Par Sylvain Biget, Futura-Sciences
STMicroelectonics (ST) propose une puce qui transforme la Led d’un téléphone portable en un flash puissant, en optimisant la charge et la décharge.
Tous les utilisateurs ont pu constater que faire des
photos avec un téléphone portable lorsque les conditions d’éclairage
sont faibles, ne donne pas de bons résultats. Les clichés sont assez
médiocres et le plus souvent flous. La faute au petit flash intégré qui
n’est émis que par une Led, qui ne peut générer que l’équivalent de 2 watts. Tout à fait insuffisant pour obtenir une image nette d’un sujet en mouvement, surtout avec les définitions importantes qu’apportent les capteurs actuels.
Lorsque la lumière
n’est pas favorable, pour supprimer les effets de flou, il est
impératif d’apporter le maximum d’éclairage au moment de la prise de
vue. C’est pour cette raison que les appareils photo
classiques utilisent souvent une lampe au xénon pour leurs flashs.
L’inconvénient est alors la consommation d’énergie, imposant des
batteries trop volumineuses pour un téléphone portable. Avec une telle
torche sur un smartphone, il faudrait alors choisir entre prendre un cliché et téléphoner...
Un inconvénient qui pourrait bien être contourné par
la dernière invention de STMicroelectronics (ST). Le fabricant vient de
mettre au point une puce baptisée STCF04. Elle permet de gonfler la puissance du flash d’une Led jusqu'à 40 watts, soit autant qu’un flash d’appareil photo numérique ! Plus de flou ou de scènes embrumées par du « bruit » donc…
Le
meilleur rendement lumineux d'une Led n’est obtenu que lorsqu’elle est
allumée en permanence. Employée comme un flash, elle apporte un
éclairage faible. Les temps d’exposition sont donc longs. La puce de ST
(qui mesure 3 x 3 mm) pourrait bien changer cette donnée… ©
STMicroelectronics
STCF04 : un flash de 40 watts pour une Led
Pourtant une question subsiste. Il y a quelques années, même avec une Led, les photos prises avec un portable n’étaient pas aussi floues. Qu’est-ce qui peut expliquer cette transformation ?
À cette question ST nous explique que « les images sont passées de 1 ou 2 à 8 mégapixels. En augmentant la densité de pixels du capteur […], chaque pixel est plus petit et absorbe moins de lumière sur la même durée d’exposition ».
Au final, il faut plus de lumière pour obtenir la même image… C’est
bien pour cette raison que la puce de ST est séduisante. Le tour de
force est d’être parvenu à contrôler le chargement et déchargement d’un
supercondensateur utilisé pour stocker l’énergie, puis déployer un
maximum de puissance, lors d’une brève rafale. Contrairement à un flash
traditionnel, il ne faut que quelques volts pour y parvenir, donc très peu d’énergie. De plus, un capteur de luminosité
est intégré pour régler l'exposition et l'intensité du flash, ajustant
au mieux l'énergie consommée. La puce contient également un capteur
thermique pour détecter une éventuelle surchauffe de la Led. Peu utile
lorsqu’elle est utilisée en tant que flash, mais vitale lorsque la Led est employée en tant que torche pour éclairer ou pour filmer en continu.
Côté pratique pour les constructeurs de téléphones,
la puce de ST ne mesure que 9 millimètres carrés et pourrait majorer le
coût d’un téléphone de 2 dollars (1,50 euro). À noter que cette puce
permettrait également de produire des rafales de flashs pour éviter le
classique phénomène des yeux rouges.
STMicroelectronics a précisé que les échantillons de sa puce sont
disponibles dès maintenant, et qu’il compte en lancer la production
d'ici la fin du mois de mars.
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/technologie-1/d/bientot-des-vrais-flashs-pour-les-smartphones_36664/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20120211-[ACTU-bientot_des_vrais_flashs_pour_les_smartphones__]
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