Intel rebondit d'une façon que n'aurait pas renié Lavoisier sur l'allégation récurrente selon laquelle le PC serait « mort », tué par l'avènement des tablettes et des téléphones mobiles intelligents. Plutôt que de la démonter, l'américain la reprend à son compte pour dire que si le PC tel qu'on l'a connu est mort, c'est tout simplement qu'il est en train de se réinventer, au travers de nouveaux design et de nouveaux formats. La clé de cette résurrection, c'est pour Intel le 2 en 1, soit tous les ordinateurs portables qui adoptent une approche hybride, convertible, que l'écran se détache, se replie ou se couche sous son clavier.
Pour l'ambiance, rien de tel qu'une starlette locale s'esbaudissant à la découverte de PC deux en un !
Pour appuyer ses dires, Intel n'hésite pas à convoquer lors de ses conférences des dizaines de terminaux différents, des derniers lancés à ceux qui arriveront sur le marché en 2013, histoire de souligner le dynamisme engendré par cette approche 2 en 1, dont on ne peut tout de même s'empêcher de rappeler qu'elle n'a rien de précisément nouveau (souvenez-vous du tablet PC...).
Soutenu par une étude indiquant que 77% des consommateurs à qui l'on pose la question se disent intéressés par le concept d'un 2 en 1, le discours amène plus ou moins sans faille à la conclusion selon laquelle le PC, entendu comme ce panaché de form factors et de design différents, est bien l'avenir du PC (à défaut d'être celui de l'homme). Mobiles et tablettes, si pratiques qu'ils soient, ne savent en effet pas offrir le même niveau de polyvalence, de praticité et de performance.
Les nouveaux usages, ceux qui relèvent vraiment de l'innovation, ont donc vocation à naître dans cet univers du PC réinventé, insiste Kirk Skaugen, vice président en charge du PC Client Group chez Intel. Certains sont déjà bien là, se réjouit-il, en faisant par exemple la démonstration des solutions de reconnaissance vocale de Nuance. « D'autres sont à venir », promet-il enfin, sortant de sa poche le prototype d'une caméra dédiée à la reconnaissance de mouvements, dont il assure qu'elle sera intégrée sur des ordinateurs portables dès 2014. Histoire de soutenir cette démarche, Intel a d'ailleurs annoncé mardi la création d'un fonds d'investissement (via sa structure Intel Capital) dédié à cette problématique de la perception (Perceptual Computing) et doté de 100 millions de dollars.
Haswell aujourd'hui, Bay Trail en fin d'année
Intel, qui vient de lancer ses processeurs Haswell, fait logiquement grand cas des avancées permises par ces derniers, et du succès qu'ils rencontrent d'ores et déjà dans l'univers des PC portables, en affichant plus de cinquante designs remportés. Sur un salon où les tablettes tactiles et les design ultrafins occupent une large place, les processeurs Core ne suffisent pas, et intel profite de cet espace médiatique pour rappeler l'arrivée, d'ici le troisième trimestre, de sa future génération de processeurs Atom (nom de code Bay Trail).
L'occasion de rappeler les bénéfices attendus les plus évidents : gravure en 22 nm, et nouvelle architecture Silvermont qui prévoit gestion des instructions 64 bits, prise en charge de la virtualisation, intégration d'un contrôleur graphique de type HD 4000 et possibilité de développer des processeurs comportant jusqu'à quatre cœurs.
Bay Trail sera décliné sur trois segments baptisés T, C et D dans la nomenclature interne d'Intel. C'est le premier qui incarne la vraie offensive sur le terrain des tablettes, avec la promesse d'un refroidissement passif et des performances censées dépasser celles des SoC ARM les plus véloces du moment sur tout ou partie de la partie calcul.
Les versions C et D se destinent quant à elles aux ordinateurs portables, tout-en-un d'entrée de gamme et ordinateurs de bureau. Pour Kirk Skaugen, l'offre conçue autour de Bay Trail débutera avec des machines facturées 299 dollars et - le fondeur insiste lourdement sur ce point - susceptible de faire tourner aussi bien Windows qu'Android ou de nouveaux systèmes de type Chrome OS. L'intéressé a par ailleurs confirmé que ces nouveaux Atom ne seront pas commercialisés en tant que tel, mais sous des marques historiques d'Intel… Celeron et Pentium.
Objectif affiché : devenir le "partenaire horizontal de choix" pour tous les fabricants de tablettes
La guerre contre ARM ne fait que commencer
Retour à la mobilité avec la rapide démonstration, lors d'une conférence, d'un prototype de smartphone animé par un SoC basé sur l'architecture Merrifield. Tom Kilroy a promis la présentation de terminaux commerciaux au premier trimestre 2014, qui seront présentés lors du Mobile World Congress de Barcelone. Intel assure que l'efficacité énergétique sera largement optimisée par rapport aux Atom mobiles actuels, et promet l'intégration du LTE / 4G. En parallèle de Bay Trail, le fondeur prépare d'ailleurs l'arrivée sur le marché de son composant dédié, le XMM 7160, utilisé sur scène pour une diffusion de contenu ultra HD.
En attendant, Intel ne manque pas de se féliciter du chemin déjà accompli, puisque le Computex a vu l'annonce de plusieurs smartphones et tablettes reposant sur ses processeurs : Asus FonePad Note par exemple, mais aussi Galaxy Tab 3 chez Samsung, sans oublier le K900 de Lenovo, dont la distribution vient de commencer en Asie.
Intel l'assure, ses puces x86 n'ont plus à rougir sur le terrain Android face à la concurrence signée Nvidia, Qualcomm ou Samsung sur la base de la propriété intellectuelle ARM. En comité restreint, ses ingénieurs se montrent encore plus agressifs, avec diverses démonstrations visant à montrer que ses processeurs actuels n'ont déjà pas à rougir de la comparaison, qu'il s'agisse de consommation en veille, comme en activité ou de performances pures, y compris sur du jeu. On se paie même le luxe de quelques piques ajustées, en illustrant, banc de test à l'appui, les carences d'un SoC ARM concurrent en matière de gestion de la fréquence en fonction de l'échauffement (throttling).
Conclusion ? Si l'on voulait paraphraser le discours d'Intel, on tenterait quelque chose comme : « fort de notre expérience dans l'univers PC, nous sommes les mieux placés pour accompagner l'essor des machines hybrides et l'ultra-mobilité, terrain sur lequel nos lacunes actuelles ne seront bientôt plus que du passé, et sur lequel nous conserverons toujours l'avantage des performances et celui de la maîtrise des procédés de fabrication avancés ».
Reste à voir dans quelle mesure le discours fera mouche quand la concurrence ne se tourne pas précisément les pouces, et a également quelques sérieux atouts à faire valoir.
Intel au Computex, c'est une recette bien rodée, mélange de propos optimistes et de déclarations de foi, mâtinée d'annonces plus concrètes, et surtout de concepts fédérateurs censés profiter à l'ensemble des acteurs réunis durant la semaine à Taïwan. Deux ans après s'être fait le chantre du concept d'ultrabook, Intel n'a d'yeux cette année que pour le « PC 2 en 1 », qui serait selon ses représentants la formule idéale pour répondre aussi bien aux nouvelles demandes des consommateurs qu'au marasme du marché, tout en permettant aux acteurs innovants de mettre à profit leur savoir-faire technologique.
Le discours d'Intel rebondit d'une façon que n'aurait pas renié Lavoisier sur l'allégation récurrente selon laquelle le PC serait « mort », tué par l'avènement des tablettes et des téléphones mobiles intelligents. Plutôt que de la démonter, l'américain la reprend à son compte pour dire que si le PC tel qu'on l'a connu est mort, c'est tout simplement qu'il est en train de se réinventer, au travers de nouveaux design et de nouveaux formats. La clé de cette résurrection, c'est pour Intel le 2 en 1, soit tous les ordinateurs portables qui adoptent une approche hybride, convertible, que l'écran se détache, se replie ou se couche sous son clavier.
Pour l'ambiance, rien de tel qu'une starlette locale s'esbaudissant à la découverte de PC deux en un !
Pour appuyer ses dires, Intel n'hésite pas à convoquer lors de ses conférences des dizaines de terminaux différents, des derniers lancés à ceux qui arriveront sur le marché en 2013, histoire de souligner le dynamisme engendré par cette approche 2 en 1, dont on ne peut tout de même s'empêcher de rappeler qu'elle n'a rien de précisément nouveau (souvenez-vous du tablet PC...).
Soutenu par une étude indiquant que 77% des consommateurs à qui l'on pose la question se disent intéressés par le concept d'un 2 en 1, le discours amène plus ou moins sans faille à la conclusion selon laquelle le PC, entendu comme ce panaché de form factors et de design différents, est bien l'avenir du PC (à défaut d'être celui de l'homme). Mobiles et tablettes, si pratiques qu'ils soient, ne savent en effet pas offrir le même niveau de polyvalence, de praticité et de performance.
Les nouveaux usages, ceux qui relèvent vraiment de l'innovation, ont donc vocation à naître dans cet univers du PC réinventé, insiste Kirk Skaugen, vice président en charge du PC Client Group chez Intel. Certains sont déjà bien là, se réjouit-il, en faisant par exemple la démonstration des solutions de reconnaissance vocale de Nuance. « D'autres sont à venir », promet-il enfin, sortant de sa poche le prototype d'une caméra dédiée à la reconnaissance de mouvements, dont il assure qu'elle sera intégrée sur des ordinateurs portables dès 2014. Histoire de soutenir cette démarche, Intel a d'ailleurs annoncé mardi la création d'un fonds d'investissement (via sa structure Intel Capital) dédié à cette problématique de la perception (Perceptual Computing) et doté de 100 millions de dollars.
Haswell aujourd'hui, Bay Trail en fin d'année
Intel, qui vient de lancer ses processeurs Haswell, fait logiquement grand cas des avancées permises par ces derniers, et du succès qu'ils rencontrent d'ores et déjà dans l'univers des PC portables, en affichant plus de cinquante designs remportés. Sur un salon où les tablettes tactiles et les design ultrafins occupent une large place, les processeurs Core ne suffisent pas, et intel profite de cet espace médiatique pour rappeler l'arrivée, d'ici le troisième trimestre, de sa future génération de processeurs Atom (nom de code Bay Trail).
L'occasion de rappeler les bénéfices attendus les plus évidents : gravure en 22 nm, et nouvelle architecture Silvermont qui prévoit gestion des instructions 64 bits, prise en charge de la virtualisation, intégration d'un contrôleur graphique de type HD 4000 et possibilité de développer des processeurs comportant jusqu'à quatre cœurs.
Bay Trail sera décliné sur trois segments baptisés T, C et D dans la nomenclature interne d'Intel. C'est le premier qui incarne la vraie offensive sur le terrain des tablettes, avec la promesse d'un refroidissement passif et des performances censées dépasser celles des SoC ARM les plus véloces du moment sur tout ou partie de la partie calcul.
Les versions C et D se destinent quant à elles aux ordinateurs portables, tout-en-un d'entrée de gamme et ordinateurs de bureau. Pour Kirk Skaugen, l'offre conçue autour de Bay Trail débutera avec des machines facturées 299 dollars et - le fondeur insiste lourdement sur ce point - susceptible de faire tourner aussi bien Windows qu'Android ou de nouveaux systèmes de type Chrome OS. L'intéressé a par ailleurs confirmé que ces nouveaux Atom ne seront pas commercialisés en tant que tel, mais sous des marques historiques d'Intel… Celeron et Pentium.
Objectif affiché : devenir le "partenaire horizontal de choix" pour tous les fabricants de tablettes
La guerre contre ARM ne fait que commencer
Retour à la mobilité avec la rapide démonstration, lors d'une conférence, d'un prototype de smartphone animé par un SoC basé sur l'architecture Merrifield. Tom Kilroy a promis la présentation de terminaux commerciaux au premier trimestre 2014, qui seront présentés lors du Mobile World Congress de Barcelone. Intel assure que l'efficacité énergétique sera largement optimisée par rapport aux Atom mobiles actuels, et promet l'intégration du LTE / 4G. En parallèle de Bay Trail, le fondeur prépare d'ailleurs l'arrivée sur le marché de son composant dédié, le XMM 7160, utilisé sur scène pour une diffusion de contenu ultra HD.
En attendant, Intel ne manque pas de se féliciter du chemin déjà accompli, puisque le Computex a vu l'annonce de plusieurs smartphones et tablettes reposant sur ses processeurs : Asus FonePad Note par exemple, mais aussi Galaxy Tab 3 chez Samsung, sans oublier le K900 de Lenovo, dont la distribution vient de commencer en Asie.
Intel l'assure, ses puces x86 n'ont plus à rougir sur le terrain Android face à la concurrence signée Nvidia, Qualcomm ou Samsung sur la base de la propriété intellectuelle ARM. En comité restreint, ses ingénieurs se montrent encore plus agressifs, avec diverses démonstrations visant à montrer que ses processeurs actuels n'ont déjà pas à rougir de la comparaison, qu'il s'agisse de consommation en veille, comme en activité ou de performances pures, y compris sur du jeu. On se paie même le luxe de quelques piques ajustées, en illustrant, banc de test à l'appui, les carences d'un SoC ARM concurrent en matière de gestion de la fréquence en fonction de l'échauffement (throttling).
Conclusion ? Si l'on voulait paraphraser le discours d'Intel, on tenterait quelque chose comme : « fort de notre expérience dans l'univers PC, nous sommes les mieux placés pour accompagner l'essor des machines hybrides et l'ultra-mobilité, terrain sur lequel nos lacunes actuelles ne seront bientôt plus que du passé, et sur lequel nous conserverons toujours l'avantage des performances et celui de la maîtrise des procédés de fabrication avancés ».
Reste à voir dans quelle mesure le discours fera mouche quand la concurrence ne se tourne pas précisément les pouces, et a également quelques sérieux atouts à faire valoir.
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