mardi 12 juillet 2011

ChromeBook, le fer de lance de la stratégie 100% Web de Google dans les entreprises

Publié le samedi 11 juin 2011
Dans un lieu généralement réservé aux soirées parisiennes, a deux pas de la Porte de StCloud, Google Entreprises recevait jeudi dernier une centaine de DSI pour leur démontrer la pertinence d'une stratégie 100% Web. Non loin de là, dans son vaisseau amiral d'Issy les Moulineaux, un autre acteur faisait aussi son numéro de séduction sur le thème Office365, sa suite bureautique en ligne. On ne peut s'empécher de penser que la coïncidence du calendrier n'est pas fortuite. La guerre du prochain poste de travail en ligne, incluant tous les outils collaboratifs, la bureautique et la communication unifiée est bien engagée, et la France est l'un des champs d'affrontement de leur stratégies respectives.
Amit Singh, le VP Global Sales de Google Entreprise (et ancien Executive d'Oracle) avait fait le déplacement de Californie avec quelques ChromeBook dans ses valises. Exposées sur des bornes, elles nous ont permis de toucher le portable qui boot sur ChromeOS, le nouvel OS de Google. En fait je ne sais plus si on peut encore parler d'OS car comme la machine ne fait quasiment plus rien, on a l'impression de lancer son navigateur Chrome et d'utiliser ses services en ligne Google Apps. La différence par rapport a un autre portable c'est que même les paramètres de session son en ligne, donc si on se fait voler son ChromeBook en levant la tête vers les nuages pour vérifier que le Cloud est toujours là, on en rallume un autre et une fois le login terminé, on retrouve son tableur dans l'état dans lequel on l'avait laissé!Enfin c'est la démo qu'on a eu je n'ai pas essayé. Donc clairement simplification de la gestion du parc matériel.
Sinon sur la stratégie, Amit a partagé avec la salle celle de Google dans le monde des entreprises, en anglais, car c'est bien connu que c'est la langue intime des DSI. Pour lui la vitesse est ce qui fera la différence entre les entreprises qui vont survivre et les autres, pour Google mais surtout pour ses clients. La stratégie 100% Web est celle qui permet de se concentrer sur ses clients, de capitaliser sur les millions d'information que l'on peut capturer. Elle se caractérise en quatre points:
Tout est dans le navigateur... Chrome bien sûr!
La scalabilité est sans limite
Tout est accessible de partout (multi-terminal)
Tout devient "intelligent", entendez analyse de données en masse, de l’auto complétion lors de la frappe a du décisionnel temps réel pour aider à décider.
Au niveau des téléphones sous Androïd présentés, une console de back-office permet de les faire sonner ou de les désactiver à distance. Là Google est clairement sur le terrain de RIM avec son produit BES - BlackBerry Enterprise Server - qui a assuré la domination de ses smartphones dans les entreprises. Donc encore une fois des arguments censés plaire aux DSI qui sont confrontés à une gestion de terminaux de moins en simple et des contraintes de sécurité de plus en fortes (puisque ces terminaux ont de plus en plus de données). La croissance d'Androïd, qui encore derrière Apple, fera le reste pour renforcer la position de Google. Car Androïd est pour l'instant le seul a rivaliser avec Apple, alors que RIM est pour l'instant KO avec ses Blackberry dans les chiffres d'accès à Internet (en attendant sa tablette Playbook bientôt en France). Et pour ne pas l'oublier, les DSI ont pu repartir avec un petit Androïd vert pour mettre sur leur bureau.
A ce stade il n'y a aucun doute, Google Entreprise, qui annonce être la division de Google ayant la plus forte croissance, est clairement en train de vouloir rentrer dans les DSI et y met les moyens. La suite de la soirée fut une démonstration où "le DSI était le héros", félicité à chacun de ses choix (Google) par son DG et son Directeur Commercial qui veulent une informatique simple, rapide et pas cher mais qui ont des besoins flous, compliqués et n'ont jamais le temps. Ça vous rappelle peut être quelqu'un ? La Directrice juridique de Google France est aussi venue nous rassurer sur la réversibilité et sur le fait que contractuellement on pouvait attaquer Google en justice si il perdait une donnée. Je vois déjà la tête de mon juriste qui s’appelle David quand je vais lui annoncer qu'on va s'attaquer à Goliath. Cela dit je connais un cas de bras de fer au changement unilatérale de conditions contractuelles par Google pour ses API cartographiques et le client a réussi à les refuser et rester avec son contrat d'origine.
Puis ce fut le tour de la séquence émotion, avec 3 DSI qui ont vécu cette belle histoire et ont pu raconter leur expérience d'un monde 100% Web. Enfin presque, parce qu'il faut un peu de temps pour passer du 100% lourd au 100% léger, et même si le 100% léger s'active très vite et se facture au mois, il faut un certain temps pour dégager le 100% lourd qui continue a nous coûter, surtout quand il n'est pas encore amorti. Ces DSI ont pu nous confier que même si ils ont regardé l'email en ligne au départ, c'est le collaboratif qui est LA "killer application" qui plait aux utilisateurs (Google Site et tableurs partagés en temps réel).
En tout cas bravo a ces DSI et notamment Pol Evlard, DSI de Malakoff Méderic, le Président de leur club utilisateurs, et... mon ancien patron (le copinage n'est pas interdit dans les blogs!) Bravo, non pas pour leur choix Google, mais pour leur clairvoyance deux ans avant tout le monde d'avoir cru en l'avènement d'un monde 100% Web où toutes les applications sont en ligne. Mes discussions après la plénière avec plusieurs participants m'ont confirmé que ceux qui avaient décidés d'être là ce soir, était engagés dans cette voie quitte à jeter tout ce qui est "inutile" dans leur parc applicatif actuel. A suivre donc.
Mais pourquoi fichtre vouloir mettre son poste de travail en ligne?Et bien parce qu’il sera l’outil de collaboration avec l’écosystème de chaque entreprise, toujours plus éclaté, mais aussi avec les clients, ses partenaires, ses fournisseurs. Parce que de nouveaux modes d'organisation se développent comme le télétravail où le salarié est chez lui et a besoin d'accéder aux ressources de l'entreprise. Mais aussi parce que peut être que demain il voudra venir dans l'entreprise avec sa propre machine dans laquelle l'entreprise "elle devra y séjourner" de façon sécurisée pendant les heures de bureau. Les services collaboratifs en ligne seront le liant entre la multitude postes de travail qui vont déferler dans l’entreprise, du PC fixe, au portable en passant par les smartphones et les tablettes. La stratégie de Google avec Androïd est d’ailleurs très intéressante pour comprendre cette tendance et donne a Google une autre carte à jouer que Microsoft essayer avec Windows 7 mobile.
Et si ces services collaboratifs sont en ligne, alors la sécurité (y compris lors du boot de vérifier que c'est le bon programme qui se lance et éviter le phishing) et la configuration du terminal, ne sont plus que ce que l'on demande a notre terminal ChromeBook. Le reste, c'est dans les nuages, y compris les outils d'administration des terminaux. C'est peut être l'argument qu'il manquait pour accélérer le développement du Cloud dans les DSI et Google est certainement en train de marquer des points pour sa crédibilité dans les entreprises. Mais ne crions pas victoire trop vite, car dans un autre registre, celui des ERP, Microsoft commence a peine a être considéré par les DSI comme un vendeur "sérieux" aux cotés de SAP, Sage ou Oracle, alors que son offre existe depuis plus de 10ans. La route de la considération est parfois longue...
Le ChromeBook est annoncé en France pour dans quelques semaines et même si certain pouvaient le croire en début de soirée, non, les DSI devront attendre comme tout le monde et ne repartiront pas avec leur ChromeBook sous le bras. Enfin pas moi, en tout cas. Mais si vous voulez voir ce que ça donne, allez sur www.jolicloud.com et réinstallez un vieux PC Vista avec JoliCloud qui est lui aussi basé sur Chromium. C'est ce que j'utilise depuis 6 mois ça marche très bien.
Le seul hic du 100% Web et de la soirée, c'est la capacité du réseau a délivrer ses services. C'est vrai que le Chef Hèlène Darroze nous a fait des petites choses succulentes 100% légères lors du coktail dînatoire. Mais sans avoir assez de capacité pour satisfaire la demande d'une foule de DSI affamés par tant de découvertes.
La soirée s'est donc terminée au kebab du coin; l'informatique bien grasse a coté de chez nous n'est pas encore prête de disparaître!

http://www.zdnet.fr/blogs/green-si/chromebook-le-fer-de-lance-de-la-strategie-100-web-de-google-dans-les-entreprises-39760984.htm#xtor=EPR-100

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