samedi 1 juin 2013

Bruxelles veut casser les prix du mobile depuis l'étranger

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Par Renaud Honoré et Guillaume de Calignon | 31/05 | 07:00


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  • La Commission entend interdire les coûts d'itinérance pour les appels intra-UE.

    Bruxelles veut casser les prix du mobile depuis l\'étranger
    Passer un appel en Europe depuis l'étranger sans craindre le coup de bambou sur la facture à la fin du mois. Ce rêve de consommateur est devenu une priorité pour Bruxelles, qui entend mettre fin rapidement au « roaming ». Neelie Kroes, la commissaire en charge des Nouvelles Technologies, a ainsi annoncé hier qu'elle dévoilerait fin juillet un nouveau paquet législatif visant à faire disparaître les frais d'itinérance, ce surcoût appliqué par les opérateurs pour l'utilisation d'un téléphone mobile, d'un smartphone ou d'une tablette à l'étranger. Ces derniers avaient déjà été nettement réduits par plusieurs salves de législation européenne, la dernière ayant été votée l'an dernier.
    Cette nouvelle initiative de l'exécutif européen est à la fois ambitieuse et prudente. Ambitieuse, puisque Neelie Kroes affiche un calendrier qui paraît quelque peu irréaliste : la commissaire voudrait que ce paquet législatif soit adopté d'ici à Pâques 2014, avant les prochaines élections européennes, et entre en vigueur en 2015. « Je veux que nous montrions aux citoyens que l'Union européenne a un impact sur leur vie », a déclaré la commissaire devant les eurodéputés, comme pour essayer de les motiver.

    Agacement chez les grands

    D'ordinaire, une législation européenne met plutôt 18 à 24 mois avant d'être adoptée. La Commission espère aller vite, en comptant sur la mansuétude du lobby des opérateurs télécoms. « La baisse des coûts d'itinérance depuis juillet a fait progresser le trafic data, ils peuvent comprendre maintenant qu'il est de leur intérêt d'en finir avec le "roaming" », veut croire une source européenne.
    Du côté des grands opérateurs, c'est l'agacement qui domine. Chez Orange, on qualifie la proposition de la Commission d' « étonnante » et on y voit une intervention purement consumériste. Il y a moins d'un an, les prix de gros du « roaming », c'est-à-dire les tarifs auxquels les opérateurs s'échangent les prestations entre eux, ont baissé et une nouvelle réduction doit encore être mise en oeuvre l'an prochain. « Il nous semble qu'il faut avant tout effectuer le bilan de cette mise en oeuvre avant de penser à de nouvelles mesures », estime-t-on chez l'opérateur historique, présent dans une dizaine de pays en Europe. Les opérateurs craignent une nouvelle fois d'être affaiblis. Connecter des réseaux différents a un coût, qu'il faut faire peser sur le consommateur, sans quoi les opérateurs risquent d'avoir à le payer sans être rémunérés. « La Commission est encore à côté de la plaque », peste un acteur du secteur : «  Le problème, c'est d'abord l'incohérence des réglementations dans les différents pays européens ».
    L'initiative de la Commission paraît nettement moins ambitieuse, précisément, du point de vue de la création d'un marché unique des télécoms en Europe. Parmi les autres mesures attendues devraient figurer des dispositions garantissant la neutralité du Net. Mais rien sur des règles facilitant la consolidation en Europe, ou sur la création d'un « super-régulateur » européen.
    Guillaume de Calignon et Renaud Honoré
    Bureau de Bruxelles

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