jeudi 16 février 2012

Boom du data mobile : quelles conséquences pour les entreprises ?

Le 15 février 2012 par Christophe Guillemin

Blackberry - RIM
© liewcf - Flickr - C.C.
En 2016, il y aura plus d’appareils nomades connectés au net, que d’êtres humains. C’est en tout cas ce que prédit l’équipementier réseau Cisco, qui table sur une croissance exponentielle du nombre de smartphones, tablettes mais aussi des appareils industriels M2M. Pour les entreprises, cela va engendrer une forte évolution de l’organisation du travail, mais aussi des infrastructures réseaux.
Le trafic mondial de données mobiles devrait être multiplié par 18 entre 2011 et 2016. Il atteindra alors les 130 exaoctets par an, soit l’équivalent de 33 milliards de DVD. Tels sont les chiffres vertigineux avancés par Cisco dans sa dernière étude sur l’évolution du trafic data mobile dans le monde.
Principale raison de cette explosion de la data mobile : la croissance fulgurante du nombre d'appareils connectés à Internet, des smartphones aux tablettes, en passant par des équipements industriels intégrant des communications M2M (Machine to machine). Dans cinq ans, ces appareils seront plus nombreux que la population mondiale. Le leader des équipements réseaux table sur 8 milliards d'appareils mobiles à usage personnel et 2 milliards d’équipements M2M.
Autre raison de ce boom : la croissance du trafic cloud sur les réseaux mobiles. Selon Cisco, il sera multiplié par 28 entre 2011 et 2016. A l’image de Netflix, Pandora ou Spotify, les services de cloud permettent d’accéder à des contenus stockés en ligne et non sur le mémoire réduite des appareils nomades. Ils vont servir de plus en plus pour l’accès à des contenus vidéo ou audio, mais aussi au partage de documents professionnels ou encore à la visioconférence.
Un tournant technologique et organisationnel pour les entreprises
Que va changer ce boom du trafic data pour les entreprises ? "Avec plus de systèmes connectés que d’humains, les entreprises vont devoir repenser leur façon d’interagir avec leurs employés mais aussi leur clients", explique à L’Usine Nouvelle, Olivier Seznec, directeur de la stratégie technologique, chez Cisco France.
Avec le fort développement du nomadisme et du télétravail, les entreprises devront faire évoluer l’organisation du lieu de travail. "Si vous une part importante de vos collaborateurs travaille  à distance, les investissements dans des locaux d’entreprise peuvent être revus à la baisse", poursuit le responsable de Cisco.
Il note au passage que le développement du travail à distance va "redéfinir les frontières de l’entreprise". Outre le lieu de travail, l’équipement dont dispose les employés sera de plus en plus un outil à la fois personnel et professionnel. "Il y a une demande forte de la part des collaborateurs pour que leur tablette ou smartphone soit un outil de travail mais également un appareil à un usage personnel puisqu’il est emmené partout, y compris à la maison. Cela pose bien entendu des questions en matière de sécurisation des données auxquelles  les responsables informatiques devront répondre".
Les entreprises vont également devoir "repenser leur relation client", estime Cisco. Elles doivent notamment développer des applications mobiles pour communiquer avec leurs clients ou les facturer. Le paiement par mobile possède un fort potentiel de développement et tout particulièrement la technologie NFC, qui ouvre de nouvelles opportunités commerciales, estime l’équipementier réseau.

Le Wi-Fi de plus en plus utilisé
Le boom de la data mobile aura également mécaniquement un impact sur les infrastructures réseau. "La 3G actuelle ne suffira vite plus à accueillir toutes ces connexions et la 4G reste une technologie chère. Les opérateurs vont donc exploiter de plus en plus les réseaux Wi-Fi pour désengorger leurs réseaux mobiles", prédit Olivier Seznec.
Les opérateurs devraient ainsi demander à leurs clients, particuliers comme professionnels, de partager une partie de leur bande passante pour accueillir des utilisateurs visiteurs. Tout l’enjeu pour l’entreprise sera donc de renforcer la sécurisation et la gestion de ses réseaux sans-fils. "Il faudra notamment mettre en place des systèmes de gestions avancés afin de répartir le trafic data entre visiteurs et utilisateurs internes, selon différents niveaux de priorité", recommande le responsable.

Enfin, comme nous l’évoquions dernièrement,  la data va faire grimper les factures mobiles des entreprises. Les entreprises vont donc devoir mettre en place une gestion avancée de leurs communications mobiles.

Des opportunités dans le M2M
En 2016, les smartphones, tablettes et ordinateurs portables génèreront environ 90 % du trafic mobile mondial. Mais le M2M en représentera tout de même 5 %, prédit Cisco. Cela représente une belle opportunité pour les entreprises de ce secteur en fort développement, estime l’équipementier réseau. Un avis partagé par l’institut Forrester Research, qui a récemment publié une étude sur le sujet. " L’enjeu sera d’offrir de nouveaux types de services qui vont se développer notamment à domicile, tels que les compteurs EDF/GDF intelligents, ou dans les entreprises comme les systèmes de monitoring d’appareils médicaux", explique Thomas Husson, principal analyst chez Forrester Research. L’institut estime que cette nouvelle industrie va générer 17 milliards de dollars de revenus à l’horizon 2016, avec d’ici là une croissance annuelle de 34%.

65 millions de terminaux nomades connectés en France

Selon l'institut Forrester Research, il y aurait aujourd’hui : 65 millions de terminaux nomades connectés en France, soit l’équivalent de la population nationale. D’après Médiamétrie, les "mobinautes" sont désormais 19 millions en France, soit une croissance de 23% entre fin 2010 et fin 2011.
Cisco ne fournit pas prévisions pour la France dans son étude. Il indique cependant que le taux d'augmentation annuel du trafic mobile en Europe occidentale sera de 68% entre 2011 et 2016, soit un flux multiplié par 14.

http://www.usinenouvelle.com/article/boom-du-data-mobile-quelles-consequences-pour-les-entreprises.N168802#xtor=EPR-192

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