Sony, Panasonic, Toshiba et Sharp ont surmonté plus rapidement que prévu la crise logistique qui a suivi le tsunami du 11 mars. Pourtant peu touché par la catastrophe, Nintendo souffre lui des très mauvaises ventes de sa console 3DS.
Les cadres de Sony, Panasonic, Toshiba ou Sharp n'ont plus les yeux fixés sur la reconstruction de leurs usines ou la réparation des routes, mais sur les statistiques de la demande mondiale. Moins de cinq mois après la catastrophe du 11 mars, la reprise se fait attendre. Les groupes, qui dévoilaient aujourd'hui leurs derniers résultats trimestriels, n'ont pas profondément modifié, malgré l'amplitude des bouleversements constatés jusqu'au mois de mai, les estimations de leurs performances annuelles et la plupart pensent encore pouvoir dégager des profits sur l'ensemble de l'exercice fiscal. Tous ont toutefois noté qu'ils s'inquiétaient désormais du faible appétit des consommateurs pour certains de leurs produits phares.
Chez Sony, c'est, une nouvelle fois, l'activité « téléviseur » qui inquiète la direction. Après avoir enregistré, pendant sept années d'affilée, des pertes dans cette division, Sony avait laissé entendre en début d'année qu'il allait enfin réussir à dégager des profits, même limités, dans cette unité. Mais la nouvelle baisse des prix dans les magasins et la chute des ventes d'écrans plats risque encore de faire souffrir le groupe sur l'ensemble de l'exercice fiscal. La société, qui a baissé ses prévisions de ventes mondiales de téléviseurs de 27 millions à 22 millions d'unités sur l'ensemble de l'année, a rappelé qu'elle allait aussi souffrir dans les prochains mois de la force du yen par rapport au dollar et à l'euro. Le groupe a déjà fermé plusieurs de ses usines dans l'archipel et a laissé entendre qu'il allait encore devoir accélérer la délocalisation de certaines de ses productions.
Malgré ces difficultés et une perte nette de 15,5 milliards de yens lors du dernier trimestre, Sony espère toujours terminer l'exercice en mars 2012 en dégageant un bénéfice net, qui trancherait avec les pertes de l'an dernier. Ce profit pourrait toutefois n'atteindre que 60 milliards de yens et non plus 80 milliards comme l'espérait encore la société au printemps.
Des profits à la fin de l'année
Handicapé comme son concurrent par la baisse généralisée du prix des grands écrans plats et par les pertes liées à la relance de ses chaînes de production après le séisme et le tsunami, Sharp a lui aussi enregistré une perte nette de 49,28 milliards de yens (444 millions d'euros) entre avril et juin. En reconcentrant une partie de son appareil productif sur la fabrication de petits écrans LCD, le groupe espère pouvoir se redresser dans les neuf prochains mois et terminer l'année fiscale avec un profit net de 6 milliards de yens (54 millions d'euros), en recul toutefois de 69% par rapport au bénéfice enregistré un an plus tôt.
Un peu moins concerné par les performances de ses téléviseurs qui ne représentent qu'une partie de son large portefeuille de productions comprenant des autocuiseurs de riz, des composants, des ordinateurs portables mais aussi des centrales nucléaires, Toshiba a réussi à sauver, au premier trimestre, 470 millions de yens (4 millions d'euros) de bénéfices nets. Il redoute maintenant la poussée du yen qui continue d'entamer ses marges à l'étranger, le groupe croit pouvoir dégager un profit net en hausse de 1,6% sur douze mois, à 140 milliards de yens.
S'ils ont salué aujourd'hui la bonne tenue de ces grands groupes nippons, les analystes ont en revanche sévèrement jugé les performances de Nintendo qui n'avait pas autant souffert que ses homologues des conséquences du drame du 11 mars. Plombé par les mauvaises ventes de sa nouvelle console 3DS qui ne parvient pas à compenser la baisse programmée des ventes de Wii et de DS, le groupe de Kyoto a dévoilé une perte nette de 25,5 milliards de yens sur la période avril-juin et baissé de 80% l'estimation de son bénéfice sur l'année. Pour « créer un nouveau momentum et accélérer la pénétration » de sa 3DS, Nintendo va officialiser à la mi-août une baisse de plus de 30% du prix de vente de sa console sur les grands marchés.
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Photo : REUTERS/Toru Hanai
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