Les revenus générés par les individus
qui participent à l'économie collaborative devraient s'élever à plus de
3.5 milliards de dollars à la fin de cette année. L'occasion de revenir
sur la genèse d'un tel mouvement qui s'étend maintenant aux entreprises.
Pourquoi payer cher pour quelque chose qui
peut être emprunté à un individu à un moindre coût ? Tel est le principe
derrière la consommation collaborative qui permet aux gens de “troquer”
des objets d'occasion, de partager des voitures, un hébergement et même
des services. Derrière ce phénomène se cache un nouveau modèle
économique, nommé l'économie du partage. Il est caractérisé par le fait
que l'accès à un produit et son usage sont désormais partagés entre les
individus, les startups et les grandes entreprises. Ainsi, si la
naissance de ce mouvement remonte en 2008, on observe aujourd'hui au
niveau mondial une explosion des nouveaux acteurs agissant en tant
qu'intermédiaires des entités, désireux d'échanges. Ce n'est pas un pur
hasard si de nombreuses entreprises de location entre particuliers ont
été créées entre 2008 et 2010. La crise, entre autres, et les
changements sociétaux tels que la croissance démographique et la pénurie
accrue des ressources à l'échelle planétaire restent les principaux
catalyseurs qui ont fait émerger dans l'inconscient collectif
l'importance du développement durable, qui repose sur le partage et
l'économie des ressources limitées.
Quels sont les facteurs qui favorisent la montée en puissance de l'économie collaborative?
A tout cela s'ajoute le facteur technologique : le succès des
réseaux sociaux et des téléphones mobiles ainsi que les plateformes de
paiement en ligne donnent non seulement la possibilité de se connecter
mais aussi de s'échanger. En résumé: les facteurs économiques sociaux et
technologiques ont tous contribué d'une manière ou d'une autre à
l'essor de l'économie collaborative. L'adoption de la consommation
collaborative par le grand public a entraîné la création de nouvelles
entreprises qui facilitent les échanges des biens et des
services. L'exemple le plus flagrant est celui du réseau communautaire
de location courte durée entre particuliers
Airbnb
qui, créé en 2008, dépasse maintenant les 10 millions de nuitées
réservées en juin dernier et a atteint les 4 millions d'utilisateurs. Ce
qui est aussi intéressant, c'est que certaines entreprises dites
traditionnelles commencent aussi à se tourner vers ce type d'entraide et
le concept d'échange inter-entreprises, appelé le «
Barter ».
Quels impacts sur le monde des affaires?
A titre d'exemple, le réseau communautaire
b2b en-trade propose
aux PME une bourse aux échanges permettant de troquer des services et
des produits. Se diffuse également le concept de bureaux partagés.
Evidemment, toutes ces solutions sont pour le moment plus plébiscitées
par les petites que par les grandes structures. Mais le bureau partagé,
par exemple, souhaite sensibiliser les grands groupes à cette manière de
collaborer, en leur proposant d'héberger des startup. Un moyen aussi de
diffuser autrement l'innovation. Reste maintenant à voir comment les
industries en général vont intégrer ou pas ces initiatives à leurs
modèles. Est-ce à dire que l'économie collaborative va prendre une place
importante au sein du paysage et impacter des modes organisationnels
bien implantés ? Difficile de se prononcer encore aujourd'hui. Déjà
parce qu'il faut encore que ces acteurs trouvent tous des modèles
économiques viables. Il faudra aussi surmonter certains freins
institutionnels. Selon le rapport d'Altimeter,
"Corporates must join the collaborative economy", plusieurs gouvernements locaux y voient encore surtout des déficits fiscaux.
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